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Lecture Analytique - Fables

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Par   •  7 Avril 2013  •  697 Mots (3 Pages)  •  1 059 Vues

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LECTURE ANALYTIQUE, J-P CLARIS DE FLORIAN, FABLES, 1792

Le XVIIème siècle est le « Grand siècle », le siècle associé au règne de Louis XIV, le « Roi Soleil ». En effet, à cette époque, la France rayonne dans le monde, notamment par son art, sa politique et sa culture. Dans ce contexte « merveilleux », Jean de la Fontaine, se rapproche du roi et reçoit la mission d’éduquer le « dauphin » en écrivant de courtes histoires teintées d’humour, et se concluant sur une leçon, que l’on appelle morale. Avec la Fontaine, la fable est sortie d’un rôle simplement didactique pour redevenir une poésie suscitant plaisir et émotion. Jean-Pierre Claris de Florian suivra ce modèle pour ses propres fables. En 1792, il publie la fable et la vérité, premier apologue satirique de son recueil : Fables. Par ce texte l’auteur met en scène deux femmes, la fable richement vêtue et la vérité vieille et nue, personnification de la vérité et du mensonge.

Aussi, pouvons-nous nous demander comment l’auteur rattache la fable à la vérité dans son récit.

Nous verrons tout d’abord la double personnification présente dans ce texte, avant de porter notre attention sur les différentes métaphores présentes dans la fable.

L’allégorie est double ici : elle se présente sous la forme d’une double personnification de la fable et de la vérité, c’est-à-dire d’un genre et d’une valeur en apparence opposés. Toutes deux sont représentées sous la forme de deux femmes, opposées par l’âge et la tenue. L’absence de vêtement pour la vérité explique la réplique du vers 13, « je gèle ». À l’inverse, la fable est « vêtue » : à la pauvreté de la vérité répondent le « richement vêtu » du vers 8, les ornements et les bijoux (v. 9), l’éclat (« brillants », v. 10), le « manteau » du vers 25. On notera la restriction du vers 10 (« la plupart faux ») qui rappelle le caractère hybride de la fable, mixte de vérité et de mensonge. Alors que la vérité est seule et rejetée de tous (vers 4, 6, 14, 16), la fable est « fort bien reçue » (v. 20) et trouve l’asile « en vain » recherché par la vérité (v. 6). Enfin, elle a perdu sa beauté : la cause est imputable à sa vieillesse, à son apparence de « vieille femme » (v. 17).

La fable mène le jeu et le dialogue, c’est elle qui prend la parole au vers 18 et la conserve jusqu’à la fin de la fable, la vérité se tait. Elle commence par saluer la vérité (v. 11), manifeste du respect à son égard, à la différence des passants, en la qualifiant de « dame » (v. 21), elle propose ensuite une solution, un pacte intéressé (v. 24), un échange de bons procédés : la fable a besoin de la vérité pour entrer chez les sages et la vérité de la fable pour convaincre les fous. Elle tire ainsi sa malheureuse compagne de la misère et de la solitude, elle connaît les hommes et exprime sa certitude à l’aide du futur « vous verrez » (v. 32). Les hommes fuient la vérité à son passage, elle est même « maltraitée » (v. 29) par les « fous ». L’allégorie est claire : les hommes n’aiment pas « la vérité toute nue », illustration de l’adage « toute vérité n’est pas bonne à dire », la vérité n’est pas toujours belle à voir, sa laideur dérange, l’humanité préfère les enjolivements

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