Molière, Dom Juan
Dissertation : Molière, Dom Juan. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar larom14 • 28 Avril 2021 • Dissertation • 3 371 Mots (14 Pages) • 1 250 Vues
Molière, Dom Juan
« Dom Juan » sous-titré « ou le Festin de Pierre » est une pièce comique écrite par Molière à
la fin du XVIIe siècle, en plein classicisme bien que la pièce se rapproche par ses procédés du
mouvement baroque. Elle met en scène un valet (Sganarelle) et son maître (Dom Juan),
libertin revendiqué. « L’affaire de la comédie est de représenter, en général, tous les défauts
des hommes. » Molière cherche t’il seulement à moquer les défauts humains de son époque ?
Nous verrons que Dom Juan est le symbole ultime de l’Homme aux vices, puis qu’il est
finalement l’Homme le plus honnête et le plus égal de son entourage. Nous conclurons sur le
regroupement des deux pans de la personnalité de Dom Juan, et sur l’expression de la vision
qu’a Molière de ses congénères porteurs de défauts.
I. Dom Juan, archétype de l’homme vil
Dom Juan séduit, il séduit pour vivre, pour l’amour de la séduction, quitte à
briser des cœurs, décevoir des espérances. Seul lui importe sa personne, son
bonheur. Lorsque dans la scène 2 de l’Acte II il séduit Charlotte la paysanne,
pour sentir l’effet de sa séduction, il profite de l’infériorité sociale et spirituelle
d’une femme, il invoque la promesse de l’élévation de statut, d’amour éternel,
d’amour découvert dès la vision de cette femme aux mains noires. Il sublime
verbalement ses défauts, l’emprisonne de son désir afin qu’elle ne voit plus que
lui. Le personnage prononce des mots qu’une femme à ce niveau social
prononcée par un homme de la noblesse ne peut que croire « Charlotte, je vous
aime ». Alors la seconde paysanne du nom de Mathurine débarque dans la scène
4, on apprend qu’elle aussi à été séduite par Dom Juan, juste avant la rencontre
avec Charlotte. S’enclenche alors un moment de comique et le Dom retombe
dans ses travers, il fait se monter les deux paysannes l’une contre l’autre, pour se
sortir la situation indélicate dans laquelle il s’est mis. Chacune croyant avoir Don
Juan pour elle, il leur chuchote à l’oreille que l’autre ment, qu’elle croit qu’il lui
a déclaré sa flamme, qu’il va l’épouser, pour les garder chacune sous son
emprise. Elles finiront par lui demander qui il aime pour régler la querelle, et il
s’en tirera par une pirouette verbale, tout en rassurant les opinions de chacune et
murmurant l’oreille de Mathurine « tous les visages sont laids auprès du vôtre »,
et à Charlotte « je suis tout à vous ». Il joua un tour similaire à « Done Elvire »,
son épouse légitime, en lui faisant quitter le couvent, briser ses vœux auprès de
Dieu, une fois sortie il ne la voudra plus. Sa fierté est double, car il aura retiré
une disciple de Dieu, ennemi idéologique auquel il ne croit pas, pour la faire
sienne.
Notre noble personnage, noble que par le titre n’hésite pas pour récupérer les
faveurs perdues de son père « Don Louis » à jurer son changement de
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comportement, à promettre de rattraper ses pêchés pour l’honneur de ses ancêtres
lors de la scène 1 de l’Acte V. Il s’indigne du « long aveuglement » dans lequel il
s’est retrouvé plongé, et jure que le ciel lui a fait ouvrir les yeux. En réalité il se
joue de son père, duquel on peut percevoir la joie lorsqu’il s’exclame « je n’ai
plus rien désormais à demander au Ciel ». Son fils n’a en vérité que décidé
d’adopter une façade d’hypocrisie pour pouvoir continuer de vivre comme il le
fait, mais de manière cachée afin de ne plus être ennuyé par toute sorte de
personnes. Cela lui apporte aussi un nouvel avantage, celui de juger les autres, de
s’arracher le la culpabilité envers autrui à la suite d’un comportement pouvant
être grave en fonction de la morale où on se place. Il pourra répondre à
l’hypocrisie de conscience par une hypocrisie propre à lui. Comme il le dit luimême à son valet dans une tirade de la deuxième scène du même acte, « il n’y a
plus de honte maintenant à cela : l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les
vices à la mode passent pour des vertus. » Il portait l’hypocrisie avec lui depuis le
début la pièce, de sa confrontation à Done Elvire à sa révélation de changement
de statut. Lorsque « Monsieur Dimanche », un marchand vient réclamer les dettes
que lui doit Don Juan dans la scène 3 de l’Acte IV, il se plonge dans ce vice, pour
simuler une considération qu’il porterait à son créancier, en lui parlant de ses
enfants, de sa femme, de sa vie, en le faisant asseoir sur un siège de monarque
auquel son statut ne lui donne pas droit, en l’invitant à manger à sa table… Tout
cela dans le but de l’empêcher de formuler sa question, pour ne pas le
rembourser. Il mêle à son hypocrisie la séduction,
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