Lecture Analytique La Lyre Du Sieur Tristan De Tristan L'Hermite
Dissertation : Lecture Analytique La Lyre Du Sieur Tristan De Tristan L'Hermite. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar • 9 Novembre 2014 • 712 Mots (3 Pages) • 4 615 Vues
Lecture annalytique
La lyre du Sieur Tristan; "Orphée" 1641 – Tristan L'Hermite
1641 → époque baroque
baroque : mouvement architectural, musical - art de l’instabilité, du mouvement, de l'inconstance
Autres poètes baroque :
Saint Amant (Rouen)
Théophile De Viau
TITRE : Tristan se compare à Orphée
Écriture par expansion : développer par rapport au texte source
QUATRAIN :
trois alexandrins
un hexasyllabe ( ½ alexandrin )
Stance : type de strophe qui utilise deux types de mètre et dont l'accumulation donne une parole lyrique / succession de ces quatrain qui donne un lyrisme au discours d'Orphée
Comparaison avec le texte d'Ovide
des éléments de fidélité MAIS
passe les étapes pour arriver aux enfers (ne parle pas de Cerbère / Proserpine )
développe la mort d'Eurydice
insistance sur les éléments (feu, eau) et les métamorphoses
insistance sur le fait qu'Eurydice passe de vie à trépas
→ Idée plus étonnante : Orphée rassure Hadès/Pluton sur ses intentions, fait comme si il était une menace (tout au long du premier quatrain) « Je ne suis pas venu dessus ces rives sombres pour enlever ton Sceptre et me faire Empereur » → ne vient pas prendre sa place (Sceptre pour désigner le pouvoir = métonymie)
=> le poète affirme sa puissance
& lui rappelle sa position (seulement le premier vers du premier quatrain) : « Monarque redouté qui règne sur les Ombres » → périphrase pour Hadès (pour le flatter, mettre en valeur son titre, sa valeur)
=> Courte CAPTATIO BENEVOLENTIAE (se « débarrasse » de cette étape obligatoire)
La force d'Orphée : le chant lyrique pouvant faire de lui un adversaire de Pluton
→ d'où la nécessité de le rassurer
L'Orphée de Tristan L'Hermite chante plus, pour insister sur le fait que Orphée = un poète lyrique / un chanteur
pas d'explications concernant la catabase (descente aux enfers) → presque facile
« langueurs mortelles » : grandes douleurs
le registre lyrique se double de pathétique
→ plus lyrique (discours d'Orphée beaucoup plus long) et moins narratif que les textes d'Ovide et de Ronsard
Pathétique : → Quand on a de la compassion (due au pathétisme) on partage la souffrance
Orphée essaie de susciter la pitié / compassion (Pathos → Pathétique) chez Pluton pour récupérer Eurydice
Différences fondamentales :
Orphée rassure Pluton
Orphée est plus lyrique (poème moins narratif)
Troisième strophe :
« je n'ai point d'autres armes […] un Amant affligé. » : je n'ai pour arme que ma plainte
« pieu dessein » : projet croyant
→ sa démarche est religieuse / son amour est sacré
énumération des émotions d'Orphée : ne vient qu'avec ses sentiments
→ son sentiment de perte ne peut uniquement se manifester que par « les gémissements, les soupirs et les larmes »
« Avec tous les ennuis » : terme très fort au XVII ème (ennui)
« Un Amant » : homme amoureux au XVII ème
→ « A » exprimant le vrai amour d'Orphée pour Eurydice
Quatrième strophe :
« Aussi » : il pleure Eurydice / Cause – Conséquence
plaidoirie → argumentation orale
> ici uniquement dans le but de récupérer Eurydice = c'est l'objet du discours
« fidèle » : allusion à la promesse de mariage
« la Parque » : femme qui coupe le fil de la vie = la mort
« chastes » → vrai : il n'était mariés que depuis une heure
« En la fleur de ses jours. » : avant qu'elle n'ai atteint la maturité
Cinquième strophe :
« O dieux » : Pluton + Proserpine
« Hyménée » : dieu du mariage
« Au lieu d'entrer dans le lit, ce Chef-d’œuvre si beau entra dans le tombeau ! »
Au lieu de sa nuit de noce, elle mourut... → la mort d'Eurydice est présentée comme brusque (n'a le temps de rien faire)
« Chef-d’œuvre » → pathétique : elle est la beauté incarnée
Dans ce quatrain, Tristan respecte le mythe MAIS le traite baroquement
→ chez Ovide, c'était le récit qui citait le discours : INVERSEMENT chez L'Hermite (parole plus forte que tout)
Sixième strophe :
« Beauté » + « campagnes » + « Auteur » : plus poétique + ne redit pas des détails déjà évoqués (réécriture → plus de liberté )
« dessous ses pas » → allitération en « S » = référence au serpent
Septième strophe :
« Furies » : déesses de la vengeance qui crachaient des serpents
« un trait envenimé la mit dans le cercueil » → immédiat
→ on passe de vie à trépas, de lit à cercueil : c'est direct = baroque
« Et moi dans ce grand deuil » : Orphée passe brusquement du bonheur au malheur
Huitième strophe :
« Souche » : redevient nymphe des bois / de la nature
→ métamorphose baroque
« ses membres gelés » → baroque + évocation de l’élément
Selon J. Rousset (critique littéraire - spécialiste du baroque), il existe deux métamorphoses baroque :
- Circé, magicienne : transforme les compagnons d'Ulysse → métamorphose figée
- Protée, dieu de la transformation → métamorphose mouvante
« ses membres gelés » = hyperbole (froid mais pas gelés)
« En vain j'allais poser mes lèvres sur sa bouche » : Orphée n'a même pas le temps d'un dernier baiser → univers instable = baroque
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