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Les Colchiques de Guillaume Apollinaire

Commentaire d'oeuvre : Les Colchiques de Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Juin 2013  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 094 Mots (5 Pages)  •  1 046 Vues

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 sur Apollinaire : voir la présentation faite en introduction de la lecture analytique du début de

« Zone ». Rappeler qu’Alcools, recueil paru en 1913, rassemble des poèmes écrits entre 1898 et

1912.

 « Les Colchiques », comme les « Rhénanes » et « La Chanson du mal-aimé » par exemple, est un

poème inspiré par le souvenir douloureux d’Annie Playden, jeune gouvernante anglaise dont

Apollinaire tombe éperdument amoureux dès sa rencontre en 1901 mais qui le repoussera.

 Le titre place d’emblée le poème sous le signe de l’automne - motif récurrent du recueil -, une

saison au charme ambigu, à la fois saison de mort et de beauté (cf. « Automne malade »), à

l’image du poème tout entier.

 Projet de lecture retenu : En quoi ce poème est-il ambigu ?

I.UN POEME QUI REPOSE SUR UN MOTIF AMBIGU : CELUI DE LA FEMME FLEUR

* Commencer par rappeler que la femme fleur est un motif traditionnel de la poésie amoureuse. Cf.

la comparaison de la femme aimée avec la rose chez Ronsard, symbole du caractère éphémère de la

jeunesse (et plus largement de la fragilité de la vie humaine), du bonheur et de la beauté féminine.

* Ici, la fleur évoquée par Apollinaire est celle du colchique, une plante d’automne vénéneuse à

fleurs violettes qui tire son nom de sa provenance mythique, la Colchide, pays de Médée, la magicienne

empoisonneuse et infanticide, héroïne de tragédies (Euripide, Sénèque, Anouilh…). Une fleur au charme

noir, donc, qui renvoie ici à celui de la femme aimée. Le poème est en effet construit sur une analogie entre

les colchiques et les yeux de la femme, tour à tour comparant et comparé. L’image, réversible tout au long

du texte, est fondée sur la couleur et l’empoisonnement :

- « Le colchique couleur de cerne et de lilas » v.4 : les yeux, auxquels renvoie le nom « cerne », sont

ici le comparant et la fleur – comparée elle-même à la fleur du lilas pour sa couleur – le comparé.

Noter que le mot « cerne », cercle bleuâtre autour des yeux, annonce la comparaison du v.5 : « tes yeux

sont comme cette fleur-là ». La fleur est ici le comparant et les yeux le comparé.

- V. 10-11 « les colchiques […] sont couleur de tes paupières » : les yeux redeviennent le comparant.

- V. 12 : le mouvement des paupières est comparé aux « fleurs [qui] battent au vent dément » : les

fleurs sont le comparant et les yeux le comparé.

- Enfin, entre les vers 2-3 et 7, un double parallèle – souligné par la répétition du même groupe

verbal dont les sujets sont différents : « Les vaches […] / Lentement s’empoisonnent », « Et ma vie pour tes

yeux lentement s’empoisonne » - s’établit entre d’une part le poète (« ma vie ») et les vaches et d’autre

part entre les yeux et les colchiques : les yeux de la femme empoisonnent celui qui subit leur charme (le

poète) comme les colchiques empoisonnent les vaches.

* Ce relevé appelle deux remarques :

- la réversibilité de l’image (càd le fait que la fleur et les yeux soient alternativement le comparé et

le comparant) traduit le vertige de l’empoisonnement dont est saisi le poète, victime des yeux de la femme

aimée comme d’un sortilège.

- à l’image des colchiques, la figure féminine qui se dessine ici –

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