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Pensez-vous que la maison puisse toujours être un cocon protecteur ?

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Par   •  16 Octobre 2022  •  Synthèse  •  2 202 Mots (9 Pages)  •  500 Vues

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BTS1 Pensez-vous que la maison puisse toujours être un cocon protecteur ? La maison est de tout temps le lieu où l’on se sent bien, le nid douillet où il fait bon vivre. Le foyer symbolise la sécurité physique mais aussi la sécurité de l’âme. Dès l’enfance, l’homme représente par des dessins ce lieu qui ne fait qu’un avec lui, qui est cet endroit qui le préserve du monde extérieur, cet inconnu qui lui fait peur ! Cependant est-ce toujours le cas : la demeure est-elle toujours cet abri qui nous protège ? Effectivement, nous verrons que la maison est le lieu qui nous préserve et qui permet à l’homme de grandir et de s’épanouir Cependant nous constaterons aussi qu’elle peut se transformer en une prison où se renferme toutes les peurs, les angoisses de l’homme. Elle n’empêche pas la souffrance ou la mort de franchir son seuil ! Dans cette première analyse, nous conviendrons que la maison est un cocon protecteur où l’homme, depuis la naissance, évolue. Pour l’enfant déjà, la maison familiale est le lieu où il se sent bien, où il est le plus à l’abri. Il peut y grandir sereinement comme la chenille dans son cocon, avant de se transformer en papillon. L’enfant, pendant ses premières années, va y apprendre les mécanismes de la vie humaine sans avoir conscience des dangers. Françoise Dolto a montré dans ses livres sur l’éducation des enfants, l’importance du lieu dans lequel vit le bambin : un endroit tranquille, sans facteurs de stress où tout est préparé pour le recevoir (couleurs douces dans sa chambre, musique relaxante, etc.) Quand il devient adolescent, la maison est le premier lieu où s’essaie le jeune adulte. Sa chambre devient alors le lieu de ses premiers combats : la musique, un peu forte pour provoquer ses parents, des affiches placardées sur les murs de son lieu de vie qui ne sont pas forcément au goût de sa famille. Le foyer reste tout de même, malgré ces provocations, un lieu où il fait bon vivre, où il se sent protégé. Enfin, il deviendra parfois l’endroit de ses premières expériences amoureuses, loin des regards indiscrets. Si la maison est un vecteur de bien-être pour l’enfant, il l’est aussi pour le reste de la famille. L’adulte y oublie les obligations sociétales, liées à son travail ou autres. Il est ravi de se retrouver chez lui et de ne pas faire semblant de jouer un rôle pour plaire à la communauté. Par exemple, il n’est plus le chef de service froid et distant comme nous le voyons, dans le film Parasite de Bong Joon Hoo (2019) quand le personnage monsieur Park, rentre chez lui, il décompresse et il devient plus tendre en écoutant sa femme et ses enfants. Dans son foyer, l’adulte se sent protégé : il se permet de donner son opinion, qu’elle soit politique, religieuse sans avoir peur d’être jugé par les siens. Toujours dans le même film, les Parks portent des jugements sur leur chauffeur. Ils le font aisément car ils s’imaginent être seuls, protégés par les murs de leur demeure. Ils n’imaginent pas une seconde que Ki-Taek et son fils sont sous le canapé, en train de les écouter ! Synonyme de retrouvailles familiales et d’intimité, le logement reste donc une valeur refuge forte pour les français. 97% des français sont contents de rentrer chaque soir dans leur home sweet home, selon l’observatoire Cetelem/Harris Interactive. Dans des moments critiques de la vie de l’homme, la maison semble encore être un élément essentiel pour lui, pour se sentir soulagé, apaisé ! Quand l’homme est malade, souvent son désir le plus profond est de se retrouver chez lui. La maison semble être un baume où celui-ci a l’impression que dans ce lieu, tout peut arriver, même un miracle ! Au moment du grand départ, l’homme aime se retrouver auprès des gens qu’il aime, dans ce lieu où toute la famille a su créer des liens. Être entouré des siens est important dans un processus de guérison ou au moment de quitter ce monde. La demeure familiale porte en elle toutes les émotions et tout l’amour nécessaire pour combattre les aléas de la vie. Selon Bachelard (1957) « La maison maintient l’homme à travers les orages de la vie. Elle est corps et âme. » La maison a aussi joué un rôle important dans l’histoire avec un grand « H » ! Son rôle de protection n’est alors pas un vain mot ! Entre 1940 et 1944, le village du Chambon-sur-Lignon et les communes du plateau du Vivarais (Haute-Loire) ont accueilli des centaines de Juifs fuyant les persécutions. Autour des Pasteurs Trocmé et Theis, les habitants recueillirent de nombreux enfants et adolescents pris en charge par des réseaux de sauvetage dans leur foyer. La maison fut alors un rempart contre la gestapo. Durant les guerres de religion, au XVIème siècle, les protestants appelés les « parpaillots » passaient de maison en maison pour continuer de pratiquer leur culte et leurs réunions de prière. C’était le seul moyen qu’ils avaient pour préserver leur identité religieuse. La demeure les a protégés de l’intolérance catholique et du courroux de l’Inquisition Enfin, la maison, dans de nombreuses civilisations, est le lieu de préservation des traditions. Dans la culture Maorie, en Nouvelle Zélande, les habitants entretiennent un attachement particulier à la « marac » qui est l’espace sacré de la maison commune. Cette demeure constitue le centre de la culture et le lieu de réunion de la tribu. La langue maorie y est préservée. C’est un lieu de rencontre et le centre de la vie communautaire. La maison préserve ainsi les traditions d’un peuple qui lutte contre l’envahisseur anglais. Nous venons de voir, dans cette première partie que la maison est vraiment un cocon protecteur où l’enfant, le jeune et l’adulte puisent l’énergie nécessaire pour construire leur vie. Mais sommes-nous certains que la maison a toujours cette image positive ? La maison nous protège des risques extérieurs mais ils arrivent que les souffrances et même les violences viennent aussi de l’intérieur ! (TRANSITION°) Bien à tort, on serait tenté de croire qu'au sein du foyer, rien ne peut arriver. La maison peut aussi être un piège dont l’homme a du mal à sortir ! Combien de faits divers nous apprennent des horreurs survenues dans une maison ! Récemment, à Bourges, La mère et le beau-père d’un enfant de quatre ans ont reconnu avoir « enfermé l’enfant pendant parfois plusieurs jours en le privant d’eau et de nourriture, puis l’avoir attaché par le cou à son lit à l’aide d’une chaîne et de cadenas », a précisé le procureur de la République Joël Garrigue dans un communiqué de presse. Tel enfant a été enfermé et battu par ses parents sans que les voisins interviennent ou appellent la police. Tel autre attaché à son lit pendant des années car c’est un enfant non désiré, un « bâtard » qui doit être oublié car il représente une honte pour le couple. La maison est alors une sorte de tombeau où l’on cache tous les secrets de famille. La maison peut être aussi parfois une vraie prison pour le jeune adolescent quand il ne trouve pas le moyen de s’y épanouir. Elle devient un lieu de conflit : la crise touche tous les membres de la famille car l’adolescent transgresse les limites ultimes de la famille, mettant en question ses valeurs et ses croyances, (il ne travaille plus à l’école ou fait l’école buissonnière, rentre bien plus tard que prévu, vole à la maison ou à l’extérieur, est grossier, sale, agressif ou violent, se drogue, etc.) La maison perd alors son office d’accueil, de lieu de partage, d’endroit serein où il fait bon vivre. Les règles strictes qu’essaient d’imposer les parents, transforment la maison à un lieu de solitude, d’enfermement où le jeune ne trouve plus son compte ! Le lieu de vie est parfois un objet de honte. Pour les familles démunies, la maison est réduite au strict minimum. Dans le film « Parasite », la famille Ki-Taek est au chômage et le fils ainé n’ose pas faire rentrer son ami qui vient les visiter au début du film. Il ne veut pas lui montrer la misère dans laquelle il vit. La maison est alors un marqueur social qui stigmatise souvent les habitants qui y logent. C’est un lieu qui rappelle au quotidien les problèmes de la famille. Souvent le seul moyen d’échapper à ce tourment pour les jeunes est de vivre dans la rue et de se servir de la maison comme dortoir ! C’est aussi un endroit de solitude pour l’expatrié. Lieu d’errance pour l’exilé : comment se sentir chez soi quand on vit en exil ? Prendre racine dans un pays étranger prend du temps. Au début, le lieu de vie n’a pas les saveurs du pays d’origine. L’appartement est fade, insipide. Les murs de la maison ne renvoient que de la solitude, de la peur face à ce monde inconnu. Comme l’écrit Annie Zeniter dans l’Art de perdre en 2017, « Ali et Yerna n’habitent pas l’appartement, ils l’occupent. » Ce n’est qu’un lieu où ils survivent où ils n’ont pas encore de repères. Ils y vivent comme dans un lieu de transfert, sans y laisser leur enthousiasme, leur espoir ! Les personnes âgées ont aussi parfois l’impression de vivre dans une maison qui n’a plus d’âme ! Tous les objets qui décorent leur maison leur rappellent le passé : ce collier en pâtes fait par leur fille durant l’enfance, les cadres photos placardés sur les murs où on peut voir des visages d’enfants rayonnant de bonheur ! Mais où sont-ils aujourd’hui ? Ils sont partis loin de la demeure familiale pour vivre leur propre vie. Les anciens se retrouvent seuls, à attendre leurs visites. Mais en vain ! La maison devient un musée des souvenirs qui leur renvoie tristement cette absence qui pèse ! Depuis le premier confinement, la maison est également un lieu de travail. Certain n’y ont pas trouvé leur compte : ils ont fait face à leurs responsabilités professionnelles sans pour autant pouvoir partager leurs inquiétudes. Malgré les visio-conférences, cela ne remplace pas l’interaction humaine, physique. Leur appartement, pour eux, devenait étouffant, il aurait fallu pousser les murs pour retrouver un peu de souffle ! D’ailleurs, l’exiguïté du logement a décidé certains à se confiner ailleurs qu’à leur adresse courante pour éviter de se retrouver seul ! La demeure est un lieu de tourment où certaines blessures ne guérissent pas. L’art s’est approprié le thème de la maison. Dans l’entre-deux guerres, la Française Claude Cahun se représente lovée dans une armoire, son armoire personnelle. Elle s’inscrivait dans le courant surréaliste. Dans sa maison, elle y trouvait épanouissement et protection. Cependant cette même composition reprise par l’Américaine Francesca Woodman, étoile filante de la photographie dans les années 1980, devient cri de détresse (la maison blessure). De son autoportrait, l’artiste allongée sur une étagère, la tête cachée, émane son malaise. La série de ses petits formats poignants inscrivent la photographie dans la vacuité d’un intérieur décati auquel elle s’arrachera en se défénestrant à l’âge de vingt-trois ans. Durant des siècles, pareillement, pour un grand nombre de femmes, le domicile n’est pas un lieu de paix et de sécurité, mais l’endroit où elles sont quotidiennement confrontées au mépris et aux agressions de tous ordres : physiques, psychologiques, violences verbales qui n’en sont pas moins épouvantes et destructrices pour la victime. Effectivement les violences conjugales se déroulent dans la majorité des cas au domicile du couple. La maison isole ainsi socialement la femme. Cela rend les femmes totalement dépendantes de leur mari. Lieu d’enfermement, comme le souligne une victime Halima, dans info Roubaix (26 novembre 2009), « j’étais pratiquement enfermée à la maison, je ne pouvais pas dire ni oui, ni non, sinon sa main, elle partait comme ça, vite fait. », dans Pensée plurielle 2004 (P103). Les hommes ne sont pas de reste dans la souffrance humaine : on peut songer aussi au phénomène des Hi Ki Kamori. Ce mot japonais désigne un état psychosocial et familial concernant principalement les hommes qui vivent coupés du monde et des autres, cloitrés le plus souvent dans leur chambre pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et ne sortant que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels. Ils se sentent accablés par la société. Ils ont le sentiment de ne pas pouvoir atteindre leurs objectifs de vie et réagissent en s’isolant de la société. Leur lieu de vie est alors un tombeau où ils oublient de vivre ! Dans cette étude, nous venons de voir que la maison est un endroit à la fois intime et public qui peut avoir un double aspect : espace protecteur propice à la détente et au bien-être, il devient parfois une prison, un terrain où se cachent secrets et exactions. La maison des jours heureux et du bonheur est susceptible d’être aussi source d’angoisse et de frayeur. La maison n’est donc pas toujours ce cocon protecteur. Cependant il me semble nécessaire de garder en soi cette image positive de la maison, qui telle une terre nourricière a bercé notre enfance et qui ensuite sera le terreau pour construire notre propre famille.

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