Platon et l'âme

L’âme est immortelle Pour Platon, l’âme est immortelle et elle participe à un cycle de réincarnation, la métensomatose). Dans la description relatée dans les mythes du jugement, c’est le genre de vie mené sur terre qui détermine la prochaine vie, « …chaque espèce d’âme verra son lieu de destination déterminé par similitude avec son occupation ordinaire » (Phédon, 82a). Par exemple, ceux qui passent leur vie à se soûler pourraient se réincarner dans le corps d’un âne. Dans le Phédon, cette conception cyclique va aussi teinter la connaissance, qui sera expliquée comme une réminiscence, un ressouvenir de l’âme des connaissances Le suicide Si philosophe recherche la séparation de l’âme et du corps, ne pourrait-il pas se donner lui-même la mort pour s’affranchir de son corps ? La réponse de Socrate à son interlocuteur est profondément religieuse et empreinte de piété : « Quant à ceux pour qui il vaut mieux être mort, ce qui t’étonne, je pense, est que, pour ces hommes-là, il soit impie de se procurer à eux-mêmes un tel bienfait, mais qu’ils doivent attendre un bienfaiteur étranger. » (Phédon 62b) Ainsi, l’heure de notre mort dépend de la volonté des dieux. Les humains forment donc une sorte de troupeau que les dieux gardent. Cette conception qui affirme que l’heure de la mort est déterminée par le divin est similaire à ce qu’on retrouve dans le judéo-christianisme. La conception de l’être humain qui se dégage du Phédon est clairement dualiste, c’est à dire que deux grands principes s’opposent, l’âme et le corps. Le dualisme est : « une doctrine philosophique qui divise les choses en deux principes ou en deux réalités irréductibles, comme l’esprit et la matière, l’âme et le corps, le matériel et l’immatériel ». Le corps éloigne l’âme de sa vraie nature qui est de philosopher. Par la pensée rationnelle et méthodique, le philosophe parviendra à séparer son âme de son corps. Dans ce dialogue, le corps est décrit de façon très négative. Par exemple, Platon dit que le corps est une coquille d’huître, un tombeau pour l’âme, une source d’oubli qui peut l’infecter. Emprisonnée par le corps, l’âme profitera de l’aspect libérateur de la philosophie : contemplées alors qu’elle résidait dans le monde des Idées-Formes avant de chuter dans un corps.

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