Synthèse sur le conflit dans la tragédie classique

Le conflit est au cœur du théâtre. Source de tension et de violence, il permet au dramaturge d’explorer de nombreuses facettes de l’âme humaine tout en répondant aux impératifs de l’époque : « plaire et instruire ». Souvent c’est le conflit amoureux qui est privilégié, car c’est le conflit auquel le spectateur peut le plus facilement s’identifier.

1. Les formes du conflit

1. Le conflit avec les autres

Il se traduit dans le dialogue polémique entre deux personnages. Les répliques peuvent y prendre la forme :

• De tirades : elles laissent alors pleinement se déployer la pensée
• De stichomythies : elles soulignent la montée en puissance de la tension (→ Dans l’extrait de Bérénice, répliques entre Bérénice et Titus). Par souci de bienséance, la joute verbale se substitue au combat physique aussi.

1. Le conflit avec soi-même

Souvent le conflit est intérieur. Le héros/l’héroïne tragique est déchiré(e) entre deux aspirations contraires.

• Le monologue délibératif

• Forme privilégiée de l’expression du dilemme. Ecartelé entre deux choix inconciliables, le personnage exprime sa douleur et son irrésolution, créant pitié et terreur. ( → dans l'extrait d'Andromaque, Hermione exprime sa confusion par la parole)
• Ces moments de délibération permettent d’explorer la psychologie des personnages ; ils exposent aussi le débat moral pour permettre aux spectateurs de s’instruire.

• La confession

• Le héros peut choisir d’exprimer sa souffrance à un tiers neutre ou à un confident.

1. Les enjeux du conflit amoureux

1. Le conflit amoureux, moteur de l’action

L’amour rencontre toujours des obstacles. L’exposition pose les bases du conflit, le nœud de l’intrigue développe ces bases, le dénouement apporte une résolution. Dans la tragédie, le sacrifice amoureux vient anéantir l’aspiration au bonheur des personnages (→ Bérénice quitte Rome, vaincue par la raison d’Etat).

1. Les enjeux du conflit amoureux

Dans la tragédie, le désir du héros se heurte aux exigences sociales (Le Cid de Corneille), politiques (Bérénice de Racine), ou morales (Andromaque de Racine). Le personnage ne peut concilier aspiration au bonheur et appartenance à un monde synonyme de lois et de norme. C’est cette rupture qui verrouille son destin tragique.

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