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Analyse de la pièce de théâtre Jeux De L'amour Et Du Hasard de Marivaux

Dissertation : Analyse de la pièce de théâtre Jeux De L'amour Et Du Hasard de Marivaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Septembre 2014  •  794 Mots (4 Pages)  •  1 872 Vues

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Analyse

Les sources

Marivaux avait pu trouver dans un certain nombre de comédies de premières ébauches de sa pièce.

Le procédé du travestissement se rattachait à une longue tradition théâtrale qui remontait aux ‘’Grenouilles’’ d'Aristophane, et qui avait été illustrée en particulier par Shakespeare et par la «commedia dell’arte». Le thème de l’échange de rôles entre maîtres et serviteurs était assez fréquent dans le théâtre français depuis le XVIIe siècle :

Il avait inspiré à Scarron ‘’Jodelet maître et valet’’ et à Molière certaines scènes de ‘’Dom Juan’’.

Dans ‘’L’épreuve réciproque’’ d'Alain et Legrand (1711), avant de se marier, Valère et Philaminte travestissaient leur laquais et leur soubrette en financier et en comtesse, et les chargeaient d'aller séduire leurs promis. Le laquais et la soubrette ne réussissaient que trop bien...

Au théâtre de la Foire, en mars 1716, D'Orneval avait donné une grosse farce : ‘’Arlequin, gentilhomme malgré lui’’. Léandre, gentilhomme italien, promis à Isabelle, fille du Docteur, envoyait à sa place son valet, Arlequin. Le Docteur recevait celui-ci très aimablement, le présentait à sa fille, et lui proposait de se rafraîchir. Arlequin, qui avait «quelques coups de vin dans la tête», commettait toutes sortes d'épaisses balourdises : au lieu de la lettre du père de Léandre, il sortait de sa poche un morceau de fromage, puis tirait la lettre de son soulier et se mettait à cajoler Colombine, suivante d'Isabelle.

Dans ‘’Le galant coureur’’, de Marc-Antoine Legrand (1722), une jeune veuve, la comtesse, échangeait ses vêtements avec l'une de ses femmes de chambre, Finette, pour mieux observer son prétendant, le léger marquis de Floribel. Mais celui-ci arrivait, lui-même déguisé en «coureur» (valet chargé des courses), et s'empressait de faire la cour à la fausse Finette... Elle l'amenait assez vite à la demander en mariage...

‘’Le portrait’’, de Beauchamps (1727), commençait un peu de la même façon que ‘’Le jeu de l'amour et du hasard’’ : discutant du mariage avec sa femme de chambre, Colombine, Silvia se déclarait écoeurée par «la scélératesse des hommes», et Colombine répondait : «Allez, Madame, il n'y en a point de si diables dont on ne vienne à bout.» Pour évincer le prétendant choisi par son père, la jeune fille faisait passer Colombine pour elle, ce qui ne l'empêchait pas de s'éprendre peu à peu de l'intrus.

Le procédé du double travestissement et de l’interversion du couple maître / maîtresse et du couple valet / suivante venait de trouver une forme très semblable à celle qu'on trouve chez Marivaux dans une pièce récente, ‘’Les amants déguisés’’ (1728) de l'abbé Aunillon (1685-1760). Une comtesse chargeait sa suivante, Finette, de jouer son rôle pour dégoûter son prétendant par des «vivacités outrées». Assez bizarrement, ce prétendant, un marquis, avait la même idée : il demandait à son valet, Valentin, de se présenter sous son nom en prenant les manières d'un petit-maître ridicule. Naturellement, la comtesse et le marquis

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