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Poétique du XIXe siècle Charles Baudelaire

Commentaire d'oeuvre : Poétique du XIXe siècle Charles Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Septembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 046 Mots (5 Pages)  •  630 Vues

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Au cœur d’un dix-neuvième siècle éminemment poétique, Charles Baudelaire se démarque par son atypisme créatif.

Influencé par les Romantiques, il n’en est pourtant pas eux. Par ailleurs, « La poésie n’a pas la vérité pour objet mais elle-même » dira t-il rompant ainsi avec les mouvements réaliste et naturaliste, coupables à son sens de négliger le style. En effet, selon le poète, on ne peut nier la rigueur et l’exigence formelle, si chères à Gautier, père du symbolisme, et à qui Baudelaire dédiera Les Fleurs du mal.

Cette œuvre canonique sera condamnée pour immoralité à l’instar de Madame Bovary de Flaubert, assignant ce dernier et Baudelaire à siéger au rang des poètes maudits.

Les Fleurs du mal sont marquées par une vision dualiste du monde baudelairien, à l’image de Spleen et idéal, une partie du recueil, dans laquelle figure Spleen, proposé à notre étude. Ce poème, écrit en alexandrins, décrit la dépression qui a gagné lé poète.

L’analyse linéaire de ce texte est l’occasion pour nous de démontrer en quoi la puissance des images poétiques du spleen contribue à pénétrer un univers où le lyrisme cède progressivement le pas au tragique.

La tournure comparative « plus… que » du vers liminaire laisse deviner une vie passée intense. Un constat qui inaugure l’introspection à laquelle se livre le poète désigné par les déictiques de personne « je », « mon » ou « mes ».

La construction asyndétique des vers 3 et 4 crée une impression d’accumulation qui dit la possible variété et la diversité du vécu humain. Cette dernière idée est renforcée par l’emploi des adjectifs qualificatifs et participe passé épithètes liées « gros », « encombré » et « lourds » dont toutefois le caractère péjoratif suggère l’engourdissement qui touche le cerveau du poète. La convocation du passé n’est pas euphorique bien au contraire comme le laisse à penser le syntagme nominal « mon triste cerveau ». La synecdoque qu’est ce dernier syntagme nominal suggère que c’est l’être entier de Baudelaire qui est dévoré par une tristesse dont l’hyperbole des quatre premiers vers témoigne de la toute-puissance.

Les nombreuses allitérations en « b » présentes dans « encombré », « bilans », « billets », « meubles » rendent sonore la pesanteur, la lourdeur logées dans le poète.

Le présentatif « c’est » du vers 5 introduit deux métaphores qui font du cerveau l’antre de la mort. L’irruption sur la scène poétique de deux symboles de la mort que sont « la pyramide » et « le caveau » balaie le registre lyrique au profit de celui tragique. La démesure marque la métaphore du caveau enrichie de deux expansions nominales, l’adjectif épithète liée « immense » et la proposition subordonnée relative « qui contient plus de morts que la fosse commune ». La tournure comparative sur laquelle est construite cette dernière fait du cerveau, un charnier aux frontières infinies où la mort est désacralisée.

Un irréfrénable sentiment mortifère, décrit par une kyrielle d’expansions nominales, semble se propager chez le poète. L’enjambement du vers 2 mais aussi l’emploi du syntagme verbal « se traînent de longs vers » contribuent du reste à renforcer cette idée.

La mort se fait obsédante

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