Synthese Document Le Reve

« Le rêve est une suite de phénomènes psychiques pendant le sommeil ». Tiré d'un dictionnaire, cette définition apparaît assez rationnelle. Peut-être trop. Car le rêve, n'est ce pas aussi une certaine construction de l’imagination, une pensée qui, à l'état de veille et non de sommeil, cherche à échapper à la réalité ?

C'est cette idée qui est reprise ici dans notre corpus. En effet, Rousseau le premier évoque dans ses Rêveries du Promeneur Solitaire au XVIIIe le rêve, et plus particulièrement le rêve éveillé. Cette notion de rêve éveillé est mentionnée également par Léon Daudet et Gaston Bachelard, deux contemporains du XIXe-XXe, dans leurs œuvres respectives Le Rêve éveillé et La Poétique de la rêverie, pour qui le rêve n'est pas qu'un élément de notre vie nocturne. Freud enfin, dans ses Cinq leçons de psychologie, dernière oeuvre de notre corpus, ne déroge pas à sa réputation et évoque l'analyse que l'on peut faire des rêves.

Ainsi dans quelle mesure peut-on dire que le rêve, grâce à l'imagination, a sa place et son rôle dans la vie consciente ?

Une transition s'est faite entre la notion de rêve pendant le sommeil et la notion de rêve éveillé. Pour autant, le rêve reste toujours un sujet d'analyse, qui nous permet de faire face à la réalité grâce au rôle prépondérant et indispensable de l'imagination

Lorsque l'on évoque le mot « rêve », on pense le plus souvent aux images qui nous viennent pendant la nuit durant notre sommeil. Or, il ne faut pas oublier, ou plutôt il faut se rendre compte que le rêve fait partie intégrante de la vie diurne. C'est du moins la thèse qu'avance Daudet dans son œuvre de 1926. Selon lui, le rêve fait partie intégrante de la réalité. Il va même plus loin en avançant qu'il y a une part de rêve dans tout ce que l'on fait. Daudet n'est pas le seul à avancer cette idée de la présence du rêve dans notre vie quotidienne. Rousseau lui, dit que l'on peut rêver partout, et Bachelard repose toute sa thèse sur l'existence d'une certaine rêverie.

Alors pourquoi cette rêverie ? Il semblerait, si on suit les pensées de nos auteurs, que cette part de rêve dans notre réalité soit nécessaire, pour justement s'évader. Rousseau surtout avance cette idée selon laquelle le rêve éveillé nous permet de penser à autre chose, et de s'éloigner de la réalité. Il prétend, nous l'avons vu, que l'on peut rêver partout. On peut toutefois ajouter qu'il précise qu'un bon environnement est favorable.

Ainsi, nous rêvons tout le temps, ou du moins très souvent. Et à en croire nos auteurs, c'est une bonne chose, puisque le rêve est synonyme de bonheur. Bachelard l'évoque très bien dans sa Poétique de la rêverie. Pour lui, le bonheur ne vient pas par le rêve, mais avant le rêve. Explicitement, cela signifie qu'il ne faut pas rêver pour être heureux, mais qu'il faut être heureux pour rêver. Et dès lors que l'on trouve ce bonheur, on peut accéder à une rêverie poétique, qui ouvre à un monde nouveau, grandiose et très beau. Ainsi, on trouve encore plus de bonheur dans cet autre monde accessible par la rêverie qui, rappelons le, est une activité de l'esprit qui médite.

Le rêve apparaît donc comme le synonyme du bonheur. Mais est-il si anodin que cela ?

Qu'il soit nocturne ou diurne, le rêve reste un sujet d'analyse d'intéressant sur nous même et sur notre vie.

En effet, nos auteurs ne se sont pas contentés de démontrer que le rêve n'a pas uniquement sa place durant le sommeil. Ils sont aussi tentés de comprendre comment la rêverie agit sur notre vie, et surtout comme elle peut être le signe extérieurs de nos désirs ou d'attentes que parfois on n'imagine même pas.

Les rêves ont un rapport avec les événements passés. Cette thèse est avancée par Daudet, et par Freud, psychanalyste spécialiste du sujet et précurseur dans le domaine de l'analyse des rêves. Selon eux, lorsque l'on rêve, c'est en fait une manifestation de notre passé. Freud donne l'exemple des rêves d'enfants. Les jeunes enfants rêvent en effet de leur journée de la veille, et plus particulièrement des désirs qui en découlent. Et même s'il parle alors ici des rêves que l'on fait durant le sommeil, c'est exactement la même chose avec les rêves éveillés. C'est d'ailleurs pour cela que Daudet reprend cette idée.

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