Mort D'Hippolyte

Le récit est aussi pathétique à cause de la place qu’y prend celui qui le prononce :

Théramène, dernier témoin et interlocuteur d’Hippolyte, doit avoir une voix

particulièrement émouvante : Excusez ma douleur : cette image cruelle/Sera pour moi

de pleurs une source éternelle (v. 1545-1546). Il doit également changer de voix

lorsqu’il répète les paroles d’Hippolyte. Les modulations de la voix du conteur doivent

également éveiller la pitié du spectateur.

Effrayant et pitoyable, le récit éveille les deux sentiments qui définissent la catharsis

selon Aristote. C’est donc un récit tragique.

III. Un récit tragique

A. Le tragique dans la scène décrite

Le tragique peut être défini comme le combat voué à l’échec de l’homme contre des

puissances supérieures (Dieu, le Destin…). Or la lutte d’Hippolyte contre le monstre

de Neptune symbolise bien ce combat inégal (noter en début de vers la solitude

héroïque du jeune homme mise en valeur : Hippolyte, lui seul (v. 1527).

B. Le tragique dans la situation d’énonciation

Quant Théramène rapporte les dernières paroles d’Hippolyte, celles-ci sonnent

comme un testament (v. 1561-1567). Or il s’adresse au père d’Hippolyte en lui

décrivant avec complaisance tous les détails horribles de la mort de son fils. En

rappelant que celle-ci n’est que le fruit de la malédiction de Thésée, il lui représente

avec un grand pouvoir de suggestion combien il a été cruel envers son propre fils.

...