Le Serpent Qui Danse

Le serpent qui danse

Que j'aime voir, chère indolente,

De ton corps si beau,

Comme une étoffe vacillante,

Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde

Aux âcres parfums,

Mer odorante et vagabonde

Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille

Au vent du matin,

Mon âme rêveuse appareille

Pour un ciel lointain.

Tes yeux où rien ne se révèle

De doux ni d'amer,

Sont deux bijoux froids où se mêlent

L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,

Belle d'abandon,

On dirait un serpent qui danse

Au bout d'un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse

Ta tête d'enfant

Se balance avec la mollesse

D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s'allonge

Comme un fin vaisseau

Qui roule bord sur bord et plonge

Ses vergues dans l'eau.

Comme un flot grossi par la fonte

Des glaciers grondants,

Quand l'eau de ta bouche remonte

Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de bohême,

Amer et vainqueur,

Un ciel liquide qui parsème

D’étoiles mon coeur!

Ce poéme fait l'apogé d'une femme aimée . On assiste à une vrai déclaration d'amour de la part du narrateur . Il semble fasciné par cette femme qui nous est exposée comme une muse . Dans ce poéme lyrique ou le poéte chante un hymne a l'amour , on peut tout de meme déceler un érotisme trouble . J'ai choisi ce poéme car il est trés intriguant et énigmatique . En effet Charles Baudelaire donne l'image d'une femme trés ambivalente . Une femme qui se donne et se refuse , une femme sensuelle et une enfant . Elle apporte le plaisir et le danger . C'est une fleur du mal

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