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Les aveugles, Baudelaire

Cours : Les aveugles, Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2021  •  Cours  •  1 521 Mots (7 Pages)  •  1 231 Vues

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A partir de 1852 une série de lois supprime la liberté d’expression, ce qui fait craindre aux éditeurs une interdiction de publication.

Charles Baudelaire, lui, se situe au confluent de trois courants littéraires :

- le romantisme

- le symbolisme

- et le parnasse,

Il subi cette censure en 1857 pour la publication des Fleurs du Mal.

Le poète est donc accusé d’immoralité par la presse.

En 1861, il rajoute de nouvelles sections aux Fleurs du Mal, dont « Les Tableaux parisiens », section dans laquelle le poète observe le monde qui l’entoure, la ville, et cherche à atteindre la beauté.

Alors, « Les aveugles » est un sonnet irrégulier dans un registre tragique.

Baudelaire aurait soit trouvé son inspiration dans une scène de rue, soit dans la lecture de La Divine Comédie de Dante, soit dans l’observation de la toile de Pieter Brueghel, « La Parabole des aveugles ».

Le passage est divisé en 2 mouvements :

  • Le premier du v. 1 à 8 durant lequel le poète fait une description des aveugles
  • et le second du v. 9 à la fin, où l’on se rend compte que les aveugles sont une allégorie du poète.

La question à se poser est donc : Comment l’aveugle, figure par excellence de la laideur et de la déchéance, peut-il être transfiguré en poésie ?

MOUVEMENT 1 :

Pour commencer, le premier mouvement fait une description des aveugles.

Le premier vers « LECTURE V. 1 » Ce vers comporte 2 points surprenants :

  • Le premier est qu’il s’ouvre sur un impératif, « Contemple ». Ce verbe signifie regarder avec attention quelque chose de beau. Mais ici, ce verbe est associé à quelque chose de laid, c’est à dire les aveugles. Le lecteur ne peut qu’être surpris par ce rapprochement.

  • Le second effet de surprise est que le poète ne s’adresse pas au lecteur mais à lui-même, il se place dans une contemplation méditative, comme si son regard avait été attiré par le passage des aveugles.

Le poète continue en qualifiant les aveugles de « vraiment affreux ! », il s’agit d’un adjectif très violent. L’adverbe « vraiment » intensifie l’horreur de leur apparence physique. Le point d’exclamation accentue la monstruosité des aveugles.

L’antithèse « contemple / affreux » nous montre que Baudelaire est attiré par cette laideur. Il s’agit d’un éloge paradoxal.

Dans le v.2 la comparaison « Pareil aux mannequins » nous fait penser à des pantins désarticulés qui ont perdu toute humanité. On retrouve aussi l’idée de raideur, comme si leur aspect leur donnait une forme inhumaine. On a envie de rire d’eux tellement ils sont grotesques (certainement dans leur démarche, leurs mouvements).

Au v. 3 « LECTURE V. 3 » l’adjectif « terrible » qu’on retrouve à la césure relance la description physique des aveugles. C’est un adjectif très fort : du latin Terror qui signifie effroi, épouvante, qui provoque une profonde angoisse.

La description physique suit donc un mouvement crescendo, l’horreur est de plus en plus manifeste. Cela est suivi d’une comparaison au rythme brisé « singuliers comme des somnambules », ce rythme marque la démarche particulière des aveugles. Le nom « somnambule » renvoie à l’idée d’êtres qui tâtonnent dans le noir, dans le vide, qui sont perdus dans un univers qui leur est devenu hostile. Les aveugles sont des êtres qui ne savent ni où ils sont ni où ils vont. Nous sommes donc en présence d’une forte dimension tragique et pathétique.

Ensuite, le groupe nominal « globes ténébreux » présent au v. 4 possède plusieurs sens.

  • Le premier, est que les yeux ne voient plus : l’adjectif « ténébreux » renvoie au noir, au fait de ne pas voir. Et le nom « globes » renvoie aux yeux, mais comme les aveugles ne voient plus, il est difficile d’utiliser ce nom pour les qualifier.

  • Le second sens, plus pertinent que le premier est que les yeux sont tellement horribles qu’ils ne peuvent plus être qualifiés en tant que tels, donc l’auteur utilise une métaphore. Cette figure de style insiste sur la rondeur de l’œil mais surtout sur leur aspect exorbité. Les yeux sortent de la cavité oculaire.

Et le participe présent « Dardant » sert ici à intensifier l’horreur.

Au v. 5 « LECTURE V. 5 », le groupe nominal « divine étincelle » fait référence à Dieu. Dieu a abandonné ces êtres : ils deviennent encore plus tragiques. Les yeux ici sont doublement morts, physiquement, ET spirituellement et les aveugles doublement perdus, sur terre comme au Ciel. Ils ne peuvent plus voir Dieu, donc n’ont plus aucune solution.

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