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Shakespeare : Roméo Et Juliette II, 2

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Par   •  7 Avril 2015  •  1 581 Mots (7 Pages)  •  1 466 Vues

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Shakespeare : Roméo et Juliette II, 2 [Duo amoureux, la scène du balcon]

Acte II

Scène II

Le jardin des Capulet.

Entre ROMÉO.

ROMÉO - Il se moque bien des balafres

Celui qui n'a jamais reçu de blessures.

Juliette paraît à une fenêtre.

Mais, doucement ! Quelle lumière brille à cette fenêtre ?

C'est là l'Orient, et Juliette en est le soleil.

Lève‑toi, clair soleil, et tue la lune jalouse

Qui est déjà malade et pâle, du chagrin

De te voir tellement plus belle, toi sa servante.

Eh bien, ne lui obéis plus, puisqu'elle est jalouse,

Sa robe de vestale a des tons verts et morbides

Et les folles seules la portent : jette‑la...

Voici ma dame. Oh, elle est mon amour !

Si seulement elle pouvait l'apprendre !

Elle parle... Mais que dit‑elle ? Peu importe,

Ses yeux sont éloquents, je veux leur répondre...

Non, je suis trop hardi. Ce n'est pas à moi qu'elle parle.

Deux des plus belles étoiles de tout le ciel,

Ayant affaire ailleurs, sollicitent ses yeux

De bien vouloir resplendir sur leurs orbes

Jusqu'au moment du retour. Et si ses yeux

Allaient là‑haut, si ces astres venaient en elle ?

Le brillant de ses joues les humilierait

Comme le jour une lampe. Tandis que ses yeux, au ciel,

Resplendiraient si clairs à travers l'espace éthéré

Que les oiseaux chanteraient, croyant qu'il ne fait plus nuit...

Comme elle appuie sa joue sur sa main! Que ne suis‑je

Le gant de cette main, pour pouvoir toucher cette joue!

JULIETTE - Hélas!

ROMÉO, bas. - Elle parle.

Oh, parle encore, ange lumineux, car tu es

Aussi resplendissante, au‑dessus de moi dans la nuit,

Que l'aile d'un messager du Paradis

Quand il paraît aux yeux blancs de surprise

Des mortels, qui renversent la tête pour mieux le voir

Enfourcher les nuages aux paresseuses dérives

Et voguer, sur les eaux calmes du ciel.

La transposition au cinéma dans le célèbre film musical West Side Story

de Jerome Robbins et Robert Wise en 1961

JULIETTE - Ô Roméo, Roméo ! Pourquoi es‑tu Roméo !

Renie ton père et refuse ton nom,

Ou, si tu ne veux pas, fais‑moi simplement vœu d'amour

Et je cesserai d'être une Capulet.

ROMÉO, bas. - Écouterai‑je encore, ou vais‑je parler?

JULIETTE - C'est ce nom seul qui est mon ennemi.

Tu es toi, tu n'es pas un Montaigu.

Oh, sois quelque autre nom. Qu'est‑ce que Montaigu ?

Ni la main, ni le pied, ni le bras, ni la face,

Ni rien d'autre en ton corps et ton être d'homme.

Qu'y a‑t‑il dans un nom ? Ce que l'on appelle une rose

Avec tout autre nom serait aussi suave,

Et Roméo, dit autrement que Roméo,

Conserverait cette perfection qui m'est chère

Malgré la perte de ces syllabes. Roméo,

Défais‑toi de ton nom, qui n'est rien de ton être,

Et en échange, oh, prends‑moi tout entière !

ROMÉO - Je veux te prendre au mot.

Nomme‑moi seulement « amour », et que ce soit

Comme un autre baptême ! Jamais plus

Je ne serai Roméo.

JULIETTE - Qui es‑tu qui, dans l'ombre de la nuit,

Trébuche ainsi sur mes pensées secrètes ?

ROMÉO - Par aucun nom

Je ne saurai te dire qui je suis,

Puisque je hais le mien, ô chère sainte,

D'être ton ennemi.

Je le déchirerais Si je l'avais par écrit.

JULIETTE - Mes oreilles n'ont pas goûté de ta bouche

Cent mots encore, et pourtant j'en connais le son.

N'es‑tu pas Roméo, et un Montaigu ?

ROMÉO - Ni l'un ni l'autre, ô belle jeune fille,

...

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