Lesb liaisons dangereuses

En 1782, Laclos marque l’histoire du roman en donnant au 18eme siècle, une œuvre qui, peu avant la révolution, relève le déclin de l’aristocratie, rongée de l’intérieur par l’oisiveté et la dépravation. Il donne à voir à travers les Liaisons Dangereuses la corruption des mœurs de son temps. Ce roman épistolaire, composé de 175 lettres expose la correspondance de différents personnages, tous victimes d’une façon ou d’une autre,  de la manipulation de deux libertins : la marquise de Merteuil et le comte de Valmont.

Le libertin est celui qui se libère des contraintes religieuses et philosophiques : c’est un libre penseur. Il se fixe une stratégie qu’il suit scrupuleusement : le choix, la séduction, la chute, la rupture. Il jouit autant de la séduction que de la chute et les Liaisons dangereuses en sont le parfait exemple.

La lettre 20 qui nous a été donnée à analyser s’inscrit dans le début du roman, qui assoit le cadre libertin, dès l’incipit avec la lettre de la jeune Cécile de Volanges, sortant du couvent. La lettre 20 est la réponse à la lettre 15 de Valmont  et elle est décisive dans le roman, puisqu’elle vient signer le pacte entre Merteuil et son accolyte, Valmont, deux personnages avides de séduction, pouvoir et de vengeance…

• Lecture

Merteuil écrit ici à son complice Valmont, qui est engagé dans la difficile conquête d'une femme vertueuse, la Présidente de Tourvel. Merteuil se promet à Valmont dès qu'elle aura la preuve de sa victoire sur la vertu et lui confie sa tentation de pervertir Cécile.

La question que nous sommes amenés à nous poser après la lecture de cette lettre est « Comment cette lettre présente Mme de Merteuil comme un pur produit de libertinage, excellant dans l’art de la manipulation ? »

Cet extrait se construit en deux mouvements : le premier paragraphe qui présente La Merteuil comme une femme forte qui garde le contrôle du jeu qu’elle met en place et un second temps , une femme machiavélique qui se sert sans scrupules de la jeune Cécile pour arriver à ses fins.

Tout d’abord, Merteuil a annoncé qu’elle instaurait ses conditions.

Tout d’abord à travers l’usage de l’impératif que l’on trouvera tout au long de l’extrait « venez, venez donc, jusqu’à la fin , songez » 🡪 ce qui montre qu’elle est une femme autoritaire.

Ensuite,  la construction de certaines phrases peut faire penser aux clauses d’un contrat, par leur complexité.

Ainsi, la première phrase est une phrase complexe, composée de 4 propositions :

• Une principale (avec l’impératif Venez)
• Une subordonnée circonstancielle introduite par aussitôt que
• Une 2eme subordonnée circonstancielle dont la conjonction de subordiantion est sous entendue,
• Et une coordonnée, introduite par la conjonction de coordination « et »

• Cela montre que tout est construit, réfléchi et c’est la première clause du contrat, Merteuil contrôle tout.

Le contrat s’installe davantage avec la seconde phrase « Mais vous n’ignorez pas que dans les affaires importantes, on ne reçoit de preuves que par écrit. A travers ces deux propositions dont la première est une subordonnée conjonctive COD, la Merteuil montre qu’elle ne fait pas suffisamment confiance à Valmont et lui réclame une preuve écrite.

La Merteuil montre qu’elle est une femme fière en opposant le fait d’être pour Valmont une récompense plutôt qu’un lot de consolation.

Tel un contrat, le discours est construit : utilisation de connecteurs logiques qu’il soit de temps ou de structuration de la pensée: auusitot que, mais, d’une part, de l’autre, cependant… la femme libertine est une personne réfléchie qui contrôle tout.

Elle demande à Valmont de jouer le preux chevalier s’agenouillant devant elle pour lui prouver sa victoire. Une fois de plus elle se positionne au dessus de son compmlice.

Utilisation de l’ironie avec : Un petit côté moqueur à travers l’utilisation de l’adverbe « sérieusement » « malgré le petit chagrin que cela vous cause ».

La Merteuil s’amuse de la mise en place de ce jeu et explique à Valmont, qu’il n’y a aucune négociation possible.

Dans un second temps,  Mme Merteuil change de registre. Les propositions deviennent plus simples, comme si moins sérieuses. Elle montre ainsi qu’elle sait s’adapter pour manipuler les personnes dont elle a besoin pour réaliser son dessein.

On passe du cumule de subordonnées à des phrases moins élaborées.

• Propositions juxtaposées : Je raffole de cet enfant : c’est une vraie passion.
• Propositions coordonnées : je vois son petit cœur se développer , et c’est un spectacle ravissant.

Elle adapte son discours à le jeune Cécile, qui sort du couvent et qui découvre ses premiers émois avec le chevalier Danceny. La jeune Cécile est donc une proie très facile pour Merteuil qui a le projet de se venger de son ancien amant Gercourt en faisant de Cécile une femme formée (par Valmont) alors que Gercourt doit se marier à une innocente pensionnaire. D’ailleurs c’est bien ainis que merteuil décrit Cécile au fil de ce paragraphe «  la petite Volanges », cet enfant, son petit cœur, la petite à 3 reprises.

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