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Rien ne s'oppose à la nuit DEVIGAN

Fiche : Rien ne s'oppose à la nuit DEVIGAN. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2018  •  Fiche  •  2 609 Mots (11 Pages)  •  3 274 Vues

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Psychologie

Rien ne s’oppose à la nuit.

Delphine DE VIGAN

  1. Biographie de l’auteur et présentation de l’ouvrage.

Rien ne s’oppose à la nuit est un roman paru en 2011 aux éditions Jean Claude Lattès écrit par Delphine DE VIGAN.  Cet ouvrage est un roman autobiographique sur la vie familiale de DE VIGAN mais avec un portrait important sur la vie de sa mère, atteinte de troubles bipolaires.  

Concernant l’auteure, Delphine DE VIGAN est née en 1966 et est une romancière et réalisatrice française. Passionnée par la littérature, elle s’inscrit au Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées, dont elle ressort diplômée.

Elle écrit son premier roman autobiographique, Jours sans faim, sous un pseudo. Elle signa de son vrai nom pour ses huit autres romans. Elle fut récompensée par plusieurs prix, notamment par le prix des libraires pour son roman « No et moi » (2007).

Je prends la décision de ne pas évoquer en détail la vie de cette dernière étant donné que je vais en parler tout au long de cet écrit.

Rien ne s’oppose à la nuit est un livre organisé en trois parties.

La première partie parle de l’enfance de Lucile, la mère de Delphine et sa vie quotidienne auprès de ses parents et ses nombreux frères et sœurs. Dans la seconde partie, D. DE VIGAN évoque l’adolescence et le début de la vie d’adulte et de mère de Lucile et les nombreuses difficultés qu’elle rencontre. Enfin dans la dernière partie nous découvrons Lucile toujours dans son rôle de mère mais également dans son rôle de grand-mère qui essaye de faire face à la maladie.

Pour comprendre ce roman ainsi que les protagonistes de l’histoire il me semblait important de faire un arbre généalogique que nous pouvons trouver ci-dessous.

Les noms et prénoms dans le roman ont été modifié par l’auteure, même si j’ai eu la possibilité de retrouver leurs véritables prénoms sur différents sites internet, je prends la décision de les restituer de la même manière qu’ils le sont dans le roman.

[pic 1]

Le livre commence de manière très déconcertante, avec D. DE VIGAN qui découvre le corps de sa mère qui se serait suicidée. L’auteure revient sur cet évènement uniquement à la fin du roman. C’est un roman autobiographique mais l’auteure parle de son histoire à travers celle de sa mère. Lucile est l’héroïne principale de ce roman.

Lucile est issue d’une fratrie composée de neuf enfants. Liane, la grand-mère de D. DE VIGAN est une mère dévouée à sa famille et ne vit uniquement pour faire des enfants, « Liane était de nouveau enceinte, ils seraient bientôt sept, puis sans doute huit et peut-être davantage. »[1]. Tandis que Georges son mari est autoritaire, travaille énormément et montre à ses amis, collègues, leur famille dite « parfaite ».

J’ai décidé de m’appuyer sur différents points forts qui m’ont interpellé à la lecture de ce livre. Tout d’abord je vais évoquer « La malédiction familiale » et comment des secrets et des « non-dits » peuvent détruire une personne. Enfin, en seconde partie je me questionnerais sur comment des enfants peuvent prendre en charge un parent malade.

  1. Une famille « maudite » et en manque de communication.

DE VIGAN décrit le portrait de sa mère, ainsi que de sa famille en remontant dans le passé. On pourrait comparer cela à une enquête, ce sont les témoignages des membres interrogés qui ont créé le livre. C’est également cet aspect qui fait de lui, un ouvrage très intime. Nous comprenons dès le début que cette histoire sera tragique, en effet lors du premier chapitre, l’auteure décrit la découverte du corps de sa mère qui se serait suicidé. Avant de développer cet épisode, il y a une description de la famille de Lucile qui emmène Delphine mais également le lecteur à comprendre petit à petit ce geste.

Nous pouvons parler de tragédie liée à cette famille à travers la mort. Cette dernière est présente dès le début de l’ouvrage avec sa mère mais elle est également très présente tout au long de l’œuvre. C’est à partir du troisième chapitre que la mort intervient dans la famille, avec le décès soudain et accidentel d’Antonin, le frère de Lucile lorsqu’elle avait huit ans. Suite à ce drame, un silence pesant et permanent s’installera dans la famille, « Désormais la mort d’Antonin ne serait plus qu’une onde souterraine, sismique, qui continuerait d’agir sans aucun bruit »[2]. Ce qui entrainera une difficulté à faire le deuil. De plus, quelques mois après cet évènement tragique, la famille adopte Jean-Marc, « un enfant martyr », « de plouc »[3]. De la colère se fit ressentir par Lucile se demandant si cet enfant n’était pas un imposteur, aucune discussion au préalable n’a eu lieu avec l’ensemble de la famille et causant un silence continuant de plonger Lucile dans une tristesse infini et une colère importante sans pouvoir en parler à personne. D’autres événements tragiques viennent bouleverser Lucile, notamment le suicide de Jean Marc lorsque ce dernier avait 15 ans. Je décide de parler du décès de cet enfant car ce dernier montre davantage un manque de communication au sein de la famille. En effet, les faits racontés par leurs parents sont controversés, ils ne parlent pas de suicide, ils mentent à leurs enfants volontairement. Georges est même « violent » et affirme qu’étant donné que Jean Marc a été, dans son enfance, battu il aurait eu l’habitude de se protéger la tête avant de dormir. La presse s’empara de l’affaire mais Georges et Liane « cachait les titres des journaux » de plus « rien ne devait être dit. Jean Marc était mort il n’y avait rien à rajouter. »[4]. Le manque de communication est flagrant tout au long du roman et je suis convaincu que c’est ce silence qui va détruire Lucile. A travers ces différents exemples, nous pourrions nous poser la question suivante : Comment annoncer le décès d’une personne de la famille à des enfants ?

Un autre passage fort et tragique du roman m’a amené à m’intéresser aux secrets de familles et à l’impact que ces derniers peuvent avoir sur leurs membres. Beaucoup plus tard dans le livre, nous apprenons que Lucile se serait faite violée par son père à l’âge de 16 ans. Seize ans plus tard, Lucile décide de l’avouer à sa famille (dont à ses propres filles, Delphine ayant 12 ans), à la lecture de cet aveu nous ressentons un sentiment d’épuisement de la part de Lucile qui n’a plus la force de cacher ce traumatisme. Mais une fois ce secret révélé, Lucile ne s’est jamais, selon moi, sentie aussi seule qu’à ce moment-là. Personne n’a réagi, « Nous continuons d’aller de temps en temps en week-end à Pierremont, personne ne chasse mon grand-père avec un balai, personne ne lui défonce la gueule sur les marches de l’escalier, ma mère elle-même parle avec son père et ne lui crache pas au visage ».[5] Ces attitudes de non croyance en cet acte et surtout de silence ont provoqué une rétraction de la part de Lucile, comme si elle devait l’enfouir le plus profondément en elle, pas pour son bien être à elle mais pour la bonne cohésion de la famille, c’est toujours cela qui passait avant tout.  Dans la première partie du livre, il y a la mise en avant d’une famille « parfaite » en apparence. Georges organise de grands et nombreux repas afin de montrer à tous sa famille, ils ont également participé à une émission télévisée, consacrée aux rapports entre les parents et les adolescents. La famille à DE VIGAN était une des familles représentées comme un « modèle éducatif presque parfait » (La perfection n’existant pas). Les enfants parlent de leurs joies, de leurs libertés, mais ils ne disent pas que leur petit frère est trisomique et n’évoque que très peu la mort de leurs deux frères… Lorsque nous connaissons l’histoire de la famille nous avons l’impression d’être dans une « légende » écrite par les grands-parents de Delphine. Il y a encore la volonté de mentir, de cacher que cette famille ne connait pas la douleur, les blessures … comme toutes les autres familles.

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