LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Théâtre, Ionesco

Rapports de Stage : Théâtre, Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2015  •  1 790 Mots (8 Pages)  •  747 Vues

Page 1 sur 8

Introduction

Comme le roman, le théâtre contient histoire, idées et personnages, mais il les présente d'une manière spécifique. Une pièce de théâtre est constituée par une histoire qui est, non pas racontée comme dans un roman, mais reproduite à travers les paroles directes des personnages .Le théâtre utilise un langage spécifique : au lieu de raconter ce qui s'est fait ou dit, comme dans un récit, il le représente directement sur la scène. On peut alors s'interroger sur la mesure dans laquelle le théâtre peut sembler « une chose tout à fait différente » de la littérature. Pour cela nous démontrerons, tout d'abord, que le théâtre est un genre à part pour ensuite étudier la parole théâtrale et en déduire que le théâtre et la littérature sont deux genres divergents.

Développement

Le théâtre s'oppose tout d'abord à la littérature par son originalité. Il se distingue avec situation d'énonciation, et action et temps qui sont assez singuliers en comparaison de la littérature ordinaire.

En effet, différents types d'énoncés peuvent être distingués par la typographie et la mise en page, comme les didascalies qui indiquent au lecteur les informations relatives aux lieux comme dans le texte de Musset On ne badine pas avec l'amour (1834) où est indiqué « Une place devant le château » lors de la scène première, aux gestes, comme dans le texte de Ionesco Rhinocéros (1959) où Bérenger « se précipite dans l'escalier », aux intonations comme dans Antigone d'Anouilh le garde « geule » à la scène 8, et parfois aux costumes, le tout en italiques. Les costumes sont hautement représentatifs et signifiants. Tantôt ils renvoient à une époque précise ou à l'inverse sont intemporels comme dans Antigone d'Anouilh (1944) les gardes portent des gabardines qui font penser à celles des agents de la Gestapo, bien que l'histoire se déroule dans l'antiquité. Dans un texte littéraire typique et ordinaire tout ces éléments ne sont généralement pas indiqués, contrairement au théâtre ce qui permet au lecteur de se faire une véritable idée et de se situer la pièce intégralement.

Au théâtre, l'unité d'action est découpée en actes et en scènes construits selon un principe de continuité logique et temporelle. En général, toutes les pièces de théâtre comportent cinq actes. L'unité d'action structure la pièce complète autour de quatre temps forts : tout d'abord l'exposition, ensuite le noeud dramatique, les péripéties et le dénouement. Parfois certains écrits littéraires comme les récits biographiques n'offrent pas autant de rebondissements dans leurs écrits, mais on peut voir tout de même une légère similitude entre le théâtre et les textes d'aventures qui offrent le même schéma narratif. Certaines oeuvres théâtrales offrent un schéma de la comédie au début du livre pour que le lecteur cerne correctement l'histoire comme dans Le malade imaginaire de Molière, où l'édition précise le nom des personnages et leurs rôles dans la pièce. Au contraire dans la littérature classique c'est au lecteur de comprendre le texte et de le découvrir. Pour l'unité de temps quant à elle, il faut distinguer le temps de la représentation, c'est-à-dire la durée effective du spectacle et le temps de l'histoire vécue par les personnages. Par exemple, la pièce Antigone d'Anouilh dure en temps réel une journée et une éventuelle représentation ne pourrait pas égaler cette durée.

Un spectacle théâtral dure quelques heures mais les évènements qui sont racontés peuvent s'étendre sur plusieurs années. Les échanges verbaux tenus devant les spectateurs s'enchaînent en temps réel à l'intérieur d'un acte dans le théâtre classique ; les baissers de rideau qui séparent les actes correspondant à une ellipse temporelle de quelques heures, qui peut être allongée de quelques années dans le théâtre plus récent ; l'auteur procède comme s'il découpait des tranches de vie ; le baisser de rideau peut aussi permettre de changer de lieu.

Les indications de mise en scène (didascalies), destinées à informer les lecteurs et metteurs en scène, ne sont pas prononcées lors d'éventuelles représentations. Elles sont constituées du nom des personnages, des explications concernant le décor, les gestes, les entrées et les sorties de scène, le ton de la voix. Les conditions matérielles de la mise en scène la présence physique des personnages incarnés sur scène par les comédiens conditionnent l'interprétation du dialogue. Soulignant ou contredisant le sens des paroles, l'apparence, les gestes et le ton de la voix sont des éléments significatifs, précisés explicitement dans les didascalies ou suggérés par le texte des répliques. Ainsi, le lecteur d'une pièce de théâtre peut par le biais de ces didascalies se représenter la scène, la pièce, l'accoutrement des personnages, leurs expressions, leurs gestes etc... ce qui permet de mieux comprendre l'action. Comme dit Ionesco : « mon texte n'est pas seulement un dialogue mais il est aussi « indications scéniques ». Ces indications scéniques sont à respecter aussi bien que le texte, elles sont nécessaires ». Dans la pièce Rhinocéros de ce dernier, lors de l'acte deux, scène deux, l'emploi des didascalie est assez utile et beaucoup présent, chaque détails est transmis au lecteur grâce aux didascalies comme « on voit s'ouvrir le haut de la porte de la loge de la concierge ; apparaît une tête de rhinocéros », ou encore « Bérenger remonte à toute allure les marches de l'escalier ». Dans la littérature ces genres de détails sont pris en charge par la narration, mais cela créé une sorte de décalage entre le récit et l'action tandis qu'au théâtre ce décalage n'apparaît pas ce qui fait son originalité.

Le dialogue théâtral se caractérise cependant par des éléments spécifiques.

...

Télécharger au format  txt (11.4 Kb)   pdf (118.1 Kb)   docx (12.3 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com