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Regards et jeux dans l'espace - analyse

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Par   •  25 Novembre 2020  •  Analyse sectorielle  •  1 019 Mots (5 Pages)  •  1 803 Vues

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Les poètes de la solitude ont vu le jour lors de la Grande Noirceur au Québec, alors qu’ils cherchaient à moderniser la poésie québécoise et dégager une nouvelle vision de la société. C’est d’ailleurs le courant auquel appartient Saint-Denys Garneau, auteur de Regards et jeux dans l’espace, un recueil de poèmes publié à cette même époque. Le titre de cette oeuvre dévoile la philosophie de son auteur, qui est véhiculée tout au long du recueil au travers des regards, des jeux et de l’espace.

Premièrement, les regards font référence aux yeux portés sur la vie. Il s’agit de savoir déterrer les trésors qui se cachent dans les choses les plus banales du quotidien. Garneau suggérait d’oser regarder le monde sous un jour nouveau. Comme le présente le poème Saules, le monde est plus précieux quand on le regarde de la bonne manière et c’est ce qui est montré dans les vers suivants : «Tourne leurs feuilles / D’argent» (p.45). On comprend donc que même la chose la plus naturelle, soit les feuilles des arbres, possède de la richesse si l’on s’y attarde. Dans cette même source, on relève le champ lexical de la lumière, présent dans les mots «ciel, argent, lumière, rutilant, onde, féerie, reflets, diamants». La lumière renvoie directement à la vision. Également, dans la seconde strophe, il est possible de soulever une anaphore avec la conjonction « et » . En effet, celle-ci ajoute de la vitesse au poème et cette même vitesse indique que le monde est bien vivant et qu’il faut embrasser cette vitalité. Dans le même ordre d’idées, l’auteur a écrit: «Et cette fraîcheur sous mes paupières» (p.25) voulant désigner le monde qui entre en lui. Il s’agit d’un vers tiré du poème Rivière de mes yeux, où des comparaisons sont présentées, soit entre des yeux et des rivières, des images et un ruisseau et des images et des ondes. Les comparaisons servent à aider à la compréhension en créant des images. Ces images sont donc un autre indice que la vision est la clé pour s’épanouir, selon Garneau.

Deuxièmement, les jeux, quant à eux, renvoient à l’enfance. Tantôt insouciant, tantôt innocent, un enfant est un exemple, voire un modèle, de liberté, qui est une autre idéologie prônée par Garneau. Dans ce recueil, la vie adulte étant caractérisée de lassante, elle est comparée à une vie de bureau : routinière et prévisible, telle que mise de l’avant dans le poème Nous ne sommes pas : « Nous ne sommes pas des comptables » (p.21). Par cette métaphore, Saint-Denys Garneau voulut affirmer que les adultes sont figés autant dans leur esprit, que dans leur fauteuil. La négation laisse entendre un refu: ils ne veulent pas de cette vie. Les adultes ont donc délaissé leur liberté aux dépens de la sécurité qu’un mode de vie stable apporte. Dans ce même poème, on y retrouve une gradation par la présence des mots « jouets » et « trésors » et cet embellissement illustre que l’enfant est libre de son destin, car il n’y a pas de limite et tout est possible si l’on ose briser les barrières établies par la société. De plus, par l’emploi du mot « piastre », on dévoile un vocabulaire familier, ce qui explique que ce message est pour les personnes de la vraie vie commune. En addition avec les propos en cours, l’auteur laisse également des traces du manque de liberté des adultes dans un poème intitulé Spectacle de la danse où il mentionne les mots suivants : « Sans chaînes » (p.23). Ce vers révèle à lui seul le sentiment de liberté que connaissent les enfants: ils ne sont pas retenus. Cependant, il est mentionné que ceux-ci ne peuvent plus jouer, car les adultes leur imposent leur manque de liberté. Il va de soi que ce poème est la suite du poème précédent, Nous ne sommes pas des comptables, car on laisse entendre que le jeu ne résiste pas à l’épreuve qu’est la réalité, alors que tout semblait possible. L’auteur use de l’ironie lorsqu’il interpelle les enfants avec le mot «pauvre», car il laisse croire que l’adulte plaint l’enfant, alors qu’il envie sa liberté. Ici, la danse est le moyen d’échapper à cette vie habituelle et c’est ce que Saint-Denys Garneau voulut transmettre: trouver chaussure à son pied, ou plutôt, passion à son quotidien afin d’embellir ses jours.

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