Murmures à la jeunesse, Christiane Taubira

Murmures à la jeunesse

                                                                 Christiane TAUBIRA

Murmures à la jeunesse (2 février 2016) de Christiane TAUBIRA, éditions Philippe Rey, essai de 95 pages.

Christiane Taubira est née le 2 février 1952 à Cayenne en Guyane.

- SYNTHESE -

En ces temps incertains, Christiane Taubira se fait « un devoir que d’éclairer l’époque ».

Elle s’attache à revenir aux racines du terrorisme et détaille la difficulté à définir un profil type de terroriste.

En effet, l'auteure déconstruit les clichés qui nourrissent les discours de l'extrême droite.

Le jeune de banlieue, pauvre, analphabète, marginal, de parents forcément étrangers, décrochage scolaire, trajectoire chaotique, chômage, casier judiciaire : s’il est vrai que certains répondent à ce portrait, ils ne sont pas nombreux.

« Daech» cette organisation tentaculaire, puissante et terrifiante. Organisation qui pervertit tout, qui détruit les cultures qui déstabilise les Etats.

Dans cette partie, l’ex-garde des Sceaux, souligne que Daech est une nébuleuse qui abolit les frontières : de par les territoires qu'elle occupe (Syrie, Irak, etc) et ceux auxquels elle s’attaque (France, Belgique, Allemagne, Etats-Unis, etc). Face à cela, la réponse ne peut pas être uniquement nationale.

Selon Christiane Taubira les choix géopolitiques vis-à-vis du Moyen-Orient depuis les décennies ne sont pas exempts de conséquences. L'occident a ses responsabilités.

La déchéance de la nationalité, raison de sa démission du gouvernement. Pour l’auteure il s’agit avant tout une mesure anticonstitutionnelle.

Effectivement, en vertu de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et de la loi du 16 mars 1998, il n'est pas envisageable de créer des apatrides. Ainsi, la déchéance de la nationalité ne peut s'appliquer à des individus de nationalité française seulement, mais à des individus binationaux. Or, les Français qui n'ont pas de deuxième nationalité sont donc protégés de cette sanction, même s'ils commettent des actes identiques ! De plus, ce que prévoit la loi ne s'applique qu'à un petit nombre d'individus. Kamikazes et individus abattus exclus, les terroristes binationaux survivants sont condamnés à une longue peine, pendant laquelle l'autre pays les déchoira de la nationalité. Ainsi, en fin de peine, la France ne pourra pas retirer la nationalité française à ces individus. Pour Christiane Taubira c'est donc « beaucoup de bruit pour pas grand-chose ». 

Dans cette ultime partie Christiane Taubira rend hommage au peuple Français. Ce peuple qui malgré les attentats de janvier 2015 et novembre 2016 a su rester debout, solidaire et vigoureux. Ce peuple qui continue, avec plus d'ardeur encore, à explorer ses libertés. De plus, l’ex ministre met en avant la singularité du peuple français à travers de nombreuses références historiques et culturelles. Le ton se fait alors plus lyrique, elle cite Nina Simone, Ella Fitzgerald, Jacques Brel, Jean Ferrat, Oum Kalthoum, Georges Brassens, Juliette Gréco, Maxime Le Forestier, Aimé Césaire, Abdellatif Laâbi… 

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