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Les Bonnes - Jean GENET - LA2

Dissertation : Les Bonnes - Jean GENET - LA2. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2016  •  Dissertation  •  982 Mots (4 Pages)  •  1 534 Vues

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Ce texte est un extrait de l’œuvre ‘’Les Bonnes’’ rédigé par Jean Genet en 1947. Dans

cette pièce de théâtre, l’auteur dénonce la condition des domestiques, constamment réduits à leur

médiocre condition sociale, et voués à subir de lourdes humiliations de la part de leurs maîtres.

Comment la mise en scène des deux personnages traduit-elle ce rapport d’oppression qui règne à

travers le pouvoir hiérarchique ?

Le portrait caricatural des servantes montre la suprématie du dominant sur l’opprimé, mais la

mise en abyme du jeu théâtral permet de dénoncer les inégalités entre les classes sociales.

Claire joue le rôle de la maîtresse qui dégrade continuellement la personnalité de la

servante Solange en employant des termes déshumanisants à son égard. Cette déchéance

perpétuelle, dont les insultes sont réitérées en crescendo, tend à dévaloriser la gouvernante à

travers le champ lexical de la dépravation ‘’haine’’, ‘’crachats’’, ‘’odieuse’’, ‘’vile’’.

L’évocation péjorative de cette classe sociale est omniprésente. Les domestiques sont considérés

comme des parasites ou des espions en rentrant dans l’intimité des maîtres ‘’nos chambres’’,

‘’nos corridors’’,’’nous corrompt’’. Claire utilise des termes relatifs aux animaux ‘’vos gueules

d’épouvante ‘’, ‘’vos corps pour porter nos défroques’’, et tend à déshumaniser de manière

violente les servantes en les réduisant à des êtres bestiaux. Le champ lexical de la laideur ‘’

plissés’’, ‘’démodés’’, ‘’défroqués’’ met en évidence le dégoût des domestiques qui se retrouvent

souillés dans leur description abjecte.

L’image hautaine de la maîtresse qui impose un portrait dérisoire de sa gouvernante illustre la

grossièreté caricaturale de ces préjugés infondés. Les répliques haineuses ‘’exhalation’’ ‘’vomis’’

‘’hais’’ ‘’fétide’’ illustrent la répugnance à l’égard des domestiques qui sont traités comme des

objets et sont assimilés à des déchets. Cette catégorie sociale est souvent qualifiée d’ordure par

Claire qui déverse toute sa haine envers ce genre d’espèce animale. La maîtresse s’appuie sur des

critiques émotionnelles par ses paroles blessantes infligées à son esclave. Le déversement de

haine atteint son paroxysme lorsqu’elle perd ses moyens, et ne trouve plus de qualificatif pour

décrire son écoeurement de cette classe sociale. Cette aversion est mise en évidence par l’emploi

des trois points de suspension, qui montre que Claire s’emmêle les pinceaux de par la virulence

de ses propos.

Cependant, malgré l’énumération de tous les maux provoqués par les domestiques, Claire établit

un certain lien avec son interlocutrice, qui peut prêter à confusion. Les termes se référant à une

relation amoureuse ‘’chanter ma beauté’’, ‘’nous pénètre’’, ‘’nous entre par la bouche’’ peuvent

induire le spectateur en erreur. La maîtresse donne l’impression de jouir de sa supériorité, et

n’hésite pas à évoquer des propos troublants qui laissent croire à une grosse dispute de couple.

Cette élocution ambigue suscite la curiosité, elle laisse penser au spectateur que Claire vient de

vivre une déception amoureuse qui la rend si venimeuse à l’égard de sa bien-aimée.

Les propos affligeants et déshumanisants vis-à-vis des personnes vulnérables est

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