Sainte-Beuve Et Son Importance Dans La Critique Du XIX Siècle

Sainte-Beuve et son importance dans la critique du XIX siècle

Charles-Augustin Sainte-Beuve, né le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort à Paris le 13 octobre 1869, est un critique littéraire et écrivain français.

Sainte-Beuve a connu des déceptions liées à sa création littéraire et s’est orienté vers la critique. Il a écrit un bon nombre d’articles pour des journaux et des revues, et a tenté de constituer une histoire naturelle littéraire en étudiant les écrivains selon leur milieu biologique, historique et social, il a voulu construire une histoire idéale de la littérature. Sa méthode était fondée sur l’étude de la biographie et des documents historiques liés à un auteur. C’est ainsi que la critique littéraire a été renouvelée.

Selon Sainte-Beuve, l'œuvre d'un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et pourrait s'expliquer par elle. Portraitiste et causeur, il voit dans l’oeuvre littéraire un document humain. Et la biographie cesse d’être une anexe discrète de la critique pour en devenir l’élément essentiel. Tout l’intéresse: la famille, l’éducation, les études, les admirateurs. Sainte-Beuve n’admet pas l’idée qu’on peut critiquer une œuvre séparément à son auteur. Pour lui, la littérature, la production littéraire, n’est pas distincte ou du moins séparable du reste de l’homme et l’étude littéraire lui mène ,naturellement, à l’étude morale.

La mission du critique est non seulement de découvrir les qualités d’une oeuvre littéraire et d’en condamner les défauts, mais aussi d’agir sur le public, de le diriger. Pour Sainte-Beuve, la mission du critique c’était de guider les lecteurs dans le choix de leurs lectures, cela c’est l’idée du critique-guide. Tout comme Taine, il croit à la faculté maîtresse, ce sens, qui est la faculté maîtresse du critique, consiste à comprendre la littérature, à savoir discerner ce qui est beau et ce qui est laid, à savoir juger comme ils le méritent les bons et les mauvais ouvrages, et il considère que tout écrivain peut être défini par des traits décisifs. La critique de Sainte-Beuve est une critique biografique, impressioniste. Un certain équilibre hérité des classiques rend sa critique centriste. Il n’a pas apprécié de grands écrivains comme Balzac, Stendhal ou Baudelaire. De plus, il a été égaré par la jalousie et par son parti pris antiromantique.

Marcel Proust, dans un article célèbre intitulé Contre Sainte-Beuve, attaquait les principes même de cette critique biographique. Il reprochait à Sainte-Beuve d’avoir ignoré l’existence du moi profond de l’artiste, le moi créateur, qui ne se confond pas avec le moi social, biographique. C’est encore cette confusion qui est responsable de ses graves erreurs de jugement.

Mais malgré ses fautes et ses égarements, on doit reconnaître la contribution considérable de Sainte-Beuve au développement de la critique littéraire, il reste un maître incontesté de la critique française du XIXème siècle.

“Je pense sur la critique deux choses qui semblent contradictoires et qui ne le sont pas : 1° Le critique n’est qu’un homme qui sait lire, et qui apprend à lire aux autres ; 2° La critique, telle que je l’entends et telle que je voudrais la pratiquer, est une invention, une création

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