Un simple soldat, Marcel Dubé

À la suite de la Deuxième Guerre mondiale, l’époque de la Grande Noirceur, de 1945 à 1960, amène avec elle le courant du réalisme urbain. Rejetant les idées de la littérature du terroir qui prônait les valeurs de la conservation. Le réalisme urbain porte sur la réalité des Canadiens français et dénonce ce qui les écrase. Publié en 1948, la pièce Tit-Coq, de Gratien Gélinas, qui appartenait au réalisme urbain, reflète avec justesse la nouvelle réalité sociale. L’extrait dont il sera question est directement tiré de la scène VIII de l’acte II et raconte la discussion envenimée entre Édouard et Joseph. Le père attend désespérément que son fils réussisse à se faire une vie par lui-même. Il s’agira ici de montrer que la pièce de Marcel Dubé met en scène un conflit dans les générations. Ainsi, il sera d’abord question du contraste de la perception de ce que devrait être la famille, selon les générations. Par la suite, il s’agira de montrer la dissemblance de la façon de penser face à l’aliénation au travail selon les générations.

En premier lieu, la pièce de Marcel Dubé met en scène un conflit dans les générations, car il est possible d’observer un contraste grandissant de la perception de la famille, selon les générations. D’une part, dans le roman Un simple soldat, Édouard valorise les grandes valeurs traditionnelles québécoises de la famille qui est la base de la société canadienne-française. Édouard tient absolument à ce que tous les membres de la famille participent à la collectivité. Pour cette raison, le père entretient une conversation avec son fils fainéant. Le passage suivant le montre bien : « Si tu veux rester avec nous autres, tu vas être obligé de prendre les moyens. Tout le monde en a assez de travailler comme des forçats pour nourrir un fainéant de ton espèce. »(p.73) Effectivement, Édouard exprime sa désapprobation envers la mentalité paresseuse de son fils. À l’époque de l’Après-Guerre, la cohésion familiale et l’entraide assuraient un bon fonctionnement au sein de la famille et dans la société et étaient d’une part. Cette valeur de conservation de la génération d’Édouard était d’une haute importance. Cette génération devait se conformer aux normes et aux valeurs traditionnelles de la société qui était encore sous l’influence du clergé. Cette perception de ce que devrait faire l’individu au sein de sa famille est très différente de celle de son fils, qui elle, va à l’encontre de valeur d’époque. Aussi, cette dissemblance entre les générations est perceptible avec la description du travail acharné de tous les membres de la famille, sauf d’Édouard. En effet, le père fait mention à son fils qu’ils travaillent comme des « forçats », tandis que Joseph lui est un « fainéant ». Le vocabulaire appréciatif du mot « forçat » et le vocabulaire dépréciatif du mot « fainéant » montrent la différence marquée entre les deux perceptions du travail dans la famille. D’autre part, la génération de Joseph a rompu avec les valeurs conservatrices de la famille. En effet, Joseph montre clairement que la famille traditionnelle a changé et qu’il n’a pas foi en les valeurs auxquels son père croit. Joseph est beaucoup plus concentré sur lui-même et ne pense pas nécessairement à ramasser de l’argent pour soutenir sa famille. Lors de la discussion avec son fils, Édouard tient absolument à ce que, avant que la prospérité d’Après-Guerre disparaisse, Joseph se trouve un bon travail. Après plusieurs menace et les suppléassions de son père, tout ce que Joseph trouve à dire, c’est « (qu’il) verr(a) ».(p.77) La réponse de Joseph montre clairement que de travailler n’est pas une très grande préoccupation dans sa vie. Ces deux

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