LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Ronsard, les amours

Dissertation : Ronsard, les amours. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 263 Mots (6 Pages)  •  4 951 Vues

Page 1 sur 6

Ronsard, Les Amours. (1-39) (1-100). → problématique de la mythologie

Ronsard, né en 1524, d’une famille noble, près de Vendôme, fut dans sa jeunesse attaché comme page à la personne du roi d’écosse et du duc d’Orléans, fils de François Ier. Une maladie l’ayant rendu presque sourd, il renonça à la diplomatie, pour se consacrer entièrement aux belles-lettres, à la poésie. Ronsard a été le chef de la Pléiade ; on appelle aussi un groupe de poètes qui entreprirent au milieu du XVIe siècle de modifier notre langue et de rénover notre poésie. Ronsard a surtout appliqué son génie à la poésie épique et à la poésie lyrique. C’est à travers ses poèmes que nous nous demanderons en quoi la mythologie joue un rôle important dans l’Oeuvre de Ronsard ?

Dans un premier temps il s’agira de comprendre que pour Ronsard, l’évocation des mythes et un moyen de chanter son amour et son désir. Mais nous verrons que cette évocation sert aussi à justifier une position morale (particulièrement dans la Continuations des Amours) et également esthétique de la poésie du XVIème siècle.

Pour Ronsard, les fictions mythologique évoqués dans ses poèmes sont étroitement mêlées aux évocations de l’amour, du désir et de la nature. Pour lui, cela représente un moyen d’exprimer à travers des évocations charmantes et souvent symboliques, son sentiment très personnel de la vie secrète et du mystère de la nature. Dans les Amours, on retrouve l’image de Cassandre, grande inspiratrice des poèmes de Ronsard, Il l’a rencontre dans une fête à la cour de Blois. Il est alors âgé de vingt ans, elle en a treize. Deux jours après, la cour quitte Blois : Il "n'eut moyen que de la voir, de l'aimer et de la laisser au même instant".  Comme Prétrarque avant lui, Ronsard ne cessera de proclamer son amour platonique pour cette nouvelle « Laure ». Dans le Sonnet 4 des Amours, Ronsard assimile sa Cassandre avec la Cassandre troyenne. Par cette retranscription poétique du mythe de la guerre de Troie, Ronsard qui s’identifie ici comme Corébe (Phrygien amoureux de Cassandre qui s’exposa pour la défendre et fut tué) semble vouer à Cassandre Saviati un amour idéal, inaccessible, philosophique, il fait d’elle selon le vocabulaire platonicien, l’Idée même de la Beauté et de l’Amour. Il glorifie la femme en la projetant au statut de « Guerrière », de femme forte et prouve à la fin du poème avec les adjectifs «insensé» et «le coeur offensé» que cet amour est un amour impossible et platonique.

On retrouve le désespoir du poète dans le sonnet 20, avec l’allusion à la légende de Danaé et à celle d’Europe. Le terme « voudroi bien », montre l’incapacité de l’auteur à agir sur la situation, l’emploi du conditionnel appuie le fait que c’est un désir impossible à satisfaire. Le fait d’utiliser ces exemples de mythes, insiste sur la valeur presque « divine » de Cassandre. Dans le sonnet 42, Cassandre est ici comparée à Vénus la déesse de l’Amour. Cette comparaison est comme la déclaration ultime de Ronsard à Cassandre, on parle d’elle comme d’une déesse, ce n’est plus une femme mais un objet de fantasme sacré et inaccessible. Cette incapacité à accéder à l’être aimé est retrouvé dans le sonnet 45, ou Ronsard évoque le fait qu’il aurait voulu être Ixion et Tantale ( condamnés tous deux pour avoir désobéi aux dieux). Ronsard fait comprendre de part cette allusion, qu’il pourrait souffrir pour Cassandre. L’éloge de son corps élève encore une fois Cassandre au rang du sacré, de l’intouchable.

Les influences mythologique et pétrarquiste  de Ronsard dans son œuvre sont à la fois lyriques et épiques. Ronsard veut devenir immortel par la poésie amoureuse offerte à la femme aimée.. Au delà de ses déclarations fougueuses et sensuelles à Cassandre, en utilisant la mythologie Ronsard fournit des arguments et sert à justifier une position morale et montre également la volonté d’un renouvellement esthétique de la poésie.

En effet on peut dire que Ronsard dans l’esprit de la Renaissance est baigné dans la culture antique. Il a étudié les beautés de la langue hellénistique en étant l’élève du philologue Dorat. Il s’est ainsi nourri de textes ancien pour élaborer ses propres textes. L’imitation est pour le poète un facteur de création et d’élaboration. Ainsi il renouvelle les genres de l’Antiquité avec le retour aux Odes, à l’épopée, grâce à cela, il s’inscrit dans la vision néoplatonicienne de la poésie Antique. Pour Ronsard, la fonction première de la poésie serait donc de protéger les mystères sacrés des regards profanes. Par sa fonction architectonique, mimétique et fictionnelle, le mythe est une modalité essentielle de la poésie Ronsardienne dans Les Amours et dans la Continuation des Amours : le traitement des fables montre une écriture à l’œuvre entre imitation et invention. Ronsard s’efforce par le langage poétique de rendre visible la vérité qui échappe à tout langage en procédant par allégories, approximations et images. La parole poétique peut seule se rapprocher de la parole originelle, révéler les mystères de la création et ainsi s’approcher du divin. Outre les mythes, Ronsard s’inspire d’auteurs Grecs et Latins comme Lucrèce et Catulle. (référence) Mais aussi de Pétrarque (référence) et de son inspiratrice Laure, dont il s’inspirera pour exprimer son amour à Cassandre, avec un langage précieux et une abondance de métaphores. On peut également trouver des références au poète italien Bembo, et Bevilacqua (référence). Ronsard s’est nourri de la culture antique, pour l’adapter aux lieux, aux goûts de son temps ou à sa propre personnalité. Il souhaite en réalité faire des poèmes universels. Son écriture a introduit dans la langue française des néologismes issus du latin et du grec. Mais s’il est un fervent défenseur des grands modèles antiques, c’est certes parce qu’il s’en inspire mais c’est aussi parce qu’ils permettent de se dépasser et laissent une grande liberté, malgré une apparente rigidité avec, par exemple le sonnet en décasyllabe, composé de deux quatrains et deux tercets, avec des rimes embrassées puis croisées. Le « cadre » est rigoureux, mais permet au poète toutes les audaces pour ses créations. De plus, il imite les procédés savants de la poésie gréco-latine. Il utilise donc une syntaxe qui lui est propre. Pour rendre la langue plus poétique, il a recours à des inversions : ex : sonnet XIX « de tes soupirs nos neveux se riront ». Inversion du complément, qui a été mis en tête de phrase, comme le font les grecs. De plus, cela met en valeur ce qui est important dans le vers, c'est-à-dire les lamentations du poète. Il imite ainsi la fluidité des langues anciennes. Il lui arrive aussi d’utiliser des infinitifs substantivés, pour faire référence aux grands poètes grecs que sont Homère ou Hésiode, comme avec « le manger ».

...

Télécharger au format  txt (7.9 Kb)   pdf (291.9 Kb)   docx (11.3 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com