Selon vous à quelles difficultés Louis Malle a t-il été confronté pour adapter au cinéma le roman de Queneau et comment les a t-il résolus ?
Note de Recherches : Selon vous à quelles difficultés Louis Malle a t-il été confronté pour adapter au cinéma le roman de Queneau et comment les a t-il résolus ?. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar cassieniebe21 • 11 Mai 2013 • 1 314 Mots (6 Pages) • 1 063 Vues
Selon vous à quelles difficultés Louis Malle à t-il été confronté pour adapter au cinéma le roman de Queneau et comment les à t-il résolus ?
Explorer le langage cinématographique
formes d’expression cinématographique
film expérimental
« Zazie est un film expérimental où Malle a essayé diverses
formules, s’est livré à des “ expériences pour voir ”, comme
aurait dit Claude Bernard. Zazie est un film critique... critique
du monde moderne, monde du chaos et de la destruction,
monde brisé, déchiré, irrespirable... Critique, Zazie, l’est aussi
dans la mesure où c’est une réflexion sur le cinéma
« Cette fidélité à la lettre de l’intrigue – car malgré les trahisons
nécessaires que nous pourrions relever, il s’agit d’une
fidélité à la lettre – ne pouvait pas résoudre le problème de
cette critique du langage que Malle affirme avoir été son but
essentiel. Zazie est donc aussi un film expérimental. Malle se
livre à l’exploitation systématique de toutes les ressources
que le cinéma en tant que technique mettait à sa disposition. Il
joue de tous les trucs du burlesque, de toutes les techniques,
de tous les trucages [...] »
(André S. Labarthe, dans « Cahiers du cinéma »,
n°114, décembre 1960).
Queneau affirmait, quant à lui, au sujet de l’adaptation cinématographique
de son oeuvre :
« Le roman et le cinéma, ça fait deux comme chacun sait, et
on le sait même si bien que pour beaucoup de représentants
de la première activité nommée, le passage de l’un à l’autre
est non seulement impossible mais de plus en plus sacrilège.
[...] Entre les deux, il est difficile de faire quelque chose de
personnel ; c’est pourtant ce que me semble avoir réussi Louis
Malle ».
1 Raymond Queneau évoque pour ses personnages des « gens à la
lisière » : il s’agit d’une lisière sociale, puisque ce sont des personnages
qui ont une « forte tendance à ne pas travailler », qui ont une
« langue simple », populaire, et qui possèdent « leur morale et leur
culture ». Ces caractéristiques confirment l’absence de réalisme général
dans la construction des personnages, dont les noms, les fonctions,
la langue relèvent de l’imaginaire et de la fantaisie davantage
que de la peinture sociale.
Le perroquet Laverdure est selon l’auteur une invitation à « faire attention
à ce qu’on dit », à ne pas se livrer à des « controverses futiles ».
De fait, vous aurez peut-être noté qu’il a tendance à couper la parole
aux personnages lorsqu’ils se livrent à des conversations « de comptoir
» : il a pour fonction de les rappeler à l’ordre, de mettre fin à leur
babillage, qui occupe une part importante du roman. Il s’agit de « réviser
son langage ». Il annonce ainsi l’un des thèmes fondamentaux du
roman, celui du langage et de son bon usage (sur ce point, cf. chapitre
III).
1 Louis Malle considère le roman de Queneau comme une oeuvre aux
multiples niveaux de lecture. Il s’agit d’abord d’une « parabole poétique
sur l’horreur du monde moderne et la vie dans les villes » qui
rend compte de l’absurdité du monde contemporain aux personnages
« ballotés », mais aussi d’une critique poussée du langage de l’écriture
et de la littérature. C’est cette double dimension que le cinéaste
a souhaité conserver à l’écran en se servant du personnage central de
Zazie, « pur et rigoureux », dont la « violence dénonciatrice » dévoile
au spectateur les acerbes jugements relatifs à la société moderne.
2 Louis Malle reconnaît la difficulté d’adapter au cinéma le roman de
Queneau. Pour relever cette « gageure », il a choisi une fidélité « au
deuxième degré » c’est-à-dire sur le fond (la satire sociale) et non
sur la forme. Il transpose donc la critique de la littérature et de ses
procédés en une critique de la technique cinématographique, de ses
moyens d’action et de ses conventions. Le film s’inscrit également
dans la veine du genre comique à la manière de Chaplin, pour lequel
Malle professe une grande admiration et avec lequel il partage les
visées de dénonciation du monde moderne chaotique et de ses excès
ainsi que le désir de compréhension aisée pour le grand public. On y
retrouve ainsi les adultes traités à la manière de « fantoches ».
3 Dans son fil narratif, Louis Malle adopte résolument le ton
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