Répartir de zéro ?

REPARTIR DE ZERO ?

Dès leur retour des villes du Nord, Salah et Sam commencent à aider Zouber à rependre sa vie de jeune homme bon et sérieux. Ce dernier veut tout reprendre à zéro. Il pense déjà à son éducation qu’il a quittée à cause du malheur qui lui a enlevé son père, à sa mère qu’il a beaucoup déçue, à ses amis qu’il s’est détachés, mais aussi à sa vie spirituelle et au lien qui le lie à son créateur. « Il faut changer, changer tout, tout à la racine ; devenir un nouveau » se dit-il. Mais pourra t-il arriver tout seul à changer ? C’est pour cette raison donc que Salah, Sam et tous ses bons amis ne veulent guère le quitter et surtout pour abaisser le cœur d’une mère en détresse. Ils font tout pour le faire oublier tout, tout ce qu’il a vécu pendant les années où il a passé loin d’eux, loin du sérieux, loin des bonnes personnes et des bonnes manières. Ces jeunes gens n’ont pas seulement récupéré un ami perdu mais aussi ont redonné du sens à la vie d’une mère souffrant profondément de désespoir. Ils ont rendu Zouber à sa mère, celle qui l’a mis au monde, qui l’a allaité, qui l’a porté sur son dos tiède. Ils lui ont rendu son enfant et avec lui toute sa joie. Une mère qui avait perdu son fils ainé après avoir perdu éternellement le père de celui-ci. « Des artisans du bonheur, des amis pour le bien ou encore des bons pour la bonté des autres, vous ne savez pas le prix de ce que vous faites et la valeur de vos actions mais  ceux pour lesquels vous faites cela le savent et s’ils ne vous récompensent pas c’est parce qu’ils ne peuvent tout simplement pas» leur dit-elle à chaque fois qu’elle les voit en compagnie de Zouber. Ils sont aussi connus dans le quartier de Zouber certainement grâce à une maman folle de joie et qui raconte à ses voisins, ses connaissances et tous ceux s’intéressent de sa situation comment ces shimbir maleiko^[1], comme elle les appelle, ont soigné sa souffrance. Mais Zouber est maintenant au milieu de deux camps qu’il connait l’un autant que l’autre. Si Sam, Salah et les autres comptent à tout prix de l’extraire du marché des drogues et de la violence, s’ils veulent récupérer entièrement leur ami ; Kamil et Gadid se demandent où est-ce qu’il peut être ? Ils le recherche depuis quelque temps mais Sam, intelligent, l’a logé chez lui après avoir obtenu l’autorisation de ses parents. Dès la rentrée prochaine, Zouber reprendra ses études. Il rêve de devenir un grand technicien, il s’inscrit donc à un centre de formation polytechnique où il recevra des diverses formations : en mécanique des systèmes motorisés, en électronique, en électricité, en sidérurgie…. Il affrontera les obstacles qui se dresseront sur son chemin, se débattra avec les échecs, mettra tout son effort pour rattraper son retard et construire son avenir. Il est déterminé et a tout d’abord de la confiance en lui car il sait que son salut ne peut venir que de lui-même et des décisions qu’il prendra virilement et courageusement. Il sait que la vie est un combat qu’il faut gagner au prix de sa sieur, un combat qu’il faut héroïquement mené tout en restant le plus vigilant possible, un combat qui n’est invincible que pour ceux qui croient ainsi, un combat dont le but est de fuir, non pas par lâcheté mais par virilité, l’ignorance et la misère sociale. Pour Zouber, désormais la vie n’est plus une simple question de temps mais une question d’épreuve. Souvent, il répétait à Salah, Sam, Sousan, Souleika et ses autres proches amis, que sa vie, autrefois monotone, serait férocement abattu par le passage du temps si ils ne lui avaient pas montré que pour résister à cela il fallait qu’il se mette en épreuves, qu’il soumette le temps à ses ambitions et ses projets et non que lui se soumette au temps.  

Peu à peu, les caractères de Zouber s’anoblissent et il devient remarquable par sa sociabilité, par sa disponibilité et par ses services à ceux qui en ont besoin. Vite celui qui a disparu une fois dans le monde dénué de dignité est admiré par sa mère, cette là même qui l’a mis au monde et qui depuis sa naissance porte pour lui un amour distingué qui ne diminue guère, par ses amis qui incarnent désormais pour lui l’espoir et le début d’une imminente réussite, par tous ceux qui le connaissent et surtout qui l’ont autrefois connu. Il est devient, comme Eleyeh, un grand frère pour tous les gamins de son quartier qui viennent de fois lui demander de l’aide pour leurs devoirs. Il ne repousse jamais une personne qui aurait venu solliciter son service et même s’il se sentait incompétent à répondre il cherche à aider les gens d’une autre manière, trouver, par exemple, un autre qui pourrait leur fournir des réponses. Il devient non pas un simple exemple à imiter pour les jeunes de son quartier mais aussi une preuve que l’on peut remporter face à notre passé aussi amer soit-il.

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