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Baudelaire, Les Fleurs du mal, section «Spleen et Idéal» «Le Serpent qui danse»

Commentaire d'oeuvre : Baudelaire, Les Fleurs du mal, section «Spleen et Idéal» «Le Serpent qui danse». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Mai 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  988 Mots (4 Pages)  •  1 022 Vues

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             Baudelaire, Les Fleurs du mal, section «Spleen et Idéal»

«Le Serpent qui danse»

        Le XIXème siècle comporte deux mouvements littéraires et culturels majeurs : le romantisme privilégiant les sentiments à la raison et le réalisme privilégiant la représentation exacte des hommes et de la société. Charles Baudelaire est un écrivain majeur de ce siècle bien qu'il était incompris de son vivant. Son oeuvre la plus connue s'intitule les Fleurs du mal. Il a écrit ce recueil de 1840 à 1867. Baudelaire était atteint du Spleen et ce recueil regroupe toutes les tentatives de Baudelaire pour se guérir. Il se compose de sept sections. Le poème Le Serpent qui danse se trouve dans la section Spleen et Idéal. Nous nous trouvons donc au tout début du recueil.

En quoi peut-on dire que dans ce poème la femme est une véritable fleur du mal ?

Nous répondrons à cette question selon deux axes. Le premier traitera de la vision de la femme dans ce poème et le second montrera le pouvoir de celle-ci.

I) Une vision traditionnelle et courtoise de la femme

Le poète emploie «je» pour faire référence à sa propre personne et tutoie la femme aimée, ce qui nous indique une intimité entre ces deux personnes.

Baudelaire emploie le registre lyrique : en plus de l’utilisation de la première personne et de vers aux syllabes impaires, les pentasyllabes, l’auteur utilise le champ lexical de l’affection amoureuse, visible au travers d’expressions comme «chère indolente», ainsi qu’à travers l’emploi de formules comme «si beau».

Enfin, les sentiments amoureux sont exprimés à travers la ponctuation : la première strophe et la dernière se terminent par des points d’exclamation.

Baudelaire emploie le champ lexical du corps de la femme. Il est possible d’observer une progression d’une strophe à l’autre. Ainsi, nous avons une vision globale du corps de la femme dans la première strophe : «ton corps», avant d’avoir une vision plus précise de son corps dans la deuxième strophe et plus précisément sur celle de sa «chevelure». Dans la troisième strophe, Baudelaire nous  invite à s’intéresser au poète, avant de se concentrer sur les «yeux» de la femme dans la quatrième strophe, puis sur l’ensemble de son corps et de sa démarche  dans  la  cinquième strophe. Dans l’ensemble du  poème, Baudelaire nous invite à s’intéresser tantôt au corps entier de la femme aimée, tantôt à une partie de son corps, et parfois au poète lui-même. Cette progression donne un rythme intense au poème et sert à renforcer la description de la beauté de la femme.

Ce poème fait s’alterner octosyllabes et pentasyllabes. Le poème bouge donc comme la femme qui bouge. L'image du serpent vient aussi renforcer cette impression d'ondulation du poème et permet d’insister sur la beauté de la femme.

II) Un poème qui montre le pouvoir de la femme

On note une progression entre le début et la fin du poème. Dans la strophe 1, il y a une distance physique. Le premier signe de l'érotisme est dans la nudité de Jeanne, sous entendu dans la « peau miroite ». Dans la strophe 5, il y a un déplacement de Jeanne vers le poète, la marche semble très sensuelle « A te voir marcher en cadence ».
A la strophe 7, on note un changement de position, Jeanne s'allonge. Elle semble s'offrir au poète. Aux strophes 8 et 9, le rapprochement physique entre les deux amants se fait à travers un baiser, c'est l'union du " je" avec le" tu". Nous remarquons un rapprochement entre le début et la fin du poème.

Jeanne est une femme inatteignable pour le poète. En effet, elle est à la fois passive et active. Passive lorsqu'elle s'allonge et active lorsqu'elle marche en cadence. Elle est femme et enfant : femme car elle est à l'aise dans sa sensualité, provocante et enfant au vers 24 « tête d'enfant ».
C'est ce double caractère  qui charme le poète puisqu’elle est la réunion des contraires.

Jeanne se donne sans se donner : «Ses yeux où rien ne se révèle». Elle garde tout son mystère. A la strophe 4, les antithèses doux/amer, or/fer soulignent à nouveau la complexité de Jeanne.
Le poète ne peut atteindre l'âme de celle-ci. Il peut avoir son corps mais pas son âme.
On peut parler d'ivresse amoureuse. Le poète est sous le charme de cette femme ambivalente mais il devient dépendant d'elle. Sa salive est assimilée à « un vin de bohème ». Il y a donc l'idée d'une drogue transmise par le baiser de Jeanne.

La danse de Jeanne hypnotise le poète. Jeanne est assimilée à un serpent qui danse. Cette animalisation est très symbolique : le serpent est associé dans la religion à l'animal tentateur et maléfique. Il symbolise le mal, ce n'est pas innocent de la part du poète d'associer Jeanne au serpent puisqu'elle elle incite aux péchés. On retrouve donc ici le plaisir associé au danger.

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