Sartre et la poésie

sujet de dissertation:

        « Si le poète raconte, explique ou enseigne, la poésie devient prosaïque, il a perdu la partie. »

                        Sartre, Qu’est-ce que la littérature ?

prosaïque:

-en prose

-vil, commun bas.

Il n’aborde pas la poésie d’un pdv générique, il oppose la poésie à la prose. Mais n’oppose pas genre de la poésie au genre du roman.

Oppose deux modalités littéraires du langage.

« Explique » suppose une forme de rationalité de la langue, de démarche méthodique, de rapport au réel. La prose dirait le monde et la poésie serait dans son monde.

« Il a perdu la partie » : suggère déjà que le poète pourrait réussir, et que donc il y aurait, si on entre dans ce qui relève de la prose (raconter, expliquer, enseigner) un ratage.

Ce bout de phrase est à récupérer en troisième partie de devoir. Par ex dans l’idée que le poète joue avec la prose. La tension que Sartre établit est entre poésie et prose, elle fonde la dialectique. Renverser la citation de Sartre en montrant les liens poésie/prose -> Aurélien. La poétique peut se retrouver en prose.

La poésie aurait comme finalité elle-même.

« Raconter » -> idée de récit. Présence d’un narrateur. Pourquoi un poème ne raconte pas? pcq c’est le lieu du discours et donc d’un « je » alors que le récit est impersonnel, à la 3ème personne. Les faits importent au moins autant que la façon de raconter. Idée d’une histoire: un début un milieu une fin. A l’inverse en poésie, le signifiant l’emporte sur le signifié (le contenu de ce qu’on raconte). Si raconter = raconter une histoire, il y a forcément une problématique littéraire qui arrive, celle de la mimésis. Raconter, c’est forcément parler du monde, l’histoire racontée est toujours peu ou prou référentielle. A l’inverse la poésie va être dans un univers plus intime, plus fantasmatique, celui des sensations et des émotions. Onirisme, impossible;..

« Expliquer » -> rationalité, raison cartésienne. Platon et le mythos: poésie pas du coté de l’exposé cartésien. -> Laforgue prône les voix de l’inconscient. Pas de clarification qui aille avec l’hermétisme entretenu par  certains poètes. Mallarmé préfère suggestion à nomination. En revanche c’est assez proche d’ »enseigner ». Mais enseigner a une finalité didactique. Essaye de dire qqc au lecteur.

=> Citation de Sartre fonctionne à partir du 19ème siècle. Son approche de la poésie, complètement mallarméenne, ne marche pas avec la poïesis, la création littéraire antique, ni avec l’époque classique.

-> donc on peut utiliser Laforgue dans notre I et après Agrippa d’Aubigné dans le II

cf « Complainte d’un certain dimanche » : patchwork de phrases mal cousues, communes, qu’on entend à Paris = mais on comprend pas le texte qui est super hermétique (pour le I)

Mais en même temps, chez Laforgue, on a plein de prosaïque…

Au début de la préface de Prométhée: on est ennuyés par les livres qui enseignent, volonté de convoquer le movere. (pour le I)

Mais après dans le II on peut dire que AA, c’est quand même beaucoup de docere!!

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