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Sartre a écrit : « longtemps j’ai pris ma plume pour une épée », pensez-vous que la littérature est un moyen de dénoncer, une arme pour s’engager ?

Dissertation : Sartre a écrit : « longtemps j’ai pris ma plume pour une épée », pensez-vous que la littérature est un moyen de dénoncer, une arme pour s’engager ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  13 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 134 Mots (5 Pages)  •  15 087 Vues

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« Longtemps j’ai pris ma plume pour une épée » Jean Paul Sartre

Sujet : Sartre a écrit : « longtemps j’ai pris ma plume pour une épée », pensez-vous que la littérature est un moyen de dénoncer, une arme pour s’engager ?

Véritable légende de son vivant, Jean-Paul Sartre incarne, dans la deuxième moitié du XXème siècle, l’intellectuel engagé. C’est un homme de la sphère culturelle qui met sa notoriété au service d’une cause et qui affirme un point de vue moral dans les grands débats de son temps tel que la guerre froide, la décolonisation ou les évènements de mai 1968. C’est avant tout par la plume que Sartre a mené ses combats dans tous les registres de l’activité littéraire, faisant constamment dialoguer concepts philosophiques et réalités politiques de son temps.

Dans les Mots, une autobiographie sortie en 1964 Jean Paul Sartre dit « longtemps j’ai pris ma plume pour une épée ». Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure cette position peut être soutenue et ce qui fait que la « plume » d’un écrivain, qui est avant tout création et qui représente la sagesse, la réflexion, peut être une arme efficace et un moyen de dénonciation. La littérature est-elle un moyen de dénoncer, une arme pour s’engager ?

Même si la littérature possède des moyens efficaces afin de faire évoluer les mentalités en dénonçant les abus et les injustices tout en  défendant ses engagements, il existe malgré cela une limite à cette efficacité.

        La littérature permet tout d’abord d'exprimer et de diffuser ses idées à une grande échelle. En effet, la littérature peut avoir parfois un impact important au point d’influencer sur le monde qui l’entoure. Prenons l’exemple de Zola qui réussit en 1898 a permettre la révision du procès de Dreyfus, suite à la parution de son article J’accuse, dans le journal l’Aurore, ou bien de Voltaire qui en 1763 publia  Traité sur la tolérance. Grâce à cet ouvrage, l’auteur a obtenu la réhabilitation de Jean Calas qui avait été jugé et condamné injustement à cause de sa religion. Et d’une certaine façon les philosophes des lumières sont parvenus à préparer les esprits pour la révolution en 1789.

Défendre une certaine idée d’équité ou de justice morale  peut prendre du temps comme par exemple le combat de nombreux écrivains pour l’abolition de la peine de mort. Ainsi Robespierre défend cette idée dans son Discours devant l’assemblée constituante en 1791 ; ou comme Victor Hugo dans son livre, le dernier jour d’un condamné en 1832 et plus d’un siècle plus tard la question est toujours brulante dans Réflexions sur la guillotine par Albert Camus en 1957. Dans son livre Le Pull Over rouge, Gilles Perrault, sous forme de contre-enquête, relate l'affaire Ranucci (1974-1976), l’avant-avant-dernier guillotiné de France dont la culpabilité n’a jamais été réellement prouvée. Il parviendra à faire naître le doute de la culpabilité de l’accusé. Ce livre, Le pull-over rouge a joué un rôle historique, puisqu'il a contribué à faire évoluer l’opinion publique française vers l’abolition de la peine de mort. En effet, si cette pratique selon eux « barbare » ne sera abolie qu’en 1981, elle est le résultat de protestations dont ils ont aussi été les acteurs. Les mots ont triomphé, la plume a été l’épée de la justice.

Les écrivains n’utilisent pas seulement leur « plume » pour défendre leurs engagements mais aussi pour dénoncer les agissements de certains hommes politiques, comme ce fût le cas encore une fois de Victor Hugo qui publia Les Châtiments en 1853 ; recueil de poésies dénonçant les agissements de l’empereur Napoléon III, et plus particulièrement sa politique. Ainsi, on se rend compte que l’écriture peut être une arme efficace qui permet à la société de changer. Les écrivains se mobilisent pour prendre part aux débats qui agitent leur temps.

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