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Serpent Qui Danse

Commentaire d'oeuvre : Serpent Qui Danse. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  822 Mots (4 Pages)  •  863 Vues

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- L’évocation du corps alterne entre la globalisation (« de ton corps, ton corps ») à la parcellisation (« chevelure », « yeux », « bouche », « dents »). Baudelaire est familier de ce procédé qui tend à « vaporiser » le solide en liquide et le liquide en « éther ». Cela ressemble à une dissolution du corps, une sorte de « spiritualisation ».

- Tous les sens sont sollicités : la vue (« que j’aime voir »), l’odorat (« les âcres parfums »), le goût (« vin de bohème amer »), le toucher (« bijoux froids »).

- L’ouïe présente par des sonorités expressives : « et ton cœur se penche et s’allonge » avec des sifflantes en allitérations qui miment le déplacement et des vibrantes : « flots grossis par la fonte des glaciers grondants » qui imitent le frémissement de la chair. Cela renforce la sensualité de l’évocation.

- Les sensations évoquées sont pourtant plutôt froides et irritantes « bijoux froids », « odeurs âcres » comme si la femme et le plaisir étaient à la fois souffrance et bien-être. Ce poème se singularise par un écart par rapport à une déclaration d’amour puisqu’il n’est question que de sensations qui elles mêmes sont ambigües entre le plaisir et la souffrance. Cependant, chez Baudelaire, l’aspect symbolique prédomine.

II) L’aspect symbolique : le fantasme

A) Le recours aux mythes

- Dès le titre en forme de phrase : « Le serpent qui danse », il est fait une allusion à un concept connu, un référent. Cela peut évoquer plusieurs idées : première connotation possible : le charmeur de serpents (orientalisme) ; deuxième connotation : le serpent symbole du mal, de Satan. Conjointement, danger et grâce artistique (3ème connotation) sont suggérés.

- L’évocation du serpent au 5ème quatrain est associée aux mouvements : « en cadence », « qui danse ». Importance des assonances nasales : « cadence », « bâton »,…, c’est-à- dire un son voilé, combiné avec des allitérations dures « au bout d’un bâton ». Dualité entre douceur/dureté. Allusions érotiques possibles. Dans l’imaginaire collectif, cela peut renvoyer au mythe de Mélusine (femme fée qui se métamorphose en serpent) ou à la légende des sirènes. Ce qui intéresse Baudelaire est la métamorphose.

- Dans la symbolique, autre animalisation présente, la comparaison avec l’éléphant qui contraste encore une fois entre la légèreté et la lourdeur. Même allusion érotique que celle du bâton.

B) Possession-absorption

- Les images de l’eau et les liquides, « cheveux comparés à la mer », « le fin vaisseau », « l’eau de ta bouche », « vin de bohème » sont largement sollicités. Toutes les allusions à l’eau convergent vers l’image finale : « je crois boire un vin de bohème », sorte d’absorption, d’engloutissement, de fusion. On remarque l’absence du « tu » vers la fin. Cette absorption est toujours accompagnée de lumière et d’un regard vers le haut (« ciel liquide »). Effet miroir entre la 1ère strophe et la dernière (« miroiter/ciel liquide »). Correspondances entre le haut et le bas.

- Le vocabulaire mystique, abstrait et relatif

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