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Molière, M. De Pourceaugnac, Acte I,scènes 1&2 (exposition)

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Par   •  14 Avril 2015  •  1 296 Mots (6 Pages)  •  3 670 Vues

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Intro

Molière suit le roi dans ses déplacements (le roi chasse) et improvise en 3 semaines un divertissement qu’il joue avec sa troupe à Chambord le 3 octobre 1669 dans les escaliers du château.

Il s’agit d’une comédie-ballet, genre inventé par Molière et le musicien Lully et qui mêle étroitement chants et danses à une intrigue farcesque (farce = intrigue simple + comique de gestes + comique scatologique et /ou sexuel).

Cette pièce est destinée à la Cour et au roi : Louis XIV est très friand de danse et de musique, la Cour est composée d’une noblesse qui méprise la noblesse de province. De plus, la pièce va décrire une chasse à l’homme.

Ici : début de la pièce (l’exposition se déroule en 2 scènes et précède l’arrivée du personnage éponyme).

Problématique : En quoi les fonctions essentielles de l’exposition sont-elles respectées ?

I L’exposition sert à informer.

1 Où l’action se situe-t-elle ? A quelle époque ?

L’époque est contemporaine de l’écriture : la langue et la situation sont celles de l’époque de Molière.

Aucune didascalie ne donne de renseignement sur le lieu : la pièce a d’abord été jouée sans décor, dans la cour du château de Chambord.

Mais une femme guette, 2 amoureux se rencontrent : on en déduit que la scène a lieu dans une rue. La pièce va d’ailleurs se dérouler presque toujours à l’extérieur :

- parce que la rue est l’endroit qui permet les rencontres.

- - parce que l’extérieur symbolise l’impossibilité que rencontrera Pourceaugnac pour se faire accepter des Parisiens ; il sera chassé avant d’avoir eu le temps de poser ses valises quelque part.

On sait en effet que la scène se passe à Paris puisque P. est traité de provincial.

2 Qui sont les personnages ?

- On pourrait d’abord croire qu’il s’agit de personnages conventionnels : un couple d’amoureux (Eraste vient de Eros, le dieu de l’amour, le nom correspond au personnage), deux serviteurs subtils (Nérine et Sbrigani) prêts à aider des maîtres dépassés (Je tremble) ; ce sont des personnages que l’on retrouve dans toutes les comédies de cette époque.

- Mais Molière fait de ce quatuor des personnages originaux :

• Les amoureux semblent au début bien niais quand ils échangent des déclarations d’amour (belle Julie, mes véritables sentiments, me jeter dans un couvent…) mais très vite Julie cesse de jouer les amoureuses inconditionnelles et multiplie les impératifs à la forme négative : c’est une femme d’action.

• Les valets eux sont de vrais malfaiteurs :

o Sbrigani vient de Naples (ville qui avait mauvaise réputation). Son portrait, fait par Nérine, est fondé sur des antiphrases (illustre, héros, honorables, noblement, généreusement), et des euphémismes : exilé signifie qu’il serait arrêté s’il revenait en Italie, affronté, péril, aventures suggèrent un combat naval alors que le sens réel correspond aux galères où serait envoyé Sbrigani pour sa mauvaise conduite.

o Le portrait de Nérine par Sbrigani est lui aussi fondé sur des antiphrases (merveilles, gloire, honnêteté, galamment, grandeur d’âme) et sur une gradation : elle vole, puis ruine, puis fait mourir des innocents.

- Quant à Pourceaugnac, s’il n’est pas sur scène, il est suffisamment l’objet du discours pour que le spectateur puisse s’en faire une idée.

Les personnages tournés en ridicule chez Molière ont généralement des défauts, voire des vices qui justifient qu’on se moque d’eux. Ici : le seul défaut de Pourceaugnac est d’être provincial et de vouloir épouser une Parisienne. Les mots Limoges, Limosin et Limosine s’opposent à chrétiens, comme si la province appartenait à un autre pays, et même à un autre continent. On apprend également que Pourceaugnac est avocat : il appartient donc à la noblesse de robe, c’est-à-dire qu’il est devenu noble en ayant acheté un office ; sa noblesse est toute récente ; c’est un parvenu. Pourceaugnac est donc doublement risible pour le public qui applaudit la pièce à Chambord (ce public appartient à la Cour et non à la province, il appartient à la noblesse d’épée et non à

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