LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Supplement Au Voyage De Bouganiville

Compte Rendu : Supplement Au Voyage De Bouganiville. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Juin 2014  •  2 563 Mots (11 Pages)  •  702 Vues

Page 1 sur 11

Présentation de l'auteur : Diderot est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français. Tour à tour critique d'art, romancier, auteur de théâtre, défenseur de la raison critique, Diderot s'affirme comme le chef de file des Lumières françaises. Il se chargera de l'élaboration en 1747 de L'Encyclopédie avec D'Alembert. Incarnation de l'honnête homme, ses ouvrages n'en sont pas moins interdits pour certains (La Religieuse). Il sera d'ailleurs embastillé.

https://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:USob_l0tO4AJ:www.univ-paris-diderot.fr/Mediatheque/IMG/pdf/Tassin-_Diderot_-_Supplement.pdf+supplément+au+voyage+de+bougainville+avis+personnel&hl=fr&gl=fr&pid=bl&srcid=ADGEESjltzRd_U-LbSEypCwzt5zOrvOjQR-mPaH45u4lcPGrVVspST8mLCKMW2W35Fd2TDDPmRun5WjQ4SxXtpuouss89RhdiXkhLv2n8uEcf20UfhadstPrUZFbwW0MgrzUGlBQoJRU&sig=AHIEtbTv1OY9bg7YR1lJHE67_8smN0XQsg

Introduction

Au cours du XVIIIe siècle, nombre des philosophes des Lumières, portent leur réflexion sur l’organisation de l’organisation sociale, législative et religieuse de la société qui leur est contemporaine. Ainsi, Diderot, à travers son ouvrage, Supplément au voyage de Bougainville, conçu comme un dialogue, oppose deux façons de vivre et de penser : les civilisations européenne et tahitienne.

I/Contexte de l’?uvre

a)Biographie de Diderot

Diderot, né en 1713, philosophe des Lumières, est l’un des principaux contributeurs à la rédaction de l’Encyclopédie. Il est l’auteur de nombreuses ?uvres telles que Jacques le fataliste, la Religieuse ainsi qu’un ensemble de textes sous forme de dialogues tels que Madame de la Carlière.

Publiées en grande partie après sa mort, elles montrent son soucis de définir la véritable nature de l’Homme et sa place dans le monde. A cet égard, le Supplément au voyage de Bougainville en est une parfaite illustration.

b)Publication de l’?uvre

Cet ouvrage est particulier à plus d’un titre.

Tout d’abord, rédigé en 1771, sous la forme d’un compte rendu de lecture du récit de Bougainville, dans lequel Diderot se livre à un plaidoyer en faveur des m?urs tahitiennes, il ne sera pas publié. Diderot est obligé de reprendre le texte et de le remanier : il le structure en chapitres et lui donne un titre. C’est à ces conditions, qu’il sera publié dans la Correspondance littéraire, en quatre parties de septembre 1773 à avril 1774. Mais cette publication restera confidentielle contenu de la censure existante alors dans le royaume de France. Ce n’est qu’en 1796, douze ans après la mort de sa mort, qu’il fera l’objet d’une publication séparée et vulgarisée.

c)Informations sur Bougainville et son récit

A l’origine du Supplément de Diderot, on trouve le récit de Louis Antoine de Bougainville, officier de marine. Ce dernier, en 1766, il reçoit le commandement de la frégate La Boudeuse et de la flûte Etoile pour accomplir un tour du monde du 15 novembre 1766 au 16 mars 1769. Tout au long de son périple, Bougainville tient un journal de bord. C’est à partir des notes consignées dans celui-ci qu’il en rédige à son retour le récit ; lequel lui vaudra d’être élu à l’Académie française. Malgré les reproches de ne pas avoir fait de véritables découvertes, son ?uvre rencontre un certain succès, notamment certains passages où les considérations sur la vie idyllique sur l’île de Tahïti s’inscrivent dans le courant de pensée du 18e siècle et répondent à l’attente du public.

Chaque chapitre du récit, au nombre de 14, correspond à une étape du voyage : parti de St Malo, il traverse l’Atlantique, à destination de Buenos Aires, puis de Montevideo et des Malouines. Il franchit ensuite le détroit de Magellan, s’arrête à Tahiti, traverse l’Océan Pacifique, découvre les terres de Nouvelle Bretagne (nouvelles hybrides), fait escale aux îles Salomon et poursuit son périple jusqu’à Batavia (île de Java). Cette dernière escale est le point de départ pour le retour vers la France, en passant par le cap de Bonne Espérance.

Bougainville retranscrit dans ses notes les observations et les constatations il peut effectuer dans chaque nouvelle contrée. Mais, il commente également, les faits dont il peut être témoin. Ainsi, au chapitre 5, il évoque l’expulsion des missionnaires jésuites en Uruguay, présents à Montévidéo. Il remet alors en cause le bien fondé de l’action civilisatrice des jésuites et dénonce les exigences qu’ils avaient à l’égard des Indiens : « les Indiens n’avaient en quelque sorte aucune propriété et ils étaient assujettis à une uniformité de travail et de repos cruellement exigeante, ils mourraient sans avoir vécu. » Bougainville y présente l’île comme un véritable paradis terrestre et n’hésite pas à la comparer « au jardin de l’Eden ». Il y fait référence, d’une part, à la liberté sexuelle et à la polygamie et d’autre part, il consacre un chapitre entier à la description géographique de l’île, aux habitudes des insulaires et à leurs comportements. Il décrit Tahiti comme un lieu idyllique et où la vie se déroule au rythme de la joie et du bonheur des plaisirs. Mais il sera contraint de corriger cette image, car en fait, à Tahiti, il y règne les inégalités sociales : « Nous les avons crus presque égaux entre eux, ou du moins jouissants d’une liberté qui n’était soumise qu’aux lois établies au bonheur de tous. Je me trompais, la distinction des rangs est fort marquée à Tahiti et la disproportion cruelle. Les rois et les grands ont de droit de vie et de mort sur leurs esclaves et valets...C’est dans cette classe infortunée, qu’on prend les victimes pour des sacrifices humains ».

Bougainville poursuit son voyage en compagnie d’un tahitien, Autourou, qu’il ramène en France. Ce dernier sera à l’origine, de ce qu’on a appelé «le mythe tahitien ». il deviendra la preuve que l’homme naturel existe. Dans la revue Le Mercure de France, on peut lire à son propos qu’il incarne : « l’état de l’homme naturel, né essentiellement bon, exempt de tout préjugé et suivant, sans défiance comme sans remords, les douces impulsions d’un destin toujours sûr parce qu’il n’a pas encore dégénéré en raison ».

d)Du voyage de Bougainville au Supplément de Diderot

Diderot va donc se servir du livre de Bougainville comme d’un prétexte pour faire l’éloge

...

Télécharger au format  txt (17 Kb)   pdf (167.7 Kb)   docx (15.7 Kb)  
Voir 10 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com