Les personnages du roman Voyage Au Bout De La Nuit

Introduction : C'est le début du roman. On note une référence à Freud avec le « ça » puis le « moi ». On découvre un univers plutôt réaliste. C'est un début « in media res » .

PBQ : Comment Céline nous-fait entrer dans le roman par cet incipit?

I] Un incipit

# La double dimension de l'incipit :

Cet extrait est un double incipit, puisque l'histoire commence, mais aussi la dimension autobiographique commence, car Ferdinand est un peu Céline. On pourrait aller plus loin en disant qu'avec le « ça » et le « moi » (référence à la psychologie de Freud), on s'attend à une voyage géographique et psychologique (aux confins de la conscience de Bardamu et donc de l'humanité).

Comme dans les tragédies Ganate (un ami que l'on peut associer à un valet) sert à présenter le héros.

# L'incipit ouvre un univers réaliste :

L'incipit s'inscrit dans un univers réaliste et historique. On note des indices spatiaux-temporels de l'époque (« Poincaré », « bocks », « Clichy », « anarchiste ») : l'auteur crée donc un univers réaliste mais fictif (« terrasse », « dames du café », etc.)

# Le langage :

Les personnages s'expriment normalement (ils parlent trivialement), ce qui parait normal car ils sont pauvres. Mais il semble qu'ils contaminent la narration car elle est écrit dans le même style que les dialogues. L'oralité à sa place dans la narration, contaminée par les personnages.

Cela donne l'impression que l'on est dans les pensées du personnage, et renforce ainsi le côté autobiographique.

II] Un vision pessimiste de l'homme

# La violence des rapports entre les personnages :

Les personnages sont brutaux entre eux (de nombreux points d'exclamations). Il y a alors une sorte de confrontation entre eux, surtout dans la 2ème partie, car elle est polémique. Ainsi il y a un certain antagonisme entre eux (=> lexique de l'opposition). On pressent déjà que Céline va montrer les hommes comme méchants entre eux, et les critiquer.

# Une certaine vision de l'homme des personnages :

Dans cet incipit, Céline nous offre une vision très pessimiste de l'homme, par l'intermédiaire de Bardamu (car c'est en quelques sortes une autobiographie)

Les personnages parlent de la théorie des races (propos racistes mais pas à cette époque) dans une conversation presque banale. A ce moment la, Ferdinand nous dévoile explicitement sa vision très pessimiste de l'homme, avec la longue série d'adjectifs péjoratifs sur les hommes. Dans ce discours discours (ligne 41et 50), on note des nombreuses assonances qui fonctionnent à chaque fois en groupe ternaire. (chassieux - pucheux - transis + haineux/dociles - violés/couillés - étripés/couillons.

De plus, on peut dire que Ferdinand a une vision complètement dégradée de l'homme, car il s'inclut lui-même dans ce qu'il insulte (« nous » , « nos »).

...