Naturalisme Et Impressionnisme

Naturalisme et Impressionnisme

Maupassant disait « L’eau est le reflet de la réalité, c’est une peinture, faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète des faits et non à les transcrire seulement ». Pour l’écrivain, dans sa préface à Pierre et Jean sur le Roman ; « Les réalistes de talents devraient s’appeler des illusionnistes ». On retrouve cette manière détournée de suggérer la réalité, les émotions dans la peinture impressionniste, en effet quand on observe de près les détails d’une peinture impressionniste tel que « Soleil levant de Manet », toile qui fut à l’origine du nom de cette école de peinture ; rien ne paraît plus éloigné de la réalité que cette juxtaposition de taches de couleurs parfois complémentaires, qui pourtant avec le recul du regard nous délivre une impression de vrai fulgurante.

Il est vrai que ses contemporains, les peintres et écrivains de l’époque fréquentaient les mêmes endroits et partageaient bons nombres d’obsessions et de thèmes, dont l’eau qui est un symbole sexuel source de création et de vie mais aussi parfois porteuse de mort.

C’est ainsi que Renoir peindra « La grenouillère » Théâtre de la nouvelle de Maupassant « La femme de Paul » ainsi que des scènes de bal à Bougival un endroit également fréquenté par Maupassant.

Le 18ème siècle est celui de la révolution industriel qui est accompagné d’une libération des mœurs, une licence que l’on ose enfin dépeindre ou peindre comme ce « Déjeuner sur l’herbe » de Manet qui provoquera scandale. Le 18ème siècle voit aussi la naissance d’une conquête sociale par les classes bourgeoises et populaires: Celle des loisirs et du temps libre et c’est aussi ce siècle qui verra naitre les prémisses de la psychanalyse, science qui s’attache à explorer ce qui se trouve sous la « surface » de la conscience.

Là ou le réalisme en peinture et en littérature s’attachait à dépeindre la stricte réalité des choses, ce que Maupassant décrivait comme « L’objectivité » en ajoutant « Quel vilain mot ! », le naturalisme et l’impressionnisme au contraire, même s’ils dépeignent des scènes naturelles, suggèrent davantage qu’ils ne décrivent. La réalité serait comparable à la surface de l’eau fluide et mouvante. À la fois reflet et frontière entre celle-ci et la profondeur, le mystère sous jacent qui sous-tendent la réalité du monde ou la mort.

Pour Maupassant « Quel enfantillage de croire à la réalité puisque nous portons chacun la nôtre » pour lui, « Nos yeux, nos oreilles, nôtre odorat, nôtre goût, différents créent autant de vérité qu’il y a d’homme sur terre » chacun de nous se fait donc simplement une illusion du monde.

Ce naturalisme et cette ode à la nature reflétée dans nombre de tableau impressionnistes ne sont pas non plus sans faire penser à un retour du paganisme, comment ne pas voir dans cette arrivée sur la rivière du canot de Lesbos que Maupassant décrit dans « La femme de Paul », une allusion claire aux mythes anciens tout comme cette Bacchanale de poissardes, de « batraciens » qui à pour scène la grenouillère ? La Seine elle même que l’auteur décrit comme « ma grande ma seule, mon absorbante passion pendant dix ans » n’accueille-elle pas sur ses flots la parisienne

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