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Les aveugles de Charles Baudelaire

Dissertation : Les aveugles de Charles Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2021  •  Dissertation  •  2 020 Mots (9 Pages)  •  662 Vues

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Charles Baudelaire est un des poètes les plus importants de la littérature française. Il est considéré comme un écrivain inclassable qui, néanmoins, puise son inspiration dans certains mouvements comme le classisme ou le romantisme. Auteur des recueils « Les Fleurs du Mal » et « Le spleen de Paris », son œuvre est cependant sujette à de nombreuses controverses. En effet, lors de sa première sortie en juin 1857, Les Fleurs du Mal est vivement critiqué et sera condamné pour immoralité et pour l’outrage aux mœurs religieux qu’il constitut. Six de ces poèmes seront alors retirés. Cependant une seconde édition des Fleurs du Mal parait en 1861, où parait 26 nouveaux poèmes, dont le poème Les aveugles. Il s’agit du quatre-vingts seizièmes poèmes du recueil et du septième de la section « Tableaux parisiens ». Il s’agit d’un sonnet, composé de deux quatrains et de deux tercets et dont les rimes sont embrassées, cependant c’est un sonnet irrégulier car il n’y a pas de correspondance entre les rimes des quatrains et celles des tercets. Les vers eux, sont en alexandrins, nous sommes face à un poème qui respecte des règles très stricte concernant la structure du poème. C’est un poème à l’esthétique surréaliste où le poète s’adresse à lui-même. Nous pouvons alors nous interroger sur la signification des Aveugles pour Baudelaire. Dans un premier temps nous nous intéresserons à la description dépréciative que Baudelaire fait des aveugles, puis de l’image symbolique qu’ils constituent en réalité, puis pour finir nous verrons qu’ils servent à montrer que le poète est un être à part.  

Dans ce poème Baudelaire fait une description péjorative des aveugles en effet nous pouvons remarquer un manque de compassion flagrant de la part du poète, dans les adjectifs qu’il emploie et dans sa manière de les nommer. En effet Baudelaire ne nomme jamais les aveugles, seul le titre nous indique ce que désigne le pronom « ils » et « les » dans les vers 1 « Contemple-les » et « ils sont vraiment affreux » dans le vers 6 « Comme s’ils regardaient au loin », le vers 9 « Ils traversent ainsi ». Le mot « aveugle » ne figure qu’une seule fois, c’est le dernier mot du dernier vers. Cela nous donne l’impression que Baudelaire cherche à éviter d’utiliser ce mot. Plus évident encore, le poète use d'adjectifs très péjoratifs pour sa description, il les décrit comme « affreux », « ridicules » et « terribles ». Il utilise également l’adverbe « vraiment » devenant « affreux » qui appuie la description violente que fait Baudelaire. C’est cette description qui nous choque en tant que lecteur car Baudelaire fait le choix de rester insensible au sort des aveugles, car il ne faut pas oublier que la cécité reste un handicap qu’il faut surmonter chaque jour et ce manque de compassion parait même cruel. En plus de faire l’usage des adjectifs que nous avons cité plus haut, pour appuyer la description péjorative qu’il fait, Baudelaire utilise également des comparaisons pour continuer sa description, cependant celles-ci restent provocantes.

Baudelaire compare dans un premier temps les « affreux aveugles » à des mannequins pour se moquer de leur démarche qui peut paraitre saccader et disloquer, très mécanique aussi, puisque leur démarche est hésitante puisqu’ils sont privés de la vue. Pour cela il utilise les mots « pareils » pour comparer à quel point les deux sont « ridicules ». Nous pouvons y voir une déshumanisation des aveugles, ce qui est davantage cruel puisque Baudelaire les compare à un objet, nous pourrions facilement les imaginer comme des pantins en bois désarticulé avec la description Du poète, ce qui est peu glorieux et prestigieux. Ensuite Baudelaire compare également les aveugles à des somnambules au vers 3 lorsqu’il dit « Terribles, singuliers comme les somnambules » qui témoignent du caractère inquiétant qu’ils suscitent chez le poète. Les deux comparaisons semblent montrer que la présence des aveugles est un spectacle horrible et qu’ils ne sont pas les bienvenues. Ce qui inquiète le poète pourrait être le regard des aveugles racleuses présences dont le poème est important et la vue ou plutôt sa perte est le centre de ce handicap.

Le champ lexical de la vue est très présent dans le poème. Ce dernier commence par le verbe « contempler », vers 4 il utilise « globes ténébreux », le second quatrain commence par « Leurs yeux », au vers 6 nous retrouvons le verbe « regarder » et au vers 9 « le noir illimité ».  Le fait d’utiliser l’expression « globe ténébreux » est associé aux ténèbres dont parle Baudelaire et cela à une connotation négative puisque c’est pour souligner le caractère « mort » des globes oculaire des aveugles. Les ténèbres signifient aussi l’inconnu et cela est également source d’angoisse. Ce qui est source d'inquiétudes est également le cotée indéterminable d’où se pose leur regard puisque « globe ténébreux » est associé à la négation « on ne sait où » dans le vers 4. Il y a également un côté mystérieux, le regard d’un aveugle semble regarder au loin, cependant cela reste là aussi une incertitude puisque le poète utilise les mots « Comme s’ils » au vers 6. Baudelaire semble dans l’incompréhension des aveugles car « le noir illimité » vers 9, s’ajoute au mystère. C’est cette incompréhension de Baudelaire et l’inquiétude que ce manque de connaissances suscite qui le pousse à brosser un portrait aussi cruel et dépréciatif des aveugles dans ce poème. Cependant nous comprenons que L’Aveugle est en réalité une image symbolique.

En réalité l’aveugle représente ici l’Homme dans sa généralité qui nous permet de comprendre autrement le poème. Le dernier vers « Je dis : Que cherchent-ils au Ciel tous ces aveugles ? » nous invitons à relire le poème puisqu’il nous aide à nous faire comprendre que l’aveugle à ici un sens symbolique. Le poème prend alors une tournure moins cruelle quoique tout aussi moqueuse. L’usage de pronom « au vers 7 lorsque le poème écrit « on ne les voit jamais » nous indique qu’il s’agit d’une généralité et non d’un seul être. Le deuxième quatrain nous indique que ces hommes gardent les yeux vers au ciel plutôt que de regarder au sol ce qui signifie que l’Homme malgré ses soucis, ses problèmes regardent vers le haut et la majuscule au mot « Ciel » montre qu’il y a une dimension sacrée et religieuse et donc spirituelle qui est associée à l’image de l’aveugle.

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