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Lecture analytique: extrait du fragment 185 « Disproportion de l’Homme » Pensées de Blaise Pascal

Fiche de lecture : Lecture analytique: extrait du fragment 185 « Disproportion de l’Homme » Pensées de Blaise Pascal. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2015  •  Fiche de lecture  •  2 903 Mots (12 Pages)  •  4 824 Vues

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LECTURE ANALYTIQUE N°6

Extrait du fragment 185 « Disproportion de l’Homme »

Pensées 1670

Blaise Pascal

INTRODUCTION

L’œuvre Les Pensées, constituée de notes et fragments publiés à titre posthume en 1670, était destinée à la grande Apologie de la religion chrétienne à laquelle Pascal se consacra pendant les dernières années de sa vie. Dans cet extrait, l’objectif de ce célèbre auteur classique du 17ème était de ramener les incroyants à la religion en humiliant la raison de l’Homme et en effrayant son imagination.

Illusion et vertige appartiennent aux thèmes baroques, et les écrivains de l’époque n’ont pas cessé d’être fascinés par la ressemblance entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Pascal, dont la carrière scientifique était des plus brillantes, avant qu’il ne se détourne de ces intérêts profanes pour se consacrer à l’apologie de la religion chrétienne, a connu les travaux de Galilée (fin du géocentrisme au profit de l’héliocentrisme) ou ceux qui ont permis la mise au point du microscope. Il reprend donc ces notions d’infiniment grand et d’infiniment petit, mais dans une vision globale destinée à appuyer la thèse centrale de son œuvre : grandeur et misère de l’homme dans Dieu.

Annonce problématique:

Annonce plan:

I- la représentation vertigineuse des deux infinis

a- L’homme tendu entre deux univers

b- L’homme et l’infiniment grand

c- L’homme et l »infiniment petit

II- En quoi consiste la force de persuasion de ce texte ?

a- Une invitation familière

b- Dramatiser pour persuader

c- Une signification divine

Problématiques possibles:

* Quel rapport Pascal instaure-t-il entre l’homme et l’univers ?

*

DÉVELOPPEMENT

I-représentation vertigineuse des deux infinis

L’homme tendu entre deux univers/ l'importance du mouvement

Il s’agit bien de suggérer le tourbillon, la spirale vers le bas, et par là de faire naître le vertige chez le lecteur. Ainsi les expressions « sans fin et sans repos », l.34 « un abime nouveau », l.28, disent clairement ce mouvement de chute incessante, tandis que la longueur des phrases le mime nettement.

De très nombreuses répétitions (outre les épanadiploses dont on a déjà parlé) concourent à donner l’illusion du mouvement : ainsi le terme « petitesse» est employé 3 fois (l.21, 27,35) et l’adjectif « petits » se retrouve à la ligne 22.
De même, la fréquence des hyperboles appuie cette impression de vertige :

« les choses les plus délicates » (superlatif)
« incomparablement plus petites » (adverbe lourdement insistant)
« raccourci d’atome » (atome, originellement la plus petite partie de la matière)
« une infinité d’univers » (redoublement de deux infinis).

De même nous pouvons remarquer que Le texte est construit sur deux grands mouvements.

De l.1 à l.19, l’homme est décrit dans l’infiniment grand. Cette partie se termine par une question.

De l.25 à l.43, l’homme est décrit dans l’infiniment petit. Là encore, cette partie se termine par une question.

Les deux derniers paragraphes constituent la 3ème partie du texte, c’est la synthèse.

Pascal dans son texte nous montre une position déséquilibrée et vertigineuse entre les deux univers.

B L’homme et l’infiniment grand

Tout d’abord, Pascal décrit l’homme dans l’infiniment grand.

Nous pouvons remarquer que la première partie suit comme un mouvement d’élargissement progressif.

Ce mouvement d’élargissement est construit grâce à des éléments montrant l’étroitesse « nous n’enfantons que des atomes » et montrant l’ampleur également. Plusieurs termes désignent le gigantesque, ces termes suivent un ordre croissant : nature entière < terre < tour du soleil < astres < l’univers.

Nous pouvons donc dire que Pascal nous représente d’abord ce que l’homme voit, puis ce que l’homme imagine, il y a donc un mouvement d’amplification.

Le fait de prendre l’homme comme point de référence (que l’Homme contemple…) souligne la petitesse de celui-ci par rapport au Cosmos. Les lignes 20 à 24 permettent de comprendre la disproportion de l’homme.

Pascal invite l’homme à se juger, à se considérer par rapport à cet immense univers. La question de la ligne 24 permet de montrer à l’homme que sa place est réduite dans l’univers.

C’est ainsi qu’il amorce dans son texte un mouvement de rétrécissement avec l’infiniment petit.

c- L’homme et l’infiniment petit

Pascal emploie les mêmes termes que pour l’infiniment grand mais en les appliquant au plus petit. Le fait de les utiliser dans un mouvement inverse a pour but de créer un effet déséquilibrant.

Le rétrécissement progressif s’observe avec la construction des phrases, il y a des énumérations.

Tout d’abord, on part du ciron, un petit acarien parasite du fromage qui est décomposé jusqu’à ne plus être sécable. On peut observer ici une gradation des groupes nominaux : « des jambes avec des jointures » ; « des veines dans ses jambes ».

Pascal sollicite l’imagination du lecteur en lui faisant concevoir un autre univers dans le ciron lui-même.

Il va installer quelque chose de très grand dans le minuscule, un mouvement de démultiplication énumère des éléments dans une démarche ressemblant à celle de l’infiniment grand.

De même que dans le paragraphe sur l’infiniment grand, Pascal conclut de manière interrogative l.40 à 43. Il fait relativiser l’Homme sur sa position dans l’univers. Mais cette fois-ci Pascal donne une réponse : l'homme fait figure de colosse par rapport à l'infiniment petit, il le nomme d’un tout à l’égard du néant.

Pascal nous a promené d’un univers à un autre dans le but de perturber le lecteur et de l’amener à la question suivante : quelle est la place de l’Homme dans l’infini ?

II- En quoi consiste la force de persuasion de ce texte ?

a)-Une invitation familière

Pascal ne se contente pas de parler à la raison. Il va faire un discours qui s’adresse au cœur et à la raison. Il met toute sa force à susciter une émotion, il ne présente pas une réflexion abstraite.

Pascal utilise différents moyens de persuasion.

Il invite les hommes de manière très pressante et avec insistance, nous pouvons en effet le remarquer grâce au subjonctif ayant une valeur d’ordre « que l’homme contemple » l.1 « qu’il s’étonne » l.9. Mais en même temps, pour adoucir ces injonctions au subjonctif, mais aussi pour créer un impression d’accompagnement familier, il utilise la première personne du pluriel « notre » ; « nous ». Celui qui parle est donc également concerné, ce qui rassure le lecteur.

 

b)-Dramatiser pour persuader

Pascal afin de convaincre le lecteur va dramatiser en exagérant. Également, il va présenter l’univers telle une visite guidée afin de capter l’entière attention du lecteur.

Pascal utilise un lexique glorifiant  « pleine de majesté » ; « éclatante lumière » afin de capter l’attention du lecteur.

L’auteur afin de bouleverser le lecteur et de le perturber utilise de nombreux procédés variés.

Il dramatise notamment en utilisant de nombreuses questions parfois rhétoriques dont il n’y a pas forcément de réponses.

Il fait également appel à l’imagination et à l’émotion. Pour cela, il crée un parallèle : « Mais si notre vue s’arrête là, que l’imagination passe outre ».

Le lexique utilisé est rempli de contraste=antithèses:

« Partout » # « nul part » « centre » # « circonférence »

Des énumérations et images frappantes telles le soleil comparé à une « lampe éclatante » amplifie le discours de Pascal ce qui permet une dramatisation encore plus élevée.

Le discours dramatisé est également utilisé pour susciter l’angoisse chez le lecteur.

Les expressions comme "infiniment éloigné", "invinciblement cachés", "secret pénétrable", "également incapable" avec la récurrence du préfixe négatif "in" et la force hyperbolique des verbes sont là pour créer l'angoisse, la peur.

c)- Une signification divine

Le but de Pascal est aussi de chercher aussi une signification divine comme nous le montre les lignes 18 et 19. Il essaye de nous faire comprendre que le déséquilibre de l’homme dans le monde est la preuve de la toute puissance des dieux.

NE SAIS PAS OU LA METTRE (L’auteur veut également que l’homme abandonne la présomption : l.47-l.48.)

Pascal veut susciter l’effroi religieux en montrant que l’homme est perdu dans un univers infini et que seule la foi peut le sauver. Il secoue la quiétude de l’homme en lui montrant que seul dieu peut répondre à tous ses questionnements et le pousse ainsi à chercher un réconfort en Dieu.

CONCLUSION

Pour conclure, nous avons ici un texte puissant où la logique est renforcée par l’émotion.

Pascal fait ainsi une démonstration convainquant dans le but de plaire à son lecteur mais sa rhétorique consiste aussi à utiliser tous les moyens de la persuasion dLECTURE ANALYTIQUE N°6

Extrait du fragment 185 « Disproportion de l’Homme »

Pensées 1670

Blaise Pascal

INTRODUCTION

L’œuvre Les Pensées, constituée de notes et fragments publiés à titre posthume en 1670, était destinée à la grande Apologie de la religion chrétienne à laquelle Pascal se consacra pendant les dernières années de sa vie. Dans cet extrait, l’objectif de ce célèbre auteur classique du 17ème était de ramener les incroyants à la religion en humiliant la raison de l’Homme et en effrayant son imagination.

Illusion et vertige appartiennent aux thèmes baroques, et les écrivains de l’époque n’ont pas cessé d’être fascinés par la ressemblance entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Pascal, dont la carrière scientifique était des plus brillantes, avant qu’il ne se détourne de ces intérêts profanes pour se consacrer à l’apologie de la religion chrétienne, a connu les travaux de Galilée (fin du géocentrisme au profit de l’héliocentrisme) ou ceux qui ont permis la mise au point du microscope. Il reprend donc ces notions d’infiniment grand et d’infiniment petit, mais dans une vision globale destinée à appuyer la thèse centrale de son œuvre : grandeur et misère de l’homme dans Dieu.

Annonce problématique:

Annonce plan:

I- la représentation vertigineuse des deux infinis

a- L’homme tendu entre deux univers

b- L’homme et l’infiniment grand

c- L’homme et l »infiniment petit

II- En quoi consiste la force de persuasion de ce texte ?

a- Une invitation familière

b- Dramatiser pour persuader

c- Une signification divine

Problématiques possibles:

* Quel rapport Pascal instaure-t-il entre l’homme et l’univers ?

*

DÉVELOPPEMENT

I-représentation vertigineuse des deux infinis

L’homme tendu entre deux univers/ l'importance du mouvement

Il s’agit bien de suggérer le tourbillon, la spirale vers le bas, et par là de faire naître le vertige chez le lecteur. Ainsi les expressions « sans fin et sans repos », l.34 « un abime nouveau », l.28, disent clairement ce mouvement de chute incessante, tandis que la longueur des phrases le mime nettement.

De très nombreuses répétitions (outre les épanadiploses dont on a déjà parlé) concourent à donner l’illusion du mouvement : ainsi le terme « petitesse» est employé 3 fois (l.21, 27,35) et l’adjectif « petits » se retrouve à la ligne 22.
De même, la fréquence des hyperboles appuie cette impression de vertige :

« les choses les plus délicates » (superlatif)
« incomparablement plus petites » (adverbe lourdement insistant)
« raccourci d’atome » (atome, originellement la plus petite partie de la matière)
« une infinité d’univers » (redoublement de deux infinis).

De même nous pouvons remarquer que Le texte est construit sur deux grands mouvements.

De l.1 à l.19, l’homme est décrit dans l’infiniment grand. Cette partie se termine par une question.

De l.25 à l.43, l’homme est décrit dans l’infiniment petit. Là encore, cette partie se termine par une question.

Les deux derniers paragraphes constituent la 3ème partie du texte, c’est la synthèse.

Pascal dans son texte nous montre une position déséquilibrée et vertigineuse entre les deux univers.

B L’homme et l’infiniment grand

Tout d’abord, Pascal décrit l’homme dans l’infiniment grand.

Nous pouvons remarquer que la première partie suit comme un mouvement d’élargissement progressif.

Ce mouvement d’élargissement est construit grâce à des éléments montrant l’étroitesse « nous n’enfantons que des atomes » et montrant l’ampleur également. Plusieurs termes désignent le gigantesque, ces termes suivent un ordre croissant : nature entière < terre < tour du soleil < astres < l’univers.

Nous pouvons donc dire que Pascal nous représente d’abord ce que l’homme voit, puis ce que l’homme imagine, il y a donc un mouvement d’amplification.

Le fait de prendre l’homme comme point de référence (que l’Homme contemple…) souligne la petitesse de celui-ci par rapport au Cosmos. Les lignes 20 à 24 permettent de comprendre la disproportion de l’homme.

Pascal invite l’homme à se juger, à se considérer par rapport à cet immense univers. La question de la ligne 24 permet de montrer à l’homme que sa place est réduite dans l’univers.

C’est ainsi qu’il amorce dans son texte un mouvement de rétrécissement avec l’infiniment petit.

c- L’homme et l’infiniment petit

Pascal emploie les mêmes termes que pour l’infiniment grand mais en les appliquant au plus petit. Le fait de les utiliser dans un mouvement inverse a pour but de créer un effet déséquilibrant.

Le rétrécissement progressif s’observe avec la construction des phrases, il y a des énumérations.

Tout d’abord, on part du ciron, un petit acarien parasite du fromage qui est décomposé jusqu’à ne plus être sécable. On peut observer ici une gradation des groupes nominaux : « des jambes avec des jointures » ; « des veines dans ses jambes ».

Pascal sollicite l’imagination du lecteur en lui faisant concevoir un autre univers dans le ciron lui-même.

Il va installer quelque chose de très grand dans le minuscule, un mouvement de démultiplication énumère des éléments dans une démarche ressemblant à celle de l’infiniment grand.

De même que dans le paragraphe sur l’infiniment grand, Pascal conclut de manière interrogative l.40 à 43. Il fait relativiser l’Homme sur sa position dans l’univers. Mais cette fois-ci Pascal donne une réponse : l'homme fait figure de colosse par rapport à l'infiniment petit, il le nomme d’un tout à l’égard du néant.

Pascal nous a promené d’un univers à un autre dans le but de perturber le lecteur et de l’amener à la question suivante : quelle est la place de l’Homme dans l’infini ?

II- En quoi consiste la force de persuasion de ce texte ?

a)-Une invitation familière

Pascal ne se contente pas de parler à la raison. Il va faire un discours qui s’adresse au cœur et à la raison. Il met toute sa force à susciter une émotion, il ne présente pas une réflexion abstraite.

Pascal utilise différents moyens de persuasion.

Il invite les hommes de manière très pressante et avec insistance, nous pouvons en effet le remarquer grâce au subjonctif ayant une valeur d’ordre « que l’homme contemple » l.1 « qu’il s’étonne » l.9. Mais en même temps, pour adoucir ces injonctions au subjonctif, mais aussi pour créer un impression d’accompagnement familier, il utilise la première personne du pluriel « notre » ; « nous ». Celui qui parle est donc également concerné, ce qui rassure le lecteur.

 

b)-Dramatiser pour persuader

Pascal afin de convaincre le lecteur va dramatiser en exagérant. Également, il va présenter l’univers telle une visite guidée afin de capter l’entière attention du lecteur.

Pascal utilise un lexique glorifiant  « pleine de majesté » ; « éclatante lumière » afin de capter l’attention du lecteur.

L’auteur afin de bouleverser le lecteur et de le perturber utilise de nombreux procédés variés.

Il dramatise notamment en utilisant de nombreuses questions parfois rhétoriques dont il n’y a pas forcément de réponses.

Il fait également appel à l’imagination et à l’émotion. Pour cela, il crée un parallèle : « Mais si notre vue s’arrête là, que l’imagination passe outre ».

Le lexique utilisé est rempli de contraste=antithèses:

« Partout » # « nul part » « centre » # « circonférence »

Des énumérations et images frappantes telles le soleil comparé à une « lampe éclatante » amplifie le discours de Pascal ce qui permet une dramatisation encore plus élevée.

Le discours dramatisé est également utilisé pour susciter l’angoisse chez le lecteur.

Les expressions comme "infiniment éloigné", "invinciblement cachés", "secret pénétrable", "également incapable" avec la récurrence du préfixe négatif "in" et la force hyperbolique des verbes sont là pour créer l'angoisse, la peur.

c)- Une signification divine

Le but de Pascal est aussi de chercher aussi une signification divine comme nous le montre les lignes 18 et 19. Il essaye de nous faire comprendre que le déséquilibre de l’homme dans le monde est la preuve de la toute puissance des dieux.

NE SAIS PAS OU LA METTRE (L’auteur veut également que l’homme abandonne la présomption : l.47-l.48.)

Pascal veut susciter l’effroi religieux en montrant que l’homme est perdu dans un univers infini et que seule la foi peut le sauver. Il secoue la quiétude de l’homme en lui montrant que seul dieu peut répondre à tous ses questionnements et le pousse ainsi à chercher un réconfort en Dieu.

CONCLUSION

Pour conclure, nous avons ici un texte puissant où la logique est renforcée par l’émotion.

Pascal fait ainsi une démonstration convainquant dans le but de plaire à son lecteur mais sa rhétorique consiste aussi à utiliser tous les moyens de la persuasion dans le but de ramener les Hommes à Dieu.

Pascal était un grand lecteur de Montaigne qui lui aussi a rendu l’homme perdu sans la foi dans son œuvre l’apologie de Raimond Sebond. Pascal s’est beaucoup inspiré de Montaigne dans son œuvre.ans le but de ramener les Hommes à Dieu.

Pascal était un grand lecteur de Montaigne qui lui aussi a rendu l’homme perdu sans la foi dans son œuvre l’apologie de Raimond Sebond. Pascal s’est beaucoup inspiré de Montaigne dans son œuvre.

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