Remords Posthumes

Ce poème est composé de sonnets en alexandrins.

Le poète ne s'adresse pas à la jeune femme pour l'inviter à profiter des plaisirs de la vie ; au contraire, il lui reproche de l’avoir trop fait car il est trop tard pour profiter de la vie maintenant, la mort étant déjà là. Il souhaite que la femme infidèle soit prise d’un remords éternel.

Il modifie la conception de base du sonnet en développant un texte formé d’une longue phrase de treize vers. Cependant, la tradition du sonnet est respectée, car les tercets s’opposent aux quatrains

Le premier quatrain commençant par «Lorsque tu dormiras», on comprend tout de suite que Baudelaire s’adresse à une femme qu’il tutoie, ce qui indique le lien qui l’unit à elle.

Au vers 2 est produit un effet de surprise, car l’évocation du sommeil de cette femme se révèle être un euphémisme faisant de la mort une forme de repos, de paix. Il lui inflige une première punition, celle de dormir «Au fond d’un monument» à sa mort. Cette femme n’aura en fait, puisqu’elle est morte, «Qu’un caveau» et «qu’une fosse».

Dans le second quatrain, le «monument» devient une sorte de prison. Une «pierre» est mentionnée, ce qui représente la pierre tombale que le poète veut voir peser de tout son poids sur le corps de sa «belle ténébreuse». Pourtant, cette prédiction débute par une suggestion des charmes physiques de cette femme, car les éléments de son corps qui sont choisis représentent la sensualité : la «poitrine» et les «flancs».

On remarque au vers 5, la lourdeur qui est mise en valeur avec les allitérations en «p» et en «r».

Dans le premier tercet, Baudelaire se consacre au «tombeau». Il déclare que celui-ci est le «confident» de son «rêve infini». Il médite sur le tombeau durant toutes ses nuits sans sommeil.

Enfin, dans le second tercet, la «belle ténébreuse» est traitée de «courtisane imparfaite». Cette femme a échoué dans sa vie parce qu’elle n’a pas su aimer, est contrainte d’échouer dans sa mort parce qu’elle en aura le «remords», la douleur morale causée par la mauvaise conscience.

Ainsi est explicité le titre, qui est, en fait, ironique : on ne peut pas avoir du remord une fois que l’on est mort !

Dans ce poème, Baudelaire dénonce indirectement le comportement de sa maîtresse Jeanne Duval, qui ne lui a pas accordé assez d’importance durant leur vie commune. Il lui souhaite de regretter tous ses actes.

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