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Theatre Inonesco

Note de Recherches : Theatre Inonesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Février 2013  •  1 855 Mots (8 Pages)  •  629 Vues

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Introduction

Le théâtre a pris une place importante dans la Grèce antique grâce aux tragédies d'Eschyle et de Sophocle et aux comédies d'Aristophane, représentées devant de nombreux spectateurs. Parallèlement, durant l'Antiquité grecque et romaine, les spectacles sportifs, les jeux du cirque attiraient le public qui venait acclamer fauves et gladiateurs. Aujourd'hui encore, ces divertissements, pièces de théâtre et matchs, sont très prisés. Ainsi, Ionesco, auteur dramatique contemporain, sans doute soucieux d'attirer à nouveau le public dans les salles, établit une analogie qui peut paraître paradoxale entre une pièce de théâtre et un match.

En quoi ces deux phénomènes se ressemblent-ils ? La comparaison, un peu provocatrice, n'a-t-elle pas des limites, définies par les spécificités du genre théâtral ? Au fond, pièce et match n'ont-ils pas des rôles sensiblement différents ?

I. Des ressemblances réelles

Le recours à un vocabulaire commun témoigne des ressemblances entre théâtre et match : au théâtre comme dans un stade, on parle d'action ; de même, on joue une pièce et on joue un match... Dans les deux cas, on a affaire à un spectacle donné devant un public venu y assister, dans un lieu déterminé, et qui dure sensiblement le même temps (environ une heure et demie).

1. Des contraintes humaines et matérielles

Tous deux nécessitent un élément humain, indispensable : acteurs et joueurs sont des êtres humains en chair et en os qui font vivre le jeu ou la pièce, soutiennent l'action et la présentent au public.

Ainsi, chaque acteur se voit attribuer un rôle, un personnage, comparable à l'une des positions occupée par un joueur dans un match. Dans certaines comédies, les rôles sont des types : l'ingénue, le père noble, ou le valet... Dans le match, les positions (aile gauche, centre, avant droit) sont également fixes. Ainsi, un match de football ressemble presque à une comédie de Molière, où les types de personnages sont déterminés.

L'univers théâtral et sportif exige aussi quelqu'un qui, des coulisses, « tire les ficelles », qui organise jeux de scène et stratégie. Au théâtre, c'est la fonction du metteur en scène, responsable de la pièce et surtout de la représentation : il distribue aux acteurs des conseils techniques, s'occupe du décor et dirige toute une équipe de maquilleurs, de décorateurs... Les acteurs respectent sa mise en scène et ses idées, en y ajoutant des détails personnels. Dans un match, c'est l'entraîneur qui joue ce rôle : il dispose les joueurs selon leurs aptitudes (tout comme le metteur en scène distribue des rôles), construit la stratégie d'attaque et de défense dans un travail d'équipe. Des metteurs en scène comme Robert Hossein ou Ariane Mnouchkine et un entraîneur comme Laurent Blanc effectuent un travail similaire. D'ailleurs, metteur en scène et entraîneur, avant de l'être, ont généralement été eux-mêmes acteurs ou joueurs.

Outre le « matériel » humain, le match et la pièce de théâtre requièrent la présence d'accessoires. Dans le match, le ballon joue un rôle indispensable, qui se traduit par le fait que, souvent, le jeu prend le nom de la balle : football, baseball, basketball. La pièce de théâtre peut aussi comprendre un accessoire indispensable : le chapeau dans Un chapeau de paille d'Italie de Labiche, la « chère cassette » d'Harpagon dans L'Avare de Molière.

2. La nécessité d'un public

Pièce et match sont des événements sociaux, des fêtes collectives.

De ce fait, ils ont besoin d'un public qui ressent des émotions lorsqu'un joueur fait une belle action, tout comme lorsque Figaro réussit à tromper le vieux Bartholo ou au contraire est démasqué.

Sans un public qui y participe activement, le divertissement ne peut vraiment prendre vie. Les sportifs soulignent l'importance d'un bon public de supporters qui interagit avec eux. Au théâtre, l'interaction prend parfois la forme d'un dialogue direct entre un personnage et le public : l'Harpagon de Molière, dans la crise de folie qui suit le vol de son or, s'en prend au public et le supplie : « N'y a-t-il personne qui veuille me ressusciter en me rendant mon cher argent ? Ils me regardent tous... »

3. L'obéissance à des règles et un schéma similaire

Ces deux types de spectacles impliquent aussi l'obéissance à des règles. Dans un match, l'arbitre inflige un carton aux joueurs qui ne les respectent pas et la violence est interdite. Le théâtre a lui aussi ses règles, particulièrement rigoureuses au xviie siècle (unités de lieu, de temps et d'action, bienséances) : la violence, le sang, les manifestations intempestives étaient alors bannis de la scène. S'il est soumis à des règles moins strictes, le théâtre du xxe siècle obéit néanmoins à des conventions communes à tout spectacle dramatique.

Le déroulement de ces deux « spectacles » suit un schéma très similaire : les deux mi-temps d'un match, séparées par une interruption, ressemblent aux actes, séparés par des entractes, des pièces de théâtre. Tous deux comportent des temps forts : belles actions près du but dans un match, moments de tension extrême dans certaines scènes de tragédies, telle que la rencontre entre Camille et son frère Horace (Corneille, Horace) qu'elle défie avec un tel mépris qu'il finit par la tuer de colère.

L'affrontement est à la source de la dynamique sportive qui se construit sur la lutte entre deux joueurs ou deux équipes. Au théâtre, l'action repose aussi sur des oppositions : conflit entre maître et valet, depuis l'Antiquité jusqu'aux Bonnes de Genet ; conflits entre deux (voire, trois dans Hernani) hommes pour gagner le cœur de la même femme ; conflits entre parents et enfants... Le plus souvent, dans la pièce, des clans (des équipes ?) se forment : dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais, le comte Almaviva, Rosine, la jeune amoureuse, et Figaro, le valet, s'opposent à Bartholo, le vieux médecin et à son acolyte Bazile. Les heurts qui les opposent marquent les temps forts de l'intrigue, tout comme sur un terrain de sport.

II. Les limites de la comparaison : spécificité de la pièce de théâtre

Malgré

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