Analyse de l’espace scénique de Bérénice dans Le Jardin de Bérénice (roman) de Maurice Barrès

Nous allons commencer par analyse l’espace scénique de Bérénice. Dans la scène 1 de l’acte I, on peut remarquer que l’espace où se trouvent Antiochus et Arsace se situe entre les appartements de Titus et de Bérénice. Antiochus est devant une porte qui est « prochaine » de l’appartement de Titus et « cette autre conduit dans celui de la Reine ». La phrase « Arrêtons un moment » d’Antiochus nous indique que ou la pièce se passera. Ensuite, l’emploie de « la pompe de ces lieux » nous que ces appartements sont magnifiques. Antiochus en parlant de Titus souligne son côté plein de grandeur ainsi que sur celle de son propriétaire comme suggère l'adjectif « superbe ». D’autre part, la présence du terme « secrets » n’est un simple détail de description de lieu mais semble nous indiquer le chagrin intime de Titus et anticiper sur sa future décision qui n’est pas encore dévoilée. Sachant la règle d’unité de lieu du théâtre classique, l’espace où se déroule la scène 5 de l’acte V est censé d’être le même mais on a affaire ici à l’intérieure de l’appartement de Bérénice qui lui est préparé par Titus : « tout cet appartement préparé par vos soins ». De plus, on y trouve également des « festons » qui ont pour but de symboliser l’amour passionné des deux amants. Enfin, ces indications sur l’espace scénique nous permettent de visualiser les dispositions de la scène mais elles mettent également en question le respect « des règles d’or » du théâtre classique par Jean Racine et donc la capacité de présenter plusieurs lieux théâtraux sur une même scène.

Nous allons présenter les choix de Gilles Aillaud. À disposition scénique de Gilles Aillaud n’est basée sur aucune référence provenant de l’œuvre car il disait que « les images ne sont pas venues ». Comme il n’avait pas eu de sources de références, le peintre a décidé de « recréer sur scène l’appartement habité par Gilles », c’est-à-dire l’appartement du metteur en scène. Ensuite, inspiré par le tableau intitulé « La Leçon de piano » de Matisse, Gilles a transformé la grande fenêtre en une sorte de représentation du côté de Bérénice. En ce qui concerne le côté de Titus, la cage d’escalier initialement présente dans l’appartement de Gilles est modifiée en coupole car elle porte implicitement le caractère fermé de Rome et donc illustrer le refus d’accepter Bérénice. En conclusion, l’interview nous révèle aussi que la décoration du sol avec les mosaïques faisant référence à l’époque de Dioclétien est un anachronisme car l’époque durant laquelle régnait Titus est de 79-81 après J.C. Ensuite, la présence de la pierre sous la coupole incarne « quelque chose de tombal, de violent, qui empêche » la relation amoureuse des deux protagonistes et elle représente donc une sorte de responsabilité inchangeable de Titus envers son peuple.

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