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Les Misérables

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Par   •  12 Mars 2014  •  4 429 Mots (18 Pages)  •  585 Vues

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Les Misérables

Publiée le 30 mars à Bruxelles par les Éditions Lacroix, Verboeckhoven et Cie, et le 3 avril de la même année à Paris).

Dans ce roman, un des plus emblématiques de la littérature française, Victor Hugo décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du XIXe siècle et s'attache plus particulièrement aux pas du bagnard Jean Valjean qui n'est pas sans rappeler le condamné à mort du Dernier Jour d'un condamné ou Claude Gueux. C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. L'auteur lui-même accorde une grande importance à ce roman et écrit en mars 1862, à son éditeur Lacroix : « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre2». Il a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma.

Genèse

Préoccupé par l'adéquation entre la justice sociale et la dignité humaine, Victor Hugo a déjà écrit en 1829 Le Dernier Jour d'un condamné, long monologue et réquisitoire contre la peine de mort. Il poursuit en 1834 avec Claude Gueux. En 1845, alors qu'il vient d'être fait Pair de France par le roi Louis-Philippe Ier, le peintre François-Auguste Biard fait constater le flagrant délit d’adultère de sa femme Léonie Briard avec le poète. Léonie est emprisonnée pendant deux mois dans la prison Saint-Lazare puis envoyée au couvent des Augustines. C'est cet événement qui, selon Sainte-Beuve, conduit Victor Hugo à se retirer chez lui3 et à entreprendre une grande fresque épique qu'il intitule d'abord Les Misères, dans laquelle le personnage principal se nomme Jean Tréjean.

Il interrompt sa tâche en février 1848, mais écrit à la même époque son Discours sur la misère (1849).

Durant son exil, après la rédaction des Contemplations (1856) et de La Légende des siècles (1859), il se remet à l'écriture des Misérables, à Guernesey en 1860. L'ouvrage est terminé et publié en 1862 par l'éditeur Lacroix.

Inspiration

Les Misérables est à la fois un roman d'inspiration réaliste, épique et romantique, un hymne à l'amour et un roman politique et social.

Roman réaliste4, Les Misérables décrit tout un univers de gens humbles. C'est une peinture très précise de la vie dans la France et le Paris pauvre au début du XIXe siècle. Son succès populaire tient au trait parfois chargé avec lequel sont peints les personnages du roman.

Roman épique, Les Misérables dépeint au moins trois grandes fresques : la bataille de Waterloo (qui représente pour l'auteur, la fin de l'épopée Napoléonienne, et le début de l'ère bourgeoise ; il s'aperçoit alors qu'il est républicain), l'émeute de Paris en juin 1832, la traversée des égouts de Paris par Jean Valjean. Mais le roman est aussi épique par la description des combats de l'âme : les combats de Jean Valjean entre le bien et le mal, son rachat jusqu'à son abnégation, le combat de Javert entre respect de la loi sociale et respect de la loi morale.

Les Misérables est aussi un hymne à l'amour : amour chrétien sans concession de Mgr Myriel qui, au début du roman, demande sa bénédiction au conventionnel G (sans doute l'abbé Grégoire5) ; amours déçues de Fantine et Éponine ; amour paternel de Jean Valjean pour Cosette ; amour partagé de Marius et Cosette. Mais c'est aussi une page de la littérature française dédiée à la patrie. Au moment où il écrit ce livre, Victor Hugo est en exil. Aidé depuis la France par des amis qu'il charge de vérifier si tel coin de rue existe, il retranscrit dans ce roman la vision des lieux qu'il a aimés et dont il garde la nostalgie6.

Mais la motivation principale de Victor Hugo est le plaidoyer social. « Si les infortunés et les infâmes se mêlent. […] De qui est-ce la faute ? » Selon Victor Hugo, c'est la faute de la misère, de l'indifférence et d'un système répressif sans pitié. Idéaliste, Victor Hugo est convaincu que l'instruction, l'accompagnement et le respect de l'individu sont les seules armes de la société qui peuvent empêcher l'infortuné de devenir infâme. Le roman engage une réflexion sur le problème du mal… Il se trouve que toute sa vie Hugo a été confronté à la peine de mort. Enfant, il a vu des corps pendus exhibés aux passants, plus tard, il a vu des exécutions à la guillotine. Un des thèmes du roman est donc « le crime de la loi ». Si l'œuvre montre comment les cœrcitions sociales et morales peuvent entraîner les hommes à leur déchéance si aucune solution de réédification n'est trouvée, c'est surtout un immense espoir en la générosité humaine dont Jean Valjean est l'archétype. Presque tous les autres personnages incarnent l'exploitation de l'homme par l'homme. L'exergue de Hugo est un appel à l'humanité pour qu'elle ne cesse d'œuvrer à des temps meilleurs :

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » — Victor Hugo, Hauteville-House, 1862.

Influences

Robert Laffont et Valentino Bompiani signalent dans Le Nouveau Dictionnaire des œuvres de tous les temps, la présence dans Les Misérables, de l'influence de Balzac (La Comédie humaine), d'Eugène Sue (Les Mystères de Paris) et des romans-feuilletons7.

L'intertextualité de l'œuvre de Balzac dans celle de Victor Hugo est en effet signalée par de nombreux analystes8,9. Victor Hugo fait explicitement allusion, à plusieurs reprises10, dans son roman à l'univers de Balzac qui fut un contemporain avec lequel les échanges furent nombreux11. On y reconnaît ainsi notamment celle du curé de village avec lequel monseigneur Myriel présente des points communs12. De même que la parenté entre Vautrin et Jean Valjean (le second étant l'envers positif

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