Lecture Analytique L'incipit De L'étranger De Camus

L’ETRANGER DE CAMUS : INCIPIT, 1ère partie Chap.1

PRESENTER L’AUTEUR ET SES OEUVRES

En premier lieu, je vais vous présenter Albert Camus.

Albert Camus est un écrivain Français du 20ème siècle connu pour la diversité de son œuvre littéraire - des romans, des pièces de théâtres et des essais -, mais également connu pour ses engagements journalistiques.

ll est né à Alger dans un milieu modeste en 1913. Il fait des études de philosophie et devient journaliste et écrivain. Il n’a pas participé à la guerre en tant que combattant, mais son métier de journaliste et son départ pour la France lui ont permis d’y participer indirectement (en 1943, il rejoint un réseau de résistances et deviendra rédacteur en chef du journal Combat).

L’œuvre de Camus se caractérise par 2 thèmes principaux :

- Thème de l’absurde (1942 : essai= Le mythe de Sisyphe , roman= L’étranger) : prise de conscience de l‘absurdité de la condition humaine

- Thème de la révolte (1947= La peste , roman ; 1951= L’homme révolté, essai philosophique)

Camus a un écho considérable dans le monde entier avec L’étranger, Le mythe de Sisyphe, La peste.

En 1957, il obtient le prix Nobel de littérature. Il décède en 1960 des suites d’un accident de voiture en France.

PRESENTER L’OEUVRE, SITUER ET PRESENTER L’EXTRAIT

En ce qui concerne L’étranger, cet œuvre a été rédigé en 1942 et fait partie du cycle de l’absurde, notion que Camus défini dans son essai « Le mythe de Sisyphe ». Il présente un homme Meursault, que des circonstances extérieures vont amener à commettre le meurtre d’un arabe, sans prendre conscience de son acte irréversible, et qui assiste, indifférent, à sa condamnation à mort..

L’extrait considéré est un incipit, c’est-à-dire le début du roman. Nous découvrons un homme qui s’appelle Meursault, son prénom ne nous ai pas donné.

PROBLEMATIQUE, ANNONCE DU PLAN:

Pour répondre à la problématique En quoi la tradition romanesque est-elle malmenée ?, je m’appuierai sur 2 axes de lecture.

- Tout d’abord un récit qui malmène le lecteur qui malmène le lecteur : un incipit qui bouleverse les conventions

- Puis nous nous attacherons à l’étude de Meursault, un héros étrange : un personnage romanesque très énigmatique

Je vais maintenant procéder à la lecture de l’extrait

Je vais maintenant faire l’étude du 1er axe

I ) Un récit qui malmène le lecteur : un incipit qui bouleverse les conventions

• Focalisation interne= je

• Indicateur temporel= aujourd’hui, hier, demain, après-midi

• Passé composé : j’ai reçu

• Présent : cela ne veut rien dire

• Présent d’énonciation 1ère phrase : aujourd’hui maman est morte

• Asyndète (absence de lien logique)

• Termes affectifs= Maman, petit vieux, yeux clairs

• Indicateurs spatiaux= Marengo, Alger

• Substantif (nom)= patron, directeur

• Expansion du nom (adjectif)= la concierge, ce militaire

I.1 L’apparence d’un journal intime (J.I)

- Il importe tout d’abord de souligner l’omniprésence du pronom à la 1ère personne du singulier 'je" qui donne l’illusion du J.I, illusion car malgré le « je » intime, on n’accède jamais à l’intimité et aux pensées profondes du narrateur.

- Dans la tradition romanesque, le récit se fait généralement au passé =temps de récit= passé simple/passé composé), hors ici c’est le présent qui l’emporte.

- Les temps utilisés sont le présent, passé composé, et le futur. = temps de discours

- Les indicateurs temporels nous place dans le présent. (aujourd’hui, dans l’après-midi, demain)

- On est dans un journal intime au présent sans aucune trace d’émotion alors que les événements sont graves (décès de la mère).

- Pas de date, pas de lieu comme on peut l’avoir dans un J.I qui est toujours daté au moment de l’écriture

- Style simple: le discours n'est pas très élaboré, à peine construit

- Le lecteur pénètre dans une réalité dont les évènements sont relatés très simplement à l'aide d'une construction grammaticale basique (SVC). Nous pénétrons la réalité sans pouvoir mettre en cause la véracité des faits.

- Les actions semblent mécanisées ainsi que le suggèrent les asyndètes (absence ou suppression des mots à liaisons dans une phrase) qui donnent une impression inhabituelle. Nous sortons des codes traditionnels du roman.

o « L’asile est à deux kilomètres du village. J’ai fait le chemin à pied. J’ai voulu voir maman tout de suite ».

I.2 Un cadre temporel déroutant

- Le lecteur est malmené : pas de notion de temps, flou temporel, incertitude (on ne sait pas la date exact du décès, comment ne pas connaître la date du décès de sa mère ?)

- On passe du décès, au voyage, au repas chez Céleste, à la sieste

- Le narrateur relate des événements sans importance, incapable de faire le tri, le choix dans les événements, tout est sur le même plan : décès, cravate, restaurant,…

- Le narrateur n’est pas capable de se projeter dans un passé ou futur lointain

I.3 Un récit sans description

- Normalement, l’incipit décrit un lieu, des personnages mais dans l’étranger : pas de portrait du personnage, ni description physique ou morale, on sait juste qu’il s’appelle « meursault", pas de prénom

- La focalisation

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