Le survenant

Dans Le Survenant, la vie sédentaire est idéalisée. En effet, les hommes sont ravis de posséder des terres d’agriculture. Ils les légueront fièrement à leur fils aîné pour transmettre leur nom de famille et le faire durer plus longtemps à travers l’histoire. Notamment, cet extrait : « il avait pris possession de la terre ancestrale, puis à la naissance de son fils, un sentiment de durée, de plénitude, l’avait pénétré jusque dans sa substance même » (P.80) révèle une métaphore. Le père Didace reconnaît qu’un lien puissant s’est créé entre lui et cette terre d’agriculture qui va continuer d’exister pendant plusieurs générations. En outre, monsieur Beauchemin est totalement fier de ce bien et éprouve une grande sensation de succès en imaginant l’idée de faire hériter ces terres à son fils. De plus, ce groupe d’individus sédentaire se sent à l’aise et décontracter en petite communauté rurale. Ils mettent en avant le respect des valeurs et des coutumes communes favorisant un regroupement commun. L’auteur illustre: « Des cris, des rires, de grands hélas! des embrassades, des poignées de main, des vœux, des plaisanteries » (p.95) montrant une énumération d’actions de joie, ce qui prouve qu’ils prennent du plaisir à cohabiter et se sentent tous inclus. Ainsi, ils représentent un groupe homogène qui partage plusieurs valeurs importantes communes telles que la religion, la famille et bien plus, contrairement à la vie urbaine. De surcroît, l’accomplissement et la réussite d’être sédentaire est également lié au fait qu’ils éprouvent un sentiment de sécurité constant et d’une tranquillité d’esprit. En effet, ils ne se sentent pas du tout en mode survie à entreposer la nourriture pour en avoir assez : « La nourriture abondait comme à des noces. […] de mélasse où l’on pouvait tremper son pain à volonté. » (p.99) ainsi que « de beignets et de bonbons clairs, il y en eut jusqu’à l’heure de la grand’messe. » (p.95). Dans la première citation, l’auteur compare la nourriture, ce qui représente leur principale source de survie, à une infinité de richesse puisqu’ils en ont à déborder et donc, cela leur procure une certaine assurance à propos de la famine pendant les périodes d’hiver. La deuxième citation renforce cette comparaison, car lorsqu’ils célèbrent un évènement important comme les veillées à la maison ou autres, la nourriture disponible est à en couper le souffle, parce qu’ils n’ont pas à se soucier de leur quantité de vivre.

En somme, il est possible d’affirmer que dans le roman Le Survenant, la vie sédentaire est effectivement idéalisée. En effet, la dévalorisation du mode de vie urbain joue un rôle clé dans l’idéalisation de la vie en campagne à cause des idéaux de l’Église qui sont en contradiction avec les péchés et des valeurs différentes entre les deux modes de vie. De plus, ce sentiment de réussite est expliqué par la fierté de posséder des terres, par le sentiment d’appartenir à une communauté rurale et par la conscience d’être en sécurité grâce à ce mode de vie. À la suite de l’arrivée du survenant, l’auteur dénigre le mode de vie nomade, même si le personnage paraissait joyeux. On pourrait donc, se poser la question suivante : la vie nomade est-elle aussi mauvaise qu’on le pense?

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