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Mémoire de deux jeunes mariées, Balzac

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Par   •  8 Mars 2022  •  Cours  •  1 556 Mots (7 Pages)  •  1 042 Vues

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Commentaire littéraire : Mémoire de deux jeunes mariées

En 1841, Honoré de Balzac, grand auteur du courant naturaliste du XIXème siècle, publie, dans La PresseMémoire de deux jeunes mariées.

Ce roman en deux parties, avec en premier lieu Mémoires d’une jeune femme, puis Sœur Marie des Anges, est en marge par sa forme car il s’agit d’un roman épistolaire. Il met en scène les échanges de lettres, de 1823 à 1835, entre deux amies, Renée de Maucombe, simple et raisonnable, et Louise de Chaulieu, romantique et avide de grandes passions. Ces deux jeunes femmes, qui viennent de sortir du couvent où elles ont été élevées ensemble, se racontent ainsi leur expérience respective et leur vision du mariage alors que Louise, issue d’une famille noble, vit en ville et que Renée a retrouvé sa famille pauvre en province.

Dans la lettre VII, qui figure dans la première partie du roman, Mémoires d’une jeune femme, Louise écrit à Renée après avoir appris que son amie serait prochainement mariée.

Nous verrons dans un premier temps comment Louise sermonne son amie et la vie qu’elle se prépare, indignée par sa résignation à si rapidement se marier et de surcroît à un inconnu, puis comment elle souhaite la prendre sous aile pour lui préparer un avenir à la hauteur de ses aspirations et de la vie telle qu’elle l’entend.

Cette lettre de Louise exprime sa colère à l’encontre de son amie Renée qui s’apprête à se marier. Le vocabulaire utilisé ainsi que les tournures de phrase soulignent sa révolte et témoigne d’une certaine agressivité à son égard. Les nombreuses phrases affirmatives, exclamatives et interrogatives mettent en évidence sa surprise, son agacement et sa volonté de montrer à Renée qu’elle fait fausse route. Les passages suivants « Comment, bientôt mariée ! mais prend-on les gens ainsi ? » « Je te connais, tu es lâche », « Tu sors d’un couvent pour entrer dans un autre ! » « Tu vas entrer en ménage avec une soumission d’agneau » montrent ainsi bien qu’elle est outrée et ne peut pas comprendre ce que s’apprête à faire son amie.

Pour encore appuyer le message qu’elle veut signifier à Renée, elle semble aussi tenter d’utiliser la culpabilisation. Avec « Sont-ce là nos promesses mutuelles ? », elle rappelle ainsi à celle qui a été élevée avec elle au couvent et qui a partagé tant de bons moments et d’espoirs sur l’avenir, qu’elle bafoue ses valeurs, ses espoirs et ses aspirations tout en rompant comme un pacte entre les deux jeunes filles.

Elle s’étonne que Renée suive si facilement les conventions et le chemin tracé. Dans les phrases « Au bout d’un mois, tu te promets à un homme, sans le connaître, sans rien en savoir », « tu leur es nécessaire pour continuer la glorieuse maison de l’Estorade », elle dénonce la société de l’époque dans laquelle les femmes sont vouées à épouser, sans amour au mépris des sentiments, pour des raisons purement sociales et de convenances. Cette dénonciation relève presque d’un discours d’un parent à son enfant. Elle infantilise ainsi Renée pour se positionner tel un guide qui avec « Ne vois-tu pas, Renée, ce que l’on veut faire de toi ? » tenterait de la faire réagir, de la raisonner et de lui montrer quel chemin suivre.

Louise entend profiter de la vie et de ce qu’elle peut offrir. Elle écrit d’ailleurs « Ah ! le monde est une féérie. » Dans sa vision, devenir ou rester provinciale ne permet pas de s’épanouir et n’est pas compatible avec ses aspirations. « Tu vas devenir une provinciale » sonne dans sa lettre comme une insulte et montre aussi sa déception quant à l’avenir que se prépare son amie.

Louise s’offusque d’un mariage arrangé et que Renée puisse accepter d’épouser un homme sans même le connaître. Comme pour inquiéter Renée et appuyer son refus de suivre ces règles d’une union arrangée pour des raisons économiques, sociales ou religieuses, elle dresse ainsi le portrait d’un homme, d’un futur mari, avec peu d’attraits en écrivant « il peut être maladif, ennuyeux, insupportable » « Cet homme peut être sourd ». Louise est une romantique qui souhaite trouver l’amour, celui qui la fera se sentir vivante. Elle veut de la passion et s’étourdir d’une relation pleine de désir. Elle ne saurait envisager un mariage qui ne serait pas romanesque ou serait sans charme.

L’avenir vers lequel Renée se dirige n’est pas à la hauteur, selon Louise, de ce que la vie pourrait lui offre. Louise souhaite aider son amie à se construire un avenir haut en couleurs.

Afin de la secourir, de la soutenir et de l’accompagner vers une vie meilleure, une belle vie, riche de réjouissances et réussites sociales, elle lui donne des conseils. Avec « À ta place, j’aimerais mieux aller me promener aux îles d’Hyères en caïque », « Je te donnerai des conseils, tu viendras à Paris », « Je te l’expliquerai », elle lui indique ainsi ce qu’il convient de faire, comment elle ferait à sa place. En indiquant « ‘Tu joueras très bien de cette machine », « Tu pourras demeurer à Paris », « Je sais maintenant ce qu’est un député », elle veut ainsi lui montrer qu’elle connait les codes pour accéder à une vie agréable et qu’il suffit de les apprendre et les appliquer.

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