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Machiavel est-il machiavélique ?

Dissertation : Machiavel est-il machiavélique ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Février 2023  •  Dissertation  •  2 226 Mots (9 Pages)  •  146 Vues

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Kathia Hadjam

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L2 Science Politique TDSP0 1

Sujet de réflexion :        Machiavel est-il machiavélique ?

  • Espèce de politique détestable qu’on peut rendre en deux mots, par l’art de tyranniser, dont

Machiavel le florentin a répandu le principe dans ses ouvrages. » est la définition du machiavélisme, de Diderot et d’Alembert dans L’Encyclopédie. Machiavel est un personnage phare d’une époque complexe: la Renaissance. Mouvement culturel européen, du XIVème au XVIIème siècle dont le berceau est en Italie. On y trouve la notion de résurrection des idées et traditions antiques, un espoir en la capacité de l’Homme à se gérer lui-même, ce dernier vu avant comme plein de péchés. De plus, on parle ici d’humanisme civique comme idéal politique. On assiste au développement de la liberté politique. Machiavel était un diplomate de la République de Florence, il a beaucoup voyagé en Europe et ainsi a côtoyé plusieurs régimes politiques différents, lui faisant prendre conscience de la fragilité de sa cité. En 1498, retour de la République laïque à Florence, c’est la chute de la République théocratique. Machiavel devient secrétaire de la seconde chancellerie en ayant comme objectif de réintégrer l’administration florentine mais finira par s’exiler en 1512 pour raison du retour de la famille

de        Médicis        au        pouvoir.

Dans l’ouvrage Le Prince écrit en 1532 opposé à l’idéalisme, dans il expose le comportement à avoir lorsque l’on est Prince et qu’on souhaite le rester. Machiavel, de son temps a souvent été considéré comme contraire aux bonnes mœurs, souvent qualifié de machiavélique. En effet, dans le Prince, Machiavel explique que le conflit, social et politique, est une bonne chose. Le Prince est un récit politique consacré à la monarchie. Mais dans sa conception de la principauté,

il        défend        une        vision        populaire.        Il        reste        républicain.

Ce qui nous amène à nous questionner autour de la problématique suivante : dans quelle mesure l’enseignement de Machiavel sur l’art de gouverner s’apparente finalement à un humanisme ?

Nous tenterons d’y répondre en deux mouvements : Une conception du pouvoir politique (I) et une philosophie machiavélienne plutôt que machiavélique (II).

  1. Une conception du pouvoir politique

A) La politique et le mal

Dans l’œuvre de Machiavel, Le Prince, celui-ci est opposé à l’idéalisme soit refuser toute notion morale du pouvoir. Le mal fait partie de la nature humaine. En politique, le mal se caractérise

Kathia Hadjam

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par la capacité à déroger à la règle : nous parlons du droit et de la morale. Les hommes agissent par intérêt, ils choisissent de transgresser la règle si cela leur est bénéfique. L’homme n’est pas méchant par nature mais il est très susceptible de mal agir. Il est marqué par ses passions et agit par intérêt personnel animé par l’argent et l’honneur, qui sont des désirs menant au désordre. Que ce soit le prince ou la République, les hommes peuvent contrôler un peu leur destin, pas entièrement mais avoir un moins une certaine prise. À noter qu’il ne parle pas de destin car c’est une notion religieuse, or il ne l’est pas. Le Prince doit anticiper dans le but de réduire la possibilité d’un mal important, agir comme si les hommes étaient méchants en permanence. Pour cela, il doit pouvoir user du mal. Par conséquent le mal c’est la ruse. L’art de gouverner étant défini comme la capacité à organiser la vie en société et à gérer les conflits entre les hommes liés à leurs passions. Deux paramètres sont à considérer: la fortune et la virtù. La fortune est un fleuve dévastateur ravageant tout sur son passage. Il faut lui résister, être acteur de son destin, mais en choisissant le bon moment. La virtù ce sont les qualités personnelles du gouvernant à prendre des décisions sans tout tabler sur la bienveillance sinon risque de tomber dans l’amour. Il se donne une bonne image pour avoir la confiance du peuple. Le conflit est productif, il permet les rapports entre les hommes mais peut dégénérer à tout moment, il faut donc être stratégique. Dans un sens politique, la virtù signifie la capacité à mettre le bien public avant son intérêt privé. A noter que la notion de fortune est une vieille idée remontant à la République romaine. Pour Machiavel, la virtù permet de résister à la fortune, c’est-à-dire au hasard.

B) La force et la ruse

Les deux appuis du pouvoir sont la force et la loi. Le prince doit être rusé, l’allégorie du lion et du renard, empruntée à Cicéron, est souvent utilisée. Machiavel pense qu’il faut d’abord être renard puis lion car il serait dangereux d’user de la force en permanence. Vaut-il mieux être aimé ou craint ? Il est moins prudent de faire confiance à l’amour puisque c’est un sentiment instable, il faut véhiculer la peur sans la transformer en haine. La ruse reste préconisée par Machiavel, jugée plus efficace que la force. Le peuple est crédule puisqu’il se laisse tromper. Ainsi le prince, principal acteur de la vie politique, est fondé sur le pragmatisme.

  1. Une philosophie machiavélienne plutôt que machiavélique

  1. Paraître ou être vertueux ?

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Selon la thèse proposée par Machiavel « il est très dangereux pour qui gouverne une cité de commettre chaque jour de nouvelles violences. » Discours, I. XLV. Le prince garde la mainmise sur le pouvoir lorsqu’il n’est ni détesté ni déprécié, il n’y a « pas de bonnes lois sans de bonnes armes. ». Le but de l’exercice du pouvoir n’est pas la morale mais la réussite de conserver cette place et ainsi le pouvoir. Le prince n’a pas à être bon et juste, il doit seulement le paraitre. Machiavel conteste toute forme de moralité au sujet de l’exercice du pouvoir puisque que le chef d’Etat ne sert pas une morale fixée mais plutôt se soumettre aux circonstances, précédemment expliquées : la fortune et la virtù. Le pouvoir dissocié de la morale ne nous mentionne pas pour autant que celui qui exerce le pouvoir doit être immoral mais plutôt qu’il est dans la capacité de s’éloigner de celle -ci si c’est nécessaire. Ainsi, le prince doit maîtriser et même anticiper et s’affranchir de tout idéalisme qui viendrait moraliser la politique. Autrement dit, la morale machiavélienne est intrinsèque et pas transcendante.

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