Peut-on affirmer que, dans l'extrait du roman Champagne de Monique Proulx, la forêt est présentée comme un lieu inquiétant?

SUJET : Peut-on affirmer que, dans l'extrait du roman Champagne de Monique Proulx, la forêt est présentée comme un lieu inquiétant?

En premier lieu, on peut dire que la forêt est présentée comme un lieu inquiétant par le sentiment d’effroi qu’elle fait ressentir. D’une part, Jérémie ressent le danger que la forêt occasionne. « Jérémie fut parcouru de picotements d’effroi : TOUT était vivant ici, comment avait-il pu relâcher sa vigilance ? Il était entouré d’êtres végétaux saturés de poisons et de sèves vénéneuses, déguisées en fougères, en arbustes, en taillis de fleurs inconnues, en mousses et en ARBRES, en ARBRES partout, qui frémissaient sous l’effet d’un petit vent invisible avant de s’entortiller autour de lui pour l’asphyxier. » (Lignes 43-47) La gradation présente dans cet extrait passant de végétaux à arbres vient amplifier le sentiment de danger que ressent Jérémie à l’égard de la forêt. Cela vient montrer l’état de panique qu’éprouve Jérémie en montrant ce qu’il voit autour de lui en graduant petit à petit l’état des lieux pour venir faire ressentir sont sentiment d’impuissance face à son environnement ainsi que son sentiment d’asphyxie ressentit. Ce sentiment est représenté également à l’aide de l’hyperbole, qui amplifie la situation dans laquelle se trouve Jérémie. D’autre part, Jérémie voit la forêt comme un endroit de non-retour. « La forêt interdite s’ouvrait ici à ses pieds par un sentier bien marqué qui disparaissait vite dans les ténèbres. Avec un frisson d’effroi savoureux, Jérémie s’y enfonça, abandonnant pour toujours le soleil derrière lui. » (Lignes 1-4) La métaphore par rapport à l’ouverture de la forêt vient montrer que la forêt est prête à accueillir Jérémie, mais qu’après elle se referme et devient effrayante. Elle vient contextualiser et imager le sentiment que ressent Jérémie en entrant dans la forêt. De plus, l’oxymore entre frisson d’effroi et savoureux vient montrer le petit plaisir qu’éprouve Jérémie vis-à-vis la forêt malgré la grande peur qu’elle lui occasionne. Il y a également l’hyperbole d’abandonner le soleil qui fait ressentir l’angoisse de Jérémie face à l’idée de ne jamais sortir de cette forêt. En somme, la forêt est présentée comme un lieu inquiétant et effrayant par le sentiment de danger et de non-retour qu’elle fait ressentir.

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