LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Personnages en quête de vraisemblance

Mémoire : Personnages en quête de vraisemblance. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Septembre 2016  •  Mémoire  •  8 384 Mots (34 Pages)  •  868 Vues

Page 1 sur 34

Chapitre I. Personnages en quête de vraisemblance

A. Construire les personnages

Comme l’indique les titres Boule de suif[1] et Bel-Ami[2], les histoires s’articulent autour des deux personnages. Les personnages principaux Georges Duroy et Boule de suif paraissent de la manière antithètique dans deux oeuvres différentes de Guy de Maupassant. On remarque que les deux personnages antithétiques sont de personnes médiocres, voire caractérisés par une profession sordide. Duroy profite de sa beauté pour nourrir son ambition de survivre à Paris, en se détachant de la pauvreté. Certes, ce personnage possède une apparence séduisante, mais paradoxalement, son âme immorale lui confère une identité ambigue. A l’inverse, Boule de suif qui est une prostituée, refuse d’effecuer son travail, fait preuve d’un patriotisme face à une humiliation de l’ennemi. Le contraste de sa profession méprisable et son esprit sublime reflète à la fois les souffrances des individus de la classe inférieure de XIXe siècle et accuse l’hypocrisie de la classe bourgeoise. Rappelons-nous les titires des deux livres sont les surnoms des personnages principaux, Maupassant prend donc les deux protagonistes comme les axes principaux dans les histoires. Les autres personnages servent au développement de l’histoire et à compléter simultanément les caractères des protagonistes. D’après la préface de Pierre et Jean[3], Maupassant se met en quête d’une construction des personnages sans idéalisation, mais avec une illusion réaliste.

a. L’utilisation des stéréotypes par l’esthétique réaliste

Maupassant est un écrivain possédant un travail du style original et il est davantage inspiré de son maître Flaubert, qui lui enseigne l’esthétique réaliste. De plus, Boule de suif fait partie du recueil Les soirées de Médan[4], mais Maupassant affiche sa récusation du naturalisme dans la préface de Pièrre et Jean. Il lutte contre une école littéraire, et préconise justement une vision plus complète, plus saisissant, plus probante que la réalité même[5]. Le naturalisme est un mouvement artistique qui se développe selon les principes du réalisme. Mais il est en quête d’une précision scientifique. Ce mouvement est inspiré par le développement de la science à la fin du XIXe siècle. Pièrre et Jean est un recueil qui se présente comme l’incarnation du naturalisme. Mais Maupassant prend des distances avec ce mouvement. Il pense que le romancier n’est pas un « médecin » ni un « scientifique », mais un « illusionniste ». Il ne résistue pas qu’une histoire vraie, mais une histoire vraisemblable. Pour la première étape de la mise en scène de l’esthétique réaliste, Maupassant cherche à construire ses personnages en établissant un lien avec la connaissance du lecteur : il propose un personnage déjà-connu[6]. La raison par laquelle Maupassant s’inspire des personnages stéréotypés est qu’il envisage de faire adhérer les lecteurs à ses histoires. Et les personnages sont notables par leurs attribus impréssionnés qui ont la fonction fictionnelle et la fiction référentielle. Il ne s’agit pas seulement dans le cas maupassantien qui a tendance de construire un personnage stéréotypé, mais aussi dans une histoire qui veut être aisément comprise par le lecteur adopte ce principe du stéréotype. Avec la facilité de la reconnaissance du personnage, un personnage stéréotypé accélère la compréhension du début de l’histoire . Ce procédé semble créer un rapport familier entre les personnages et les lecteurs, et il provoque la continuité de la lecture. La fludité de l’histoire est largement réalisée par un personnage stéréotypé. Par conséquent, l’auteur se débarrasse des composants complexes et énigmatiques, en limitant la construction du personnage à des informations simples et familières

. Etant donné le développement de la presse et l’avènement d’une culture de masse, les oeuvres des écrivains du XIXe se sont pupliées en feuilleton dans de grands journaux ou diffusées dans des éditions bon marché. La brièveté de l’écriture résulte de l’exigence de la typographie. Spontanément, un personnage stéréotypé apparaît necessairement pour une reconnaissance plus rapide pour le lecteur. D’une part, le lecteur peut directement pénétrer dans l’histoire, d’autre part, il est capable de comprendre immédiatement les personnages. La construction d’un personnage stéréotypé est un produit économique et efficace, comme si à travers un trait unique d’un personnage stéréotypé on pouvait comprendre les personnes apparentées. En d’autres termes, les personnages stéréotypés peuvent incarner les personnes d’une classe sociale.

Et le stéréotype de personnage est la première technique de l’écriture de Maupassant. Les lecteurs sont initiés à chercher une assimilation de personnage et leurs connaissances dans la vie réelle. Maupassant restitue des personnages du statut social en répondant à la connaissance du lecteur: le paysan, la prostituée, une femme au foyer, un homme d’affaires, qui présentent bien la physionomie sociale d’une époque. Les lecteurs historiques se familiarisent avec ce type de personnage, et ils entrent directement dans l’histoire. Mais un personnage stéréotypé, et encore étranger, risque d’apporter des difficultés pour des lecteurs d’aujourd’hui. Néanmoins, le personnage qui est pourvu de caractères humains n’entrave pas l’universalité de la lecture. Au contraire, le personnage inconnu avec une valeur exotique pour les lecteurs étrangers ajoute le plaisir à la lecture. A propos de la vraisemblance culturelle du personnage, Maupassant adopte environs deux procédés : la généralisation[7], et la familiarisation[8]. La généralisation repose sur une présentation discrète d’un type de personne, elle est ancrée dans la pensée commune. Les déterminants indéfinitfs « un ou une » et les maximes qui sont visées à l’universalité fournissent peu d’information pour la lecture, le manque de l’information à cause de l’information générale est cependant une justification de la véridiction. Même si l’absence de l’information demeure dans l’histoire de Maupassant, l’histoire n’est pas indisponible à comprendre : une référence culturelle est la clé de la compréhension de la lecture. Quand le lecteur rencontre ce type de personnage dans l’histoire, il va chercher une assimilation dans son propre quotidien, de sorte qu’il peut compléter le manque d’information par sa reconnaissance individuelle. Sauf que la généralisation s’opère pour une universalité, cette généralisation prend une focalisation externe, le narrateur n’effectue pas un travail munutieux. La focalisation externe prend une distance entre le narrateur et les personnages, ainsi un effet de réel est effectué ici grâce à l’objectivité du narrateur. A part les déterminants indéfinitifs, Maupassant aime forcer le lecteur à adopter ses idées par les pronoms impersonnels « on ». C’est une manière d’enfermer les lecteurs. Le narrateur inclut avec une autonomie les lecteurs, et invite les lecteurs à assister à cet événement qu’il raconte. « on était au 28 juin[9] » «  on ne pouvait pas marauder gentiment, sabre au côté et revolver au poing, loin de la justice civile[10]... » Le narratueur dissipe son statut et raccourcit la disctance entre le personage et le lecteur. Il a envie d’éveiller la complice du lecteur. Quant à la familiarisation du lecteur, Maupassant réduit les personnages à un type de personnage appartenant à l’époque du XIXsiècle. La réduction des éléments complexes du personnage et l’utilisation des éléments connus pour les lecteurs permettent au lecteur de comprendre l’intégralité d’un personnage avec rapidité. Un trait décrit par un travail efficace réussit à éveiller la congnition collective. La description sur une intensité d’humain à la sortie du restaurant au début de Bel-Ami. «  Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d’un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d’une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixes[11]. » comme l’indique dans la citation, le narrateur procède un déploiement de personnes venant de différentes classes sociales. Et les personnes sont caractérisées par les traits référentiels et culturels. Comme on a annoncé au précédent, cette techinique de l’écriture confère une grande confiance sur les capacités de compréhension du lecteur. L’auteur veut dissiper les incrédulités des lecteurs au début de l’histoire, comme si une histoire pour les enfants devait être crue au début de l’histoire. Une apparition simple du personnage relevant d’un type de personnes confie au lecteur une mission de construire le personnage par lui-même, et rappelle les lecteurs à rapporter le personnage avec celui analogique dans le quotidien du lecteur. La simplicité de l’écriture sur la construction du personnage s’accorde avec le sujet modeste de l’oeuvre.

...

Télécharger au format  txt (54.2 Kb)   pdf (316.8 Kb)   docx (970.6 Kb)  
Voir 33 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com