Le portrait de Dorian Gray - Oscar WILDE

Fiche de lecture : Le portrait de Dorian Gray

I – Présentation de l’ouvrage

Le Portrait de Dorian Gray est publié en 1890 puis révisé en 1891 par l’éditeur Lippincott's Monthly Magazine.

II – L’auteur

Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde est un écrivain irlandais né en 1854 dans une famille protestante. Son père était un médecin reconnu. Sa mère etait poétesse. Il suivit des études de lettres classiques à l’université d’Oxford. Il commença à écrire des sonnets et remportera le concours de l'université. En 1878, il obtient brillamment son diplôme et part s'installer à Londres. C'est à ce moment-là qu'il publie son premier recueil de poèmes et compose sa première tragédie. Il passe l'année 1882 aux États-Unis pour donner une série de conférences sur l'art. À son retour, il part pour la France où il fréquente les grands écrivains et peintres de l'époque (Hugo, Daudet, Pissarro, Degas, Zola, Verlaine). En 1883, il rentre à Dublin et épouse Constance Lloyd, avec qui il a deux enfants. Oscar Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés en 1895. Il exécuta sa peine respectivement dans les prisons de Pentonville, Wandsworth et Reading. À sa sortie, ne pouvant payer les frais de justice, il fait banqueroute. Sa femme le quitte. Il s'exile alors en France. Il partage les deux dernières années de sa vie entre cette ville et Paris. Il meurt d'une méningite en 1900. Il était enterré à Bagneux mais il sera transféré au cimetière du Père Lachaise en 1909.

III – Présentation du livre

Le portrait de Dorian Gray est un roman. Il se passe en Angleterre, plus précisément à Londres à la fin du XIXe siècle.

Dorian Gray est un jeune homme doté d’une extraordinaire beauté. Ses lèvres vermeilles, ses yeux bleus et les boucles d’or de ses cheveux inspirent la pureté et la candeur de la jeunesse. C’est un jeune homme, riche et de bonne famille. Dorian, au début de l’œuvre, n’est qu’un garçon naïf et influençable doté d’une âme pure. Il croise Basil Hallward dans une soirée et Lady Brandon le présente à lui. Les deux hommes devinrent amis sur-le-champ. Avant cette présentation, les deux hommes sentaient qu’ils allaient se rencontrer, leurs regards s’étaient croisés plusieurs fois et ils sentaient une connexion qui s’était installée entre eux. Le peintre (Basil Hallward) est séduit par la beauté du jeune homme et décide de réaliser son portrait. Il utilise l’art comme moyen d’exprimer ses sentiments, étant lui-même timide. Il parle au moyen de ses tableaux, et, donnant ainsi vie à une parole venant du fond de son cœur, refuse de vendre celle-ci à n’importe qui (« Parce que sans le vouloir, j’y ai mis une expression de cette curieuse idolâtrie artistique […] le monde pourrait la deviner, et je refuse de mettre mon âme à nu devant ces yeux indiscrets et superficiels »). Il refuse d’exposer cette œuvre publiquement. En effet, toute l’admiration qu’il porte à Dorian se reflète dans le portrait qu’il fait de lui. Il n’offre le chef-d’œuvre qu’à Dorian lui-même car il pense que le véritable maître de l’œuvre n’est pas l’artiste qui l’a créée mais le sujet qui a posé pour lui. En effet c’est cette personne qui a suscité l’intérêt chez une autre personne qui le traduit en art. Le peintre n’est alors qu’un intermédiaire entre le modèle et l’art.

La réalisation du portrait est longue, le sujet pose pendant de longues heures et le pinceau du peintre danse sur la toile. Lorsque la création du tableau touche à sa fin, Dorian rencontre un ami du peintre : Lord Henry Wotton. Ami des mots, c’est un dandy qui côtoie les salons de son époque. Dorian était alors naïf, il n’avait aucune idée préconçue, il était facile de lui en implanter de nouvelles, dans un cerveau totalement dénué de réflexion. L’aristocrate influence sans le vouloir le jeune homme encore innocent. Ses premières conversations avec Dorian n’ont pas pour but de le rallier à sa cause mais le jeune homme les assimile comme des vérités sans prendre le temps de peser la part de vérité dans les discours de Lord Henry. Ainsi, Dorian Gray s’entraîne lui-même dans un cercle vicieux. Il domine l'imagination de Basil Hallward et il est dominé à son tour par l'imagination de Lord Henry. Il devient l'incarnation des idées de Lord Henry de la vie esthétique. Les paroles de Lors Henry valorisant la beauté et la jeunesse lui donnent l’idée de faire ce vœu insensé qui va conduire à sa perte. Il va alors considérer les idées de Lord Henry qu’il a assimilé comme ses propres idées. Il souhaite demeurer éternellement jeune mais que le tableau vieillisse à sa place. C‘est la manifestation concrète de cette peur de la vieillesse inspirée par Lord Henry, et de ce mépris pour le temps qui passe. En vouant ainsi un culte à la jeunesse et à la beauté, les personnages tentent par tous les moyens de tromper le temps et d’oublier leur condition mortelle.

Quand il est sous l'influence de Basil Hallward au début du roman, il tombe amoureux de Sibyl Vane et est prêt à sacrifier tout statut social pour elle. Il tombe amoureux de son jeu. Lorsqu’elle interprète son rôle horriblement mal, il constate que son amour était celui pour les personnages que la jeune femme interprétait et non pour elle. Réalisant qu’elle n’est en fait qu’une femme comme les autres, n’ayant rien en soi de si exceptionnel, il l’abandonne froidement.

En rentrant chez lui, il remarque avec horreur que son portrait s’est modifié : un sourire cruel est apparu au coin de sa bouche. Il se souvint alors du vœu insensé qu’il avait autrefois prononcé. (« De cruanté ! Avait-il été cruel ? C’était la faute de la jeune fille, non la sienne. » (chap.7)). Dorian Gray essaye alors de se convaincre à soi-même qu’il n’est pas responsable du malheur de la jeune fille. La réflexion du jeune homme évolue constamment : il est totalement perdu. Il essaye de se convaincre lui-même que ses actes ne sont pas importants,

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