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Les Fourberies de Scapin

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Par   •  22 Avril 2014  •  Commentaire de texte  •  2 211 Mots (9 Pages)  •  4 554 Vues

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Les Fourberies de Scapin

Acteur, chef de troupe, metteur en scène et auteur, Jean-Baptiste Poquelin dit Molière est lors de la première représentation des Fourberies de Scapin en 1671, un auteur reconnu. Les succès s’enchaînent alors avec l’Avare (1668), Tartuffe (1665) qui se joue enfin librement en 1669, ou encore avec Le Bourgeois gentilhomme (1670). En ce qui concerne Les Fourberies de Scapin, chaleureusement accueillies dès le début par le journaliste Robinet, produisent cependant des recettes de plus en plus faibles. En effet, seulement dix-huit représentations auront lieu. Il faudra attendre la mort de l’auteur pour qu’enfin cette pièce soit justement reconnue, ni plus ni moins que cent quatre-vingt-dix-sept représentations seront faites entre 1643 et 1715. Son sort depuis, reste glorieux.

Nous allons donc nous intéresser ici en particulier à la scène VII de l’acte II. Une scène qui présente deux personnages : Géronte et Scapin. L’œuvre commence quand Octave apprend le retour de son père : Argante, qui veut le marier à la fille de son ami, le seigneur Géronte. Extrêmement inquiets, Octave et son serviteur Sylvestre, ne savent pas comment éviter les possibles réprimandes d’Argante. En effet, ce dernier ignore totalement que son fils a épousé secrètement Hyacinte, une pauvre jeune fille de famille inconnue. Scapin qui vient à leur secours, tente de convaincre Argante que son fils a été marié de force et conçoit une ruse pour tirer d’affaire Octave. Pendant ce temps, Géronte rencontre Argante et critique l’éducation de son fils. Ce dernier, lui retourne ses arguments en lui disant de vérifier ce que fait son fils Léandre, qui n’est guère mieux. Géronte interroge donc son fils, qui, jusqu’au nom de Scapin est sûr de lui. Se croyant trahit par Scapin, son humble serviteur, Léandre va essayer de le frapper. Octave s’interpose, Scapin avoue toutes sortes de méfaits, mais Léandre veut savoir ce que Scapin a dit à son père. Scapin affirme ne pas l’avoir vu. Léandre, qui a besoin d’argent pour garder son aimée, une jeune égyptienne, demande à son tour de l’aide à Scapin. C’est alors quand la fourberie de Scapin se met en place, en expliquant à Argante qu’il a vu le frère de la pauvre jeune fille mariée à son fils. Scapin tente de manipuler Argante avec l’aide de Sylvestre, déguisé en frère de la jeune fille pour lui faire peur, en réussissant à lui extorquer 200 pistoles. Le fourbe va maintenant s’en prendre au père de Léandre en lui apprenant alors, que pendant qu’il se promenait avec Léandre, ils ont été invités à bord d'un navire turc où une fois, éloignés du rivage, ils ont été fait prisonniers. Scapin est renvoyé pour ramener une rançon de cinq cents écus en échange de Léandre.

On va analyser cette scène en deux parties : dans un premier temps nous verrons en quoi cette scène joue sur les registres comiques. Puis, comment cette confrontation entre les deux personnages relève d’une fourberie extrêmement habile.

Tout au long de cette scène nous avons à faire à un auteur qui met en place toutes les ressources comiques nécessaires pour divertir son public. Tout d’abord, le comique de situation : après l’annonce de Scapin sur ce qui c’est passé, Géronte ne semble pas s’inquiéter du tout pour son fils, mais plutôt pour son argent : « Comment, diantre ! Cinq cents écus ? » (l 21 p117), « … M’assassiner de la façon ! » (l 3 p108) , laissant entendre que son affliction est due au paiement de la rançon et non pas à la situation critique de son fils. Géronte essaye par tous les moyens de ne pas payer, envoyer la justice, proposer une substitution infâme d’otages : « Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l’action d’un serviteur fidèle… Que tu ailles dire à ce Turc qu’il me renvoie mon fils, et que tu te mets à sa place… » (l 7-8 p109), ou encore avec la clef, qui permet d’accéder à une autre clef, qui permet d’accéder aux hardes qui sont dans la manne, pour les vendre et racheter son fils, même si elles non quasiment aucune valeur et que Géronte sait que cette transaction est impossible à faire en deux heures : « Eh ! Monsieur, rêvez-vous ? Je n’aurais pas cent francs de tout ce que vous dites » (l 5-6 p112). Il se résiste ainsi à livrer une somme qui sauverait définitivement la vie de son fils. Quand finalement Géronte semble accéder à donner son argent, il redemande maintes fois quelle somme doit-il payer : « N’est ce pas quatre cents écus que tu dis ? … Non, cinq cents écus » (l 6-7 p113) et essaye de brouiller Scapin jusqu’au dernier instant, quand il l’accuse de garder l’argent pour lui : « Où est donc cet argent ?... ne te l’ai-je pas donné… ah c’est la douleur qui me trouble l’esprit ! ». Quand Scapin fait appel à l’amour filial, Géronte revient avec des considérations financières : « Cinq cents écus ! » ( l 8 p113), ou encore en essayant de nier l’affaire en répétant incessamment l’expression : « Mais que diable allait-il faire à cette galère ? » (l 9 p112), expression qui a d’ailleurs rentré depuis, dans le catalogue de proverbes de la langue française !

Le Comique de répétition est aussi bien présent, renforçant l’image d’un personnage affolé par la situation : « Cinq cents écus ? », « Mais que diantre allait-il faire à cette galère ? »… Des répétitions qui rappellent le personnage d’Harpagon dans l’Avare, et son célèbre « sans dot ». Désespéré par le poids de la somme d’argent qu’il a payer, Géronte déclame tout un champ lexical de la violence et du désespoir : « voleur », « douleur », « venger », « infâme », « maudite », « homme sans foie », « traître », « pendard »… On voit un personnage furieux et indigné : « Croit-il le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ? » (l 10-11 p110), « Sait-il bien ce que c’est que cinq cents écus ? » (l 7 p110). Entêté à ne pas livrer la rançon, et autour de ce comique de répétition, nous retrouvons des procédés qui

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