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Princesse de Clèves, fiche de lecture

Fiche de lecture : Princesse de Clèves, fiche de lecture. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2022  •  Fiche de lecture  •  2 253 Mots (10 Pages)  •  373 Vues

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La princesse de Clève : fiche de lecture

FICHE D'IDENTITÉ :

  • Titre : La princesse de Clève
  • Auteur : Mme de Lafayette (publié anonymement)
  • Date : 1678
  • Mouvement littéraire : Classicisme et préciosité
  • Parcours : Individu, moral et société
  • Circule dans les salons mondains puis dans les librairies suite à son succès
  • 1er roman psychologique (roman moderne)
  • Langue raffinée

Contexte culturel lors de l’écriture : Courant janséniste, romans-fleuves, et préciosité

Cadre historique : Sous le règne d'Henry II, à la cour des Valois

Contexte de l’oeuvre :

  • Dans les années 1550, Mme de Chartres élève sa fille loin de la cour d'Henri II. Elle l’élève dans un respect très strict des règles de la morale. Lors de l’arrivée à la cour de Mlle de Chartres, elle ignore tout des duplicités, des hypocrisies, des doubles jeux, des tromperies bien propre à la cour “paru” l.1.
  • Mlle de Chartres est, pour sa part, dotée d’une droiture et d’une modestie sans faille. Elle est réservée, honnête et se distingue de par sa grande beauté “l.216 à 219”;”l.247 à l.252” (hyperboles et superlatif + registre épidictique). Elle se fait ainsi remarquer dans la cour d’Henri II.

Résumé :

  • Mariage avec M. De Clèves : De nombreux hommes tombent sous son charme mais c’est M. De Clèves qui obtient sa main, elle devient Mme de Clèves. C’est un mariage sans amour, elle respecte ses qualités humaines et elle si naïve en matière d’amour qu’elle ignore qu’elle n’est pas amoureuse de son mari.
  • Coup de foudre pour le duc de Nemours : Ils se rencontrent lors d’un bal organisé par la cour, où a lieu un coup de foudre réciproque entre eux dès le premier regard “l.698 à l.704”;”l.724 à l.725”. Le duc est défini comme le plus beaux des hommes de la cour “l.78 à 80”;”l.693 à l.695”. Ils comprennent alors qu’ils partagent les mêmes sentiments, alors la princesse prend peur. Elle refuse de tromper son mari et de ressembler aux autres femmes de la cour. Mme. de Chartres, sa mère, sur son lit de mort, la met en garde face aux dangers de l’amour qui la guettent. Suite à ces conseils, elle s’éloigne de la cour et se retire à la campagne.
  • Aveu à son mari : Son mari la rejoint dans la campagne mais rongée par la culpabilité fait ses aveux à son mari qui en meurt.
  • Refus de l’amour : Plus rien ne s’oppose à son mariage avec le duc de Nemours, mais par culpabilité et suivant son idéalisme envers le sentiment amoureux. Elle pense que si elle cède à son amour pour Nemours, ils vivront une passion éphémère et sombreront, à l’image des couples à la cour, dans l’hypocrisie et la tromperie. Ainsi elle repousse définitivement le duc de Nemours et se retire dans un couvent. Le duc finit alors par l’oublier.

SCÈNES IMPORTANTES :

  • Scène du bal : scène théâtralisée où il y a à la fois des rapports personnels (Nemours/Mme de Clèves = coup de foudre) et publics (bal en présence de la cour de Roi = cadre exceptionnel) marquée par les jeux de regards qui trahissent les sentiments des personnages (cour = public et lecteurs = spectateurs).

Leur rencontre est un topos romanesque mais reste un élément clé pour la suite du récit, une rencontre qui semble prédestinée indiquant qu’ils ne sont pas maîtres de leur sort. Mme. de Clèves est mariée, c’est un amour impossible selon la morale qui lui a été inculquée, on parle de passion dramatique “p.215, 3ème citation”. Cette rencontre est le moteur de la suite du récit.

  • scène du vol du portrait : contexte de l.704 à l.720. Cette scène est inscrite dans la tradition du roman galant (personnages idéalisés et univers aristocratique). Nemours dérobe le portrait de Mme. de Clève, acte audacieux pouvant être associé à celui d’un héros chevaleresque qui relève des épreuves pour sa bien-aimée, une femme idéalisée. On y retrouve une attitude reliée à l’amour courtois, la fine amor.La mise en scène théâtrale et le point de vue interne permet de dénouer la complexité des sentiments amoureux éprouvés.Elle y définit la cour comme un lieu de duplicité, d’hypocrisie et de mensonge où le narcissisme et l’amour propre règnent. L’écriture, aux effets de miroitements, amplifie cette vision que Mme de la Fayette, sujette au courant janséniste, constate et condamne.
  • scène des aveux : Passage qui met en avant la misère morale des personnages où s’oppose amour et devoir. Mme de Clèves fait des aveux sans citer celui qu’elle aime et clame son innocence, tandis que M. de Clèves qui se dit fermé à la jalousie, en meurt de chagrin et de désespoir. A travers des sentiments nobles et vertueux les personnages cachent leurs sentiments réels. Cet extrait symbolise ainsi la vision pessimiste de l'homme au 17ème siècle, reliée au Jansénisme.

LES THÈMES IMPORTANTS :

  • La cour : espace de perdition où est imposé le diktat du paraître “paru” l.1 ainsi des êtres imparfaits doivent se montrer parfait. Les apparences comptent plus que la réalité ex: Mlle de Clèves s’afflige d’avoir laissé paraître, durant quelques secondes, un émoi trop visible lors du tournoi. De Guise a ainsi pu deviner la passion qu’ils partagent “je vous fais paraître la vive douleur que je sens ce que je viens de voir” ,secret de leur amour → dévoilé. Elle y définit la cour comme un lieu de duplicité, d’hypocrisie et de mensonge où le narcissisme est roi. Un lieu contraire à la religion duquel on doit s’échapper comme Mme. de Chartres le dit “retirez-vous de la cour”.
  • idée complémentaire sur le paraître : l’intimité seule permet de se révéler réellement ex: lorsqu’elle noue tendrement des rubans à la canne de Nemours/ lorsqu’elle observe le tableau de Nemours et dit “elle s’assit et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner”;
  • La passion amoureuse : Dans ce roman, l’auteur analyse les tourments de l’amour comme la jalousie ou la tromperie. Elle les analyse avec finesse et donne un PDV intérieur ce qui fait de ce roman le 1er roman psychologique. La passion provoque le mauvais, dans Andromaque de Racine, Pyrrhus, roi d’Epire, n’hésite pas à assouvir ses désirs pour sa prisonnière troyenne, issue d’une cité ennemie. De manière plus générale, la passion est reliée à l'adultère. Elle porte un regard pessimiste sur la passion comme le suggère le jansénisme, c’est pourquoi Mlle de la Fayette finit sa vie dans un couvent et dédie sa vie à son défunt mari.
  • détail intéressant : le mot “passion” vient du latin passio, lui-même issus du verbe patior, qui signifie souffrir, endurer un ensemble d’état dans lesquels l’individu est passif.
  • La religion : Dans le récit, il y a un combat entre religieux et profane, la vertu et la foi de Mlle de Chartres sont mises à l’épreuve dans la cour. Elle est tourmentée tout au long du récit, d’une part elle veut s’abandonner à sa passion avec Nemours et d’une autre et souhaite rester dans une voie de vertue que sa mère lui a toujours fait l’éloge. La doctrine religieuse janséniste est très présente dans le récit, la retraite définitive dans un couvent montre un retour à la foi. Mlle de Clèves se rachète de ses péchés en y renonçant définitivement.

Un roman moderne ?

  • Rupture avec la tradition romanesque du XVIIème siècle : Les romans du début du 17ème siècle sont des romans-fleuves précieux : des romans très très vastes (le grand Cyrus de Mlle de Scudery = 13095 pages) qui relatent des histoires précieuses (les manières,le comportement, l’expression des sentiments, le langage), invraisemblables.Mme de la Fayette publie un roman de moins de 200 pages, centre son action sur un personnage et ancre le roman dans la vraisemblance →

historique: dans la cours des Valois, sous le règne d’Henry II

psychologique : évolution psychologique conforme à l’évolution naturelle des sentiments

  • Analyse psychologique des personnages au 1er plan : Dans les romans-fleuves du 17ème siècle, les évènements extérieurs fondent l’histoire :
  • multiples enlèvements, intervention des dieux…

Dans la princesse de Clèves ce sont les choix de l’héroïne qui fondent l’histoire. Il n’y a pas d’idéalisation précieuse ce qui permet une analyse plus précise de chacun, on parle de roman psychologique. C’est aussi un roman pessimiste (couvent, passion de Nemours s’éteint).

Un roman classique ou précieux ?

  • Un roman classique (qui respecte le classicisme) :
  • Unité de temps : l’histoire se déroule sur une année
  • Unité d’action : récit bref centré sur une seule action
  • Vraisemblance historique et psychologique
  • Retenue : figure de style d’atténuation (litotes ex : “qu’elle ne haïssait pas”)
  • Un roman précieux :
  • Descriptions superlatives (ex: portrait du duc de Nemours)
  • Conception de l’amour proche de la préciosité (amour pur, vertueux et respectueux des convenances)
  • Certaines actions sont peu vraisemblables : lettre subtilisée,aveu au mari entendu par l’amant caché…

Que signifie le parcours : « individu, morale et société » ? 

Le parcours littéraire associé à cette œuvre au bac de français 2020 est : individu, morale et société. Cela peut nous surprendre aujourd’hui, mais lors sa publication en 1678, La Princesse de Clèves fait l’objet d’un véritable débat littéraire. La Princesse a-t-elle eu raison d’avouer à son mari son amour pour un autre ? Par son renoncement final, fait-elle preuve d’héroïsme ou a-t-elle simplement peur de l’amour ? Jusqu’où faut-il être sincère ? Ces questions étaient passionnément débattues dans les cercles littéraires ! C’est que ce roman pose le problème complexe de la confrontation entre l’individu, la morale et la société.

  • L’individu doit se dissimuler à l’égard de la société : Dans La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette interroge les rapports entre l’individu et la société. Tout d’abord, l’individu doit se dissimuler à l’égard de la société. La Cour est un espace dangereux où les individus s’exposent aux regards et à l’avidité comme le montre le champ lexical important du regard dans la première partie du roman ainsi des êtres imparfaits doivent être parfaits “l.1”. Dans cet univers de faux-semblants, chacun cache sa vie intérieure. La Princesse dissimule donc sa passion amoureuse dans une société qui déteste les écarts et les excès. L’intimité seule permet de se révéler réellement ex: lorsqu’elle noue tendrement des rubans à la canne de Nemours/ lorsqu’elle observe le tableau de Nemours et dit “elle s’assit et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner”.

  • Il y a une dissension entre la bienséance manifestée et la violence des actes, c’est explicité dans le récit, le mariage de Mlle de Chartres dépend des conflits avec les personnes “Diane de Valentinois avait tant de haine pour le vidame de Chartres qu'elle avait souhaité d’attacher à elle, par le mariage d’une de ses filles,et qui s’était attaché à la reine qu’elle ne pouvait regarder favorablement d’une personne qui portait et pour qui il faisait paraître une grande amitié”.

  • La morale intérieure : Mais si la morale sociale est sauve, la morale intérieure ne l’est pas. La Princesse de Clèves vit en effet un combat moral intérieur, celui du choix entre la vertu ou la passion, le devoir ou l’amour. Elle fait souffrir son mari qui en meurt de douleur et refuse d’aimer le Duc de Nemours : chacun pousse les autres à être parfait et se fait souffrir. Madame de Chartres, qui comprend l’amour de sa fille pour le duc de Nemours, l’encourage à se retirer du monde pour ne pas s’exposer à la faute “retirez-vous de la cour”. L’issue de ce déchirement intérieur a suscité une véritable querelle littéraire à l’époque : la Princesse de Clèves a-t-elle raison de renoncer à l’amour à la fin du roman ?

  •  Les individus sont poussés aux vices à cause des contradictions imposées par cette société morale. Nemours est réduit à effectuer un vol (car il lui était impossible d'exprimer son amour), les mensonges sont nombreux : ceux du vidame, ceux du duc de Nemours… M. de Clèves fait espionner sa femme, et certains vont même jusqu’à la manipulation, la Reine dauphine est forcée de mentir.

  • La cour, au centre du récit, est un milieu favorable au développement des oppositions et des rivalités politiques, cette violence est esquissée au cours du récit notamment lorsque Mme. de Chartres évoque les mariages échoués à cause de la duchesse de Valentinois. Dans cette même cours la femme est objetisée, ainsi on la convoite pour sa beauté et sa jeunesse puis on la délaisse, c’est l’inconstance masculine qui est refletée à travers le personnage du vidame de Chartres aux multiples entreprises de séduction.

  • Un débat qui fait écho à la querelle morale entre jansénistes et jésuites : Ce débat était d’autant plus passionné qu’il faisait écho à la querelle morale entre jansénistes et jésuites durant la seconde moitié du XVIIème siècle. L’écriture de La Princesse de Clèves est en effet fortement influencée par le jansénisme, doctrine religieuse dont Mme de La Fayette était proche. Selon les jansénistes, l’Homme est coupable du péché originel et n’a que peu de chances de rédemption. Pour obtenir le salut, il doit mener une vie irréprochable et se tenir à l’écart d’une société pécheresse et superficielle. On retrouve cette influence janséniste dans le dénouement de La Princesse de Clèves. La Princesse, pour lutter contre sa passion, doit fuir la cour, lieu de péché et d’orgueil. Alors que son amour pour le Duc est rendu possible par son veuvage, elle se soumet à une morale intérieure plus exigeante que la morale sociale en préférant se retirer dans un couvent.

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