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Lecture Analytique D'antigone De Sophocle

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Par   •  11 Janvier 2015  •  1 964 Mots (8 Pages)  •  3 905 Vues

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INTRODUCTION

Sophocle naît à Colone, près d’Athènes, en 496 av. J.C. et recevra l’éducation habituelle des familles aisées. En 468 il gagne son premier prix de tragédie à Athènes contre son aîné Eschyle. Il en gagnera vingt ! Avant d’être lui-même détrôné par Euripide en 441. Sophocle a exercé des fonctions militaires dans la cité, mais jamais politique. Il aurait écrit plus de cent vingt tragédies et mourra en 406. Il ne reste que 7 tragédies sur les 120 de l’œuvre de Sophocle dont Antigone, pièce qui appartient à un cycle, celui de Thèbes avec Œdipe roi et Œdipe à Colone qui retrace les malheurs de la famille des Labdacides. Antigone est sans doute la pièce la plus célèbre du cycle. Depuis l’Antiquité, l’héroïne de Sophocle n’a cessé d’inspirer les dramaturges. Les discussions entre Créon et Antigone posent la question des droits fondamentaux des êtres humains, mais posent également le problème du pouvoir, de la force de la loi et des droits à s’y opposer.

On peut ajouter que cette pièce est associée à une période précise de l’histoire : le siècle de Périclès quand s’instaure à Athènes un régime démocratique et que discute l’instauration d’un nouveau droit. En d’autres termes, la tragédie grecque met sur scène le problème d’une nouvelle justice qui tend à remplacer une ancienne justice.

Passage important de l’œuvre que la mort de l’héroïne et les dernières paroles qu’elle prononce. Créon vient de lui signifier son arrêt de mort : « enfermez-la dans le caveau et l’y laissez à sa solitude », « elle ne reverra pas la lumière des vivants » (page 81)

• Comment la mort de l’héroïne est-elle représentée ?

• Qu’est ce qui fait l’intérêt de cette scène ? Qu’est ce qui fait la force de cette scène ?

• En quoi la parole de l’héroïne est-elle révélatrice de son destin ?

• Quelle place le tragique occupe-t-il dans cet extrait ?

• Qu’apprenons-nous sur le destin de l’héroïne dans cet extrait ?

• Pourquoi peut-on dire qu’Antigone rencontre un destin tragique ?

Nous verrons d’abord comment l’héroïne rappelle et justifie ses actes. Puis nous étudierons l’évocation de la mort et place du tragique dans cette tirade

1. Rappel et justification de ses actes :

• Rappel des évènements passés :

→ Evocation de la famille, des relations entre les personnages importants de l’intrigue : « mon père, et à toi aussi, mère chérie, et à toi aussi, frère bien aimé » (5)

- relation affective marquée par parents + frère « Polynice » (6). Affection marquée avec aussi : « ô chère tête fraternelle ! » (14),

→ Evocation des rites funéraires + sollicitude forte « pour avoir pris soin de ta dépouille » (6), « je vous ai lavés de mes mains, je vous ai parés, j’ai versé sur votre tombe les libations » (6).Insistance sur les actes accomplis. Ils sont présentés comme une nécessité absolue. Référence à la piété filiale. Antigone a des devoirs et elle a su les accomplir.

Résultat actuel assumé par le personnage : « seule » (16) = la solitude du personnage.

→Evocation de l’arrestation subie : « Il me fait arrêter, il m’emmène » (14), personnage condamné.

• Justification du personnage.

→ « J’ai eu raison de te rendre les honneurs funèbres » (7-8). Le personnage se justifie de ses actes en construisant un raisonnement logique fondé sur l’emploi du terme « raisonnement » (10) et sur l’emploi d’hypothèses : « si » (8-11). Elle veut prouver qu’elle n’a pas eu le choix, son geste est indissociable d’un raisonnement logique : impossible pour elle d’avoir un autre frère auquel rendre les « honneurs funèbres » (8) donc elle accomplit ce geste.

→ Elle agit en fonction de la justice des dieux et de la piété. Cette justice là justifie qu’elle transgresse les lois des hommes et de celles fixées par Créon.

Il y a don deux justices qui s’opposent dans la pièce.

• Volonté d’insistance :

→ La justification est au cœur de son discours. Pour le mettre en évidence, elle emploie volontiers des questions oratoires : « Quel raisonnement me suis-je tenu ? » : invite ainsi le lecteur/spectateur à réfléchir avec elle, à adopter son point de vue.

→ Elle ajoute une série de questions rhétoriques qui permettent d’insister sur les responsabilités prises par le personnage mais aussi sur sa souffrance d’un acte qu’elle assume complètement : « quel décret divin ai-je violé ? »(17) mais aussi « Mais à quoi bon, hélas ! Lever encore mes regards vers les dieux ? »(18) « Qui appellerais-je au secours, quand ma piété ne m’a valu que le renom d’impie ? » (19)

2. Evocation de la mort et place du tragique dans cette tirade :

• Présence marquée de la mort :

→ Champ lexical de la mort très présent tout au long de la tirade : « tombeau » (1), « terre » (1), « descends » (2, 16), « morts » (5, 17), « tombe » (6), « dépouille » (7), « funèbres » (8), « caveau » (16).

→ On peut noter la variété des termes pour évoquer la même réalité. Le personnage est convaincu de ce qui va lui arriver. L’antithèse : « je descends vivante dans le caveau des morts » (17) renforce la violence de ce champ lexical. A remarquer aussi la présence de « Perséphone » (2) comme entité ici plus rassurante dans ce voyage vers le royaume des morts. Emploi d’une métaphore au début de la tirade : « mon éternelle prison dans la terre » (1) = la tombe.

→ Antigone n’hésite pas à évoquer sa propre mort : « je descends » (8-16), « ma mort » (25) : elle s’’est complètement appropriée son destin.

• Intérêt de cette mort

→ Pour Créon : «

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