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Remod Posthume

Fiche de lecture : Remod Posthume. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2015  •  Fiche de lecture  •  914 Mots (4 Pages)  •  702 Vues

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Le titre repose sur un oxymore puisque, lorsque l'on est mort, on ne peut éprouver de remords. Il s'agit d'un sonnet aux rimes embrassées dans les quatrains, puis aux rimes croisées et suivies dans les tercets. Une seule phrase répartie en deux premières subordonnées de temps commençant par la conjonction "lorsque" (premier quatrain), puis une troisième subordonnée temporelle commençant par la conjonction "quand" occupe le second quatrain ; le sujet de la principale est donné dans le premier tercet ; le verbe introduit dans le second tercet le discours du "tombeau", donnant ainsi au sonnet une allure de prosopopée, de discours d'outre-tombe.

Premier quatrain : Le narrateur s'adresse à celle qu'il appelle "ma belle ténébreuse", le féminin de "beau ténébreux", expression qui, de nos jours en tout cas, fait figure de cliché. Il évoque cette demeure où la plupart des dépouilles chrétiennes finissent : la tombe, qu'il représente d'abord comme "un monument construit en marbre noir", ce qui est joliment gothique, puis rappelle à la belle brune (on peut supposer qu'elle est brune en raison de l'expression "belle ténébreuse", mais cette expression pourrait s'appliquer uniquement au caractère énigmatique, ou ombrageux, de la belle, cependant que sa chevelure serait blonde, rousse, châtain et toutes leurs nuances) rappelle donc qu'en fin de compte, toute belle que l'on soit, "l'alcôve" et le "manoir", - mots qui renvoient au lexique galant et qui placent la femme aimée au rang de luxueuse, de chérie entretenue, de personne aisée - on risque fort de bien de n'avoir pour dernière demeure "qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse" (notez la palato-vélaire [k] - "qu'un caveau" , "qu'une" "creuse" - qui sonne comme autant de coups de pelle - déjà - du fossoyeur, puisque chaque instant que nous vivons nous rapproche de la mort).

Second quatrain : La phrase commencée dans la première strophe par le signal temporel "lorsque" se poursuit par le rappel du poids du temps (cf la conjonction "quand"). Ce rappel est marqué par l'emploi dans le premier vers de l'allitération "p" qui souligne et le poids du temps, et le poids de la pierre tombale sur les corps - comprenez l'idée que l'on va mourir (cf : "Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse"). Le corps de la femme aimée est évoqué par sa fragilité (la "poitrine peureuse") et son indolence (cf "Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir"). On peut notez que la souplesse du corps s'oppose à la dureté de la pierre et qu'à l'allitération "p" répondent la liquide "l" ("flancs", "assouplit", "nonchaloir") et la modulation de la syllabe "cha" ("charmant" ; "nonchaloir") conférant ainsi, dans le secret des syllabes, au corps contemplé quelque chose du "chat". Le troisième et le quatrième vers du quatrain évoquent le caractère éphémère de l'agitation des vifs, la vanité du "vouloir", le dérisoire de la "course aventureuse", son caractère inutilement répétitif (cf le

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